2012 est la dernière année du calendrier Maya, cela signifie-t-il que tout s'arrête à cette date ?
Dernier film catastrophe à grand renforts d'effets spéciaux en date. 2012 nous conte comment les Mayas avaient vu juste. Néanmoins comme dirait l'autre s'ils étaient aussi prévoyant, ils auraient du prévoir leur propre fin...
Suite à des éruptions solaire le centre de la Terre se réchauffe, l'écorce terrestre se liquéfie et les failles redoublent d'activité volcanique. Fort heureusement des chercheurs ont pu découvrir le phénomène quelques années avant l'année fatidique et fort heureusement les gouvernements décident de les écouter et montent une opération de sauvegarde de l'espèce humaine. Du moins pour ceux qui pourront se le payer... En effet pour financer la construction des arches on décide de monnayer les places un milliards d'euros aux particuliers.
Seul couac à ce plan, la fin du monde apparaît bien plus tôt que ce les scientifiques avaient prévus.
Le cœur de l'histoire se focalise ensuite sur une famille entre un mari divorcé et sa femme, son nouveau mari et leurs enfants qui vont apprendre la fin du monde un peu avant les autres et ainsi tenter le tout pour le tout pour rejoindre la chaîne de l'Himalaya, là où sont construites les arches.
Du grand spectacle
Je n'ai pas vu ce film au cinéma, mais à coup sûr cela valait son pesant dans la salle obscure. Les volcans surgissent de sous terre tandis que des pans de Californie disparaissent sous les flots. Washington DC est pris dans un hivers nucléaire de cendres tandis que Hawaï devient un torrent de lave. Le Vatican disparaît dans un tremblement de terre, l'Inde est ravagé (encore) par un tsunami, etc, etc...
Rajoutez à ça nos héros qui font du slalom entre les immeubles de Las Vegas qui s'effondrent à bord d'avions ou encore défient les nuages de scories en camping-car et vos obtenez des images hautement cgifiées mais percutantes à souhait.
Il n'y a qu'un seul problème à mon sens et il est de taille, c'est que l'on regarde toute cette destruction avec un énorme sentiment d'indifférence et de détachement. Comme le disait Spoony dans sa revue, le film catastrophe est un art perdu où auparavant on était attaché aux personnages et on avait peur avec eux dans les situations dangereuses. Ici rien de tout ça malheureusement. Je me rappelle très clairement avoir lu quelque part que Roland Emmerich (ndr : le réalisateur) avait déclaré à ce sujet que "si l'on vient voir le film sans pour autant accorder la moindre empathie envers tout ceux qui sont en train de mourir alors c'est très malsain" ou quelque chose dans ce goût là. C'est tout à fait vrai sauf que la composante humaine en train de mourir est justement absente de quasi-totalité des scènes de destruction.
Je pense que le film aurait justement accroché plus aux tripes si l'on avait vraiment vu des gens mourir en masse sous des gravas, de la lave, des eaux ou encore par suffocation. Ici, tout est vu de loin ou bien les gens sont désincarnés dans des voitures, des immeubles, des métros, etc...
Moralité contre bon sens
Au début, j'avais trouvé le parti pris du plan de sauvegarde de l'huma... pardon des très riches humains, très intéressante par son amoralité. Après tout c'est peut-être injuste mais on peut difficilement concevoir de faire autrement, entre les incrédules qui n'y aurait pas cru, les fins-du-monde qui auraient provoqués l'hystérie, les autorités qui auraient été complètement dépassé par leur populace exigeant d'eux d'être tous sauvés et les belligérants qui en auraient profité pour lancer des guerres, trop d'argument contre semble se dresser envers ce plan pour nous sauver tous. Alors reste le plan de sauver un élite, pas forcemment bien choisie, mais au moins il restera quelque chose.
Mais sortez l'américain des sentiers battus et il y revient au galop. Clairement le bon sens est sacrifié sur l'autel de la moralité dans certains passages. Ainsi le protagoniste mâle (Jackson) de l'histoire est un looser mis en opposition au nouveau mari (Gordon) de sa femme qui a pourtant une bien meilleure situation que lui et qui aime tout autant les deux enfants issus du précédent mariage. Mais voila on ressent quand même qu'il joue l'intrus, l'homme à l'origine de la séparation et qui en plus à l'outrecuidance de réclamer à avoir un enfant à lui avec la femme.
Inadmissible.
Comme on pouvait s'y attendre Gordon meurt vers la fin du film laissant la voie tracée pour Jackson vers la belle. Un autre personnage, le scientifique, est gravement atteint par une fièvre morale implacable. Il n'hésitera pas à faire jouer la corde sensible des dirigeant afin qu'ils ouvrent les arches aux passagers restés sur le carreau (l'arche 3 ayant été détruite) ce qui est particulièrement dangereux vu qu'il reste à peine dix minutes avant d'être submergé.
C'est d'ailleurs à partir de ce moment que le film commence à ne plus tourner rond. Outre la stupidité inconsciente de cet acte, le problème de l'arche 3 aurait pu être réglé bien avant, il y avait au moins 7 arches en tout, répartissez les passagers du 3 dans les 6 autres au lieu des les parquer sur l'embarcadère et le tour était joué. Cela resté sensé et pas dénué d'humanité pour autant. D'autres spores de morales apparaissent de manière plus insidieuse comme la mort de Tamara. A nouveau complètement illogique, elle se retrouve coincé entre deux portes étanches avec d'un côté le groupe près de la voie d'eau et de l'autre la sortie. Les portes étanches étant censé ne pas laisser passer l'eau, on aurait pu penser que c'est le côté du groupe qui aurait été noyé en premier et bien non c'est le compartiment le plus isolé qui ironiquement est submergé le premier. Oui mais c'était une femme adultère, beaucoup trop préoccupé par son chien-chien, paaaaaaas bien.
Pourtant le film sait se rebiffer à mes attaques. Par exemple le film sait se montrer très cynique sur la question du choix des gens à bord de l'arche ou bien il est très clairement établit que le Gordon, le beau-père, est un brave gars (qui les sauve plus d'une fois grâce à ses compétences de pilote apprenti) et que c'est le père, Jackson, qui est dans l'erreur de le détester et il le reconnait devant son fils. Ce qui me fait doublement enragé de le voir mourir d'horrible façon quelque instants après alors qu'il semblait très clair que le film allait dans la bonne direction en blâmant ceux qui doivent l'être (i.e. le père).
En conclusion du grand spectacle pour les yeux mais toujours des relents de morale à l'américaine. Je n'ai pas parlé de l'histoire/scénario mais il tient suffisamment la route en évitant les écueils du genre (comme des élément comiques lourds et mal placé) et ne choque pas à outrance sauf sur la fin où les incohérences s'enchaînent.
Aka Guymelef a écrit :
Je pense qu'un économiste te répondrais qu'en cas de fin du monde les notions marchandes de riches et de pauvres s'évaporent du fait que la valeur marchande de tout bien et de toute monnaie est indexée sur l'espoir d'un mieux vivre à venir. Toute valeur est indexée sur l'espérance en l'avenir, pas sur le bien-être au présent. À mon avis c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles les couples sont si fragiles, parce que l'amour s'il n'est pas un attachement devient une valeur, une espérance, un investissement sur l'avenir, qui ne peut que se déprécier.