Climat : et si la terre s'en sortait toute seule

C'est un peu par hasard que je suis tombé sur cet ouvrage. Auparavant, j'avais vu lors d'une émission de débat l'auteur exprimer son point de vue "original" sur le changement climatique. Je sortais d'un autre ouvrage (C'est maintenant, 3 ans pour sauver la planète", de Jancovici) et au cours d'une conversation avec ma propriétaire, qui a un point de vue très pauvre sur l'écologie en général, elle me dit "j'ai acheté un bouquin sur le changement climatique".


Vu la diatribe qu'elle venait de balancer sur les gestes écolos au quotidien, ça m'a un peu surpris. Et puis elle me montre cet ouvrage en me disant un truc très intéressant. Elle me dit "c'est un livre qui rassure".

Disons le tout net, c'est pas franchement dans la tendance du film Home, des bouquins sur l"écologie en général. L'auteur est un animateur télé qui présente entre autre chose la météo depuis une trentaine d'année. Fort de cette expérience qui l'a mis au contact des gens de météo france et de quelques scientifiques, et de sa passion pour l'écologie (sic), il prend la plume pour déplumer les tenants de "l'écologie dénonciatrice".

Le plus gros défaut du livre est dans la pauvreté de son contenu. Il fait 135 pages avec une taille de police importante, il se lit donc très vite (en 1h c'est bouclé) mais inutile de dire que l'on reste sur sa faim. Ce livre en somme est une charge gratuite contre le GIEC, les écolos et tous ceux qui expriment un point de vue qui met en cause l'activité humaine dans le réchauffement en cours.
C'est une charge et pas une analyse, car l'auteur n'explique aucunement la pensée communément admise, il se contente de citations piochées dans des rapports, sorties de leur contexte et non datées, qui lui suffisent pour balayer la thèse adverse. Ainsi, on retrouve dans le livre des propos tels que "Aujourd'hui, nous comprenons et expliquons la moitié des phénomènes, le reste est encore du domaine de la recherche... Même Robert Kandel, astrophysicien, maître de la pluie qu'il étudie sans relâche, me disait alors : "le climat ! Que d'incertitudes !"".
C'est un livre très pauvre, car il exprime des opinions peu convaincantes, et c'est un livre également mal écrit, le cheminement de la pensée de l'auteur surgit de temps à autre, au milieu d'une explication, pour taper sur la pensée dominante, ce qui est particulièrement fatiguant, ou pire encore, pour rehausser le prestige de l'auteur dans une litanie de moi-je, ce qui est encore plus éreintant.

Au final, c'est un ouvrage qui plaira à tous ceux qui n'avaient pas envie de changer quoi que ce soit à leur mode de vie, il plaira également à ceux pour qui la France est le centre du monde, car il ne s'abandonne quasiment jamais au delà dans ses exemples climatiques. C'est un livre en revanche qui de par sa construction n'apportera aucune réponse à ceux qui souhaiteraient avoir une vue alternative du problème, car ce n'était pas l'objet de cet exercice de faire une analyse. C'est uniquement un point de vue.

Si nous devons dresser un résumé de la thèse de l'auteur.
Dans un premier temps, l'auteur s'exprime en faux par rapport aux scientifiques du GIEC, car pour lui, les rapports simplifiés à destination des décideurs sont orientés politiquement. Ils se font le relais d'une thèse, celle de la responsabilité humaine, comme facteur principal du réchauffement climatique en cours. C'est une thèse selon laquelle les études scientifiques qui ont tendance à démontrer des invraisemblances par rapport aux connaissances actuelles sont écartées volontairement, et plus généralement, les scientifiques se feraient le relais d'une prévision de l'avenir sur lesquelles ils maitrisent peu de choses : "Le GIEC, dans son dernier rapport de synthèse (novembre 2007), avance une estimation de +1.6 à +6.4°C d'ici à 2100. Quelle fourchette ! En fait, on passerait du supportable à l'apocalypse !"

Ainsi, l'auteur présente la question de la pollution par les particules, très présente jusqu'à une quinzaine d'année, notamment les aérosols chimiques -qui ont notamment une action destructrice sur la couche d'ozone, et qui après avoir été fortement utilisés ont été fortement réduits du fait de l'interdiction progressive des produits incriminés à la source de cette pollution- ont pour action secondaire de se fixer sur la couche nuageuse et réfléchir une partie du rayonnement solaire, La diminution de cette pollution pourrait être une des cause du réchauffement actuel. Ainsi "tous les pays qui luttent contre la pollution suppriment les aérosols et réchauffent finalement leur atmosphère", ce qui amène la pensée suivante à l'auteur : "Pourquoi ne pas envisager le problème à l'envers ? Il suffirait d'épandre ou d'injecter des aérosols dans des régions désertiques ou au dessus des océans pour rafraichir le climat". N'est-ce pas, pourquoi pas ? Cela n'empêche pas l'auteur de par ailleurs citer un peu avant "Sur la Terre, tout est lié : "on ne touche à rien sans toucher à tout" résume fort bien Robert Kandel".

Le rôle des arbres et de l'océan, comme absorbeur de Co2 est également évoqué, ainsi que le rôle des nuages. Pour l'auteur, l'action des nuages (leur proportion va peut être augmenter si réchauffement car évaporation plus importante), va être largement plus déterminante que les gaz à effet de serre car ils peuvent être un facteur agravant, comme limitant, selon le type de nuage. Ainsi : "Tout ce dont nous savons, le bon sens nous y conduit : c'est que les régions proches des océans sont soumises à toutes les masses nuageuses. Les zones désertiques, elles, en sont dépourvues. D'où l'idée que ce sont les régions déjà chaudes qui subiront de plein fouet le réchauffement.". Et de conclure : "On ne sait rien sur le rôle des nuages et ils sont l'une des clés essentielles du réchauffement. La Terre peut donc nous surprendre et réagir à sa manière pour s'en sortir toute seule." La vapeur d'eau serait donc le principal gaz à effet de serre ? Sapristi ! L'auteur semble mélanger allègrement (humour) l'effet de serre naturel et le forçage radiatif d'origine anthropique. Et l'idée de s'en remettre à la bonne surprise de cette vieille Terre est très ... scientifique.

L'auteur évoque également les pôles et les glaciers, notamment : "Les glaciers en voie de disparition, ca ne date pas d'aujourd'hui ! [...] Depuis cent ans, ils fondent beaucoup et regrossissent un peu. Un yoyo dont la courbe générale dégringole. Les glaces du mont kenya ont perdu 90% de leur masse, le Kilimandjaro 80%, le massif alpin 50%. Doit-on attribuer cette perte de masse glaciaire au réchauffement climatique ou à un phénomène naturel et cyclique ? Au deux probablement, ce qui illustre ici la thèse d'un réchauffement global dü à des causes naturelles majorées par le comportement humain." Conclusion issue de quelles études s'il te plait ? On ne saura pas. Le ton de l'ouvrage est ainsi, je ne le trahis pas.
Que faire par rapport à cette fonte préoccupante ? "Les pôles disparaissent, vive les pôles ! Les politiques ont déja anticipé et réagi. La Russie de V. Poutine vient de planter son drapeau à 4000 m de profondeur sous le pôle, marquant ainsi son territoire national. Les candidats ne manquent pas. La calotte glaciaire arctique peut se répartir entre le Canada, le Danemark, la Suède, la Norvège, la Finlande la Russie et même les états unis. Mais les Lapons, les Inuits ou les aléoutes n'ont-ils pas aussi voie au chapitre ?
Bref, ça chauffe sur la banquise et l'espoir de trouver du pétrole renforce les convoitises. L'homme est génial ! Il est prêt à se battre sous la glace pour un bidon de pétrole. C'est peut être cela avoir "l'essence de l'humour" ! Pour les chercheurs, c'est certain, les glaces d'été vont disparaitre dès 2020, et non 2050 comme ils l'avaient précédemment estimés. Les sentinelles le claironnent : les pôles vont disparaitre. Nous y sommes : le globe se réchauffe, mais nous attendons encore la réponse : qui est le responsable ?"

Ce genre d'incrustation (ici sur le pétrole) est très fréquente dans l'ouvrage. Mais maintenant que l'auteur a présenté le problème -à sa manière-, il va tenter de démontrer que ce changement climatique est simplement une variation climatique, un soubresaut, comme les humains en ont déjà connu dans leur histoire récente. Cette constatation se base en partie sur des relevés de température retrouvés sur la période allant de 1300 à 1870, en France, et des observations des phénomènes extrêmes qui se sont produits à cette époque, période nommée de l'optimum médiéval, suivi du petit age glaciaire, qui est attribué à une baisse de l'activité solaire. Ainsi "La terre en a vu d'autres ! Depuis vingt ans, j'observe jour après jour les cycles des saisons à travers mes bulletins météo. Récemment, j'ai pu noter l'évolution vers le haut des températures de la nuit, l'absence de neige dans les villes, les caprices des anticyclones, qui peuvent s'installer un mois durant et nous quitter deux ou trois mois, un phénomène récent et spectaculaire... Je note également que nous battons des records en général de douceur, mais je n'exclus pas à l'avenir des coups de froid extrême. Ces a-coups, ces variations brutales, sont imputables au réchauffement climatique, nous disent les experts. Et cependant, ils ont toujours existé. L'histoire de la climatologie en est truffée. Il suffit de se pencher sur"...[énumération des phénomènes climatiques constatés en France pendant cette période moyen-ageuse]
Le lecteur attentif notera l'accumulation de "Je", qui place l'auteur sur un piedestal. L'auteur "Je" accuse. Les "experts" nous disent. Nous sommes donc pris à parti entre d'un coté "les experts" (qui sont-ils ? que disent-ils ?) et l'auteur et lecteur, associés contre cette affirmation. Ce style littéraire est l'inverse d'une analyse, ou l'auteur démontre sans prendre parti, ou il restitue les thèses et démontre par son argumentation les failles de la partie adverse. Faisant l'économie de traiter la thèse adverse, il peut prétendre à dyscréditer ces "experts" simplement par l'affirmation qu'ils sont plongés dans leur thèse sans tenir compte des faits. Ce faisant, sans démontrer que c'est le cas, il assène l'idée de la malhonneteté intellectuelle et de la bétise et corruption des experts, qui sont ici nettement associés au GIEC.
Et la fonte des glaces ? Pas de problème ! L'auteur prend également appui sur les relevés plus anciens qui qu'il y a 20000 ans, la France était recouverte par les glaciers. Si nous avons connu de telles variations par le passé, et que par ailleurs, le Groenland, qui signifie "pays vert" en français, a pu accueillir 3000 vikings pendant 1 siècle pendant cette période de l'optimum médiéval, c'est que les variations actuelles ne sont que peu inquiétantes, au final.

Le lecteur n'aura pas d'autres explications. Fort de ces forts nombreuses citations de phénomènes climatiques issus du millénaire passé, l'auteur en conclut : "La terre retrouvera ensuite [après 1848] un climat modéré, tempéré, avec une tendance aux hivers doux qui s'amorce à partir de 1896, un peu comme si la planète voulait souffler. Finalement, nos tempêtes, nos canicules ne sont que des épiphénomènes dans un contexte climatique beaucoup moins agité que par le passé. Nous entrons donc dans une période de réchauffement global mais avec des excès qui sont, fort heureusement, pour le moment, supportables."
Et de conclure en disant que les climatologues devraient tenter d'expliquer comment la Terre a réagi par le passé à ses phénomènes plutôt que de conclure précipitamment que c'est la fin du monde.

A ce sujet, l'auteur de l'ouvrage est fort aise d'expliquer le petit age glaciaire par une diminution de l'activité solaire (c'est en partie reconnu par la communauté scientifique actuellement). Mais avant d'en conclure que notre réchauffement actuel à pour cause le soleil est pour le moins hasardeux, car le soleil est justement, depuis une quinzaine d'année, dans une phase de baisse d'activité. Pourtant, nulle citation à ce sujet. La conviction de l'auteur est suffisante. C'est le soleil qu'on vous dit, circulez...

Est-ce tout ? Non, car le dernier chapitre est un régal. Tous les médias sont partisans de la thèse du réchauffement imputable à l'homme. Pourquoi ne donnent -ils pas voie aux dissidents ? "Seul Claude Allègre eut récemment le mérite de pousser les portes de la suspicion." Ceux qui émettent des réserves sont "gratifiés de suppôts du lobby pétrolier". "Bref, l'idéologie écologique est entrée dans les rédactions, dans nos vies, et elle s'est mise à organiser notre façon de penser".
Pourquoi ? "La chine est en passe de devenir la première puissance mondiale, et ralentir ses besoins de consommation via le réchauffement climatique est un argument pacifique et efficace. [..] Cette conquête du monde [de la chine] a de quoi inquiéter nos gouvernants."
Les écolos ? "Ils trouvent dans cette grande quête climatique un moyen de prendre le pouvoir, ou en tout cas, d'imposer leurs idées, ce qu'ils n'auraient jamais pu faire dans les urnes. Imaginons un gouvernement écolo nous obligeant à moins circuler, à réduire la température de nos appartements, et taxant certains véhicules : échec total ! Mais en nous effrayant et en poussant le spectre d'une terre en folie, le pouvoir est pris sur nos consciences et notre sensibilité. Bravo !"
Notez l'usage ingénieux du terme "nous". Les écolos, eux, sont consciencieusement rangés parmi les indésirables révolutionnaires. Au contraire de l'auteur et du lecteur, bien évidement.
Et ça continue, on commence à percevoir l'objectif final du livre : régler des comptes.
"Qui aurait osé supprimer, à Paris, 1500 places de parking dans les rues, interdisant de fait à autant de voitures de stationner ? Personne... Mais on l'a fait en créant Vélib'... Chaque station ampute en moyenne deux ou trois places de stationnement, et il doit y en avoir plus de 500. Et tout le monde applaudit."
"Je milite dans le Tarn pour un axe autoroutier entre Castres et Toulouse, seul moyen pour sauver le bassin sud-tarnais de son déclin. Pour les écologistes de la région, peu importe que 150 000 personnes attendent cet axe pour vivre au pays... Ils luttent pour l'interdire, au nom de leur idéal environnemental."
Mais... l'auteur ne se revendiquait pas comme fervent défenseur de l'écologie au départ ?
"Personnellement, je me reconnais en écologue, spécialiste de l'écologie, et non en "écologiste", un partisan. Il y a dans cette discipline, de la part de ceux qui la prônent, de tels accents de prosélytisme et de militantisme que j'ai du mal à y adhérer"
S'auto-revendiquer spécialiste de l'écologie, ca fait pas de mal.
Et le complot dans tout ca ? Nous allions l'oublier.
"On cherche à nous faire croire que nous sommes les grands fautifs du réchauffement. Or nous émettons, nous Français, 2 à 3% seulement du total des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Nous devons ces performances à nos centrales nucléaires qui nous donnent de l'électricité propre pendant que les Chinois mettent en service une centrale à charbon toutes les semaines."
Ecologistes et chinois, même combat !
"Le nucléaire n'a pas bonne presse chez nous mais il est aujourd'hui la seule alternative au CO2. D'ailleurs, comment peut on être à la fois contre le nucléaire et pour la réduction du gaz carbonique ? [...] Alors, pourquoi nous demander d'être exemplaires quand nous polluons si peu ?"
Tiens ? Pourtant, l'auteur clamait plus haut que c'était la vapeur d'eau qui posait problème et pas le gaz carbonique ? Il devient habituel (L'auteur ne fait que reprendre une idée fortement ancrée) de claironner partout que produire de l'électricité nucléaire avalise tous les comportements dispendieux, quelque soit le domaine, et qu'il suffit à rendre un pays "propre". Au dela du débat omniprésent sur le pour-ou-contre nucléaire, il serait de bon ton de préciser quand même que les centrales françaises sont en fin de vie, et que de ce fait, le "modèle" français n'est pas éternel.
Et j'en passe sur les OGM (c'est scandaleux de les avoir interdits), les voitures (c'est scandaleux de nous demander de réduire la vitesse), etc.

Voila pour ce tour d'horizon, qui vise surtout à vous éviter d'avoir à lire cet ouvrage, à moins que vous n'ayez, vous aussi des voisines qui l'ont comme ouvrage de chevet. Au delà de l'aspect démagogique (crier que les scientifiques sont des idiots alors que l'auteur pratique lui aussi une sélection à son avantage des citations et explications sur les causalités) et opportuniste de l'ouvrage (cet ouvrage n'apporte rien de concret pour affirmer que le réchauffement n'est pas du à l'activité humaine), et de l'impact qu'il peut avoir comme effet ralentisseur dans les évolutions à venir, moi ce qui m'a le plus surpris, c'est absence complète de référence à la dépletion pétrolière, comme le fait très bien depuis quelques années Jancovici (ses conclusions sur les voitures et les écolos semblent ne pas l'avoir convaincu que ce mode de dépense énergétique arrive au bout de toute façon), ou l'absence totale de lien sur ce qui se passe dans les pays du Sud, comme le fait fort bien Home (et donc sur l'aspect éthique de ce mode de vie pour une majorité de la population mondiale). Ce livre veut combattre l'écologie dénonciatrice, mais en jouant la carte d'un conservatisme opulent qui dénonce toute atteinte aux acquis et qui résume l'écologie à la "nature". Il s'adresse aux franchouillard moyen, qui veut se cramponner à son mode de vie actuel, pour qui un présentateur météo peut se targuer de se définir écologue, et amalgamer les scientifiques du GIEC en une unité de ton asservi aux thèses des écologistes. C'est d'ailleurs un ouvrage qui fait également thèse que le mode de vie occidental est la solution, que le problème est ailleurs. En bref, il suffit de le citer pour, à mon sens, le rendre absolument non crédible.

Ivaldir

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36 Commentaires

  • Mais justement ça ne c'est pas vrai. Cette "nature" là, elle n'est pas humaine. On pourrait dire qu'elle est "occidentale", ça serait plus vrai, mais ça reste faux car même si les occidentaux sont majoritairement décris par ces caractères, ce n'est qu'une majorité et non une totalité.

    Et en dehors de l'occident, il y a des tas de mode de vie qui n'ont jamais été basé sur le toujours plus, comme tous ceux par ex qui considéraient que la nue-propriété n'existe pas, et que la seule chose qu'on peut posséder, c'est l'usufruit, un droit d'usage temporaire (comme si on étais tous locataires de la Terre).

    Certes la pensée occidentale domine le monde actuel, mais historiquement elle n'a pratiquement jamais été majoritaire d'un point de vue numéraire, et encore moins d'un point de vue temporel. Ce n'est pas parce que nous on ne connaît que ça qu'il n'y a que ça qui existe.

  • Non, mais c'est quand même cette "nature humaine occidentale" qui provoque directement ou indirectement le plus de changements écologiques, et cette nature-là ne se contredit pas sur l'intégralité de l'histoire occidentale écrite. Donc il existe peut-être plusieurs natures humaines, mais celle qui est la plus impactante sur l'écologie n'est pas près de changer, c'est sans doute ça qu'il faut retenir.

  • Tu joue sur les mots, la nature de quelque chose ne peut pas être lié à sa culture. Le problème n'est donc pas la nature humaine, mais la culture occidentale qui s'y superpose, ce qui revient exactement à l'inverse du postulat de départ. Et encore faudrait-il donner une définition très claire de ce qu'on entend par culture occidentale.

  • Hum, je ne suis pas certain qu'il existe autant de cultures respectant la nature. Je veux bien le croire pour les natifs Amérindiens en général (avant colonisation) et les aborigènes, mais pour les autres je suis septique. Des recherches ont montrés que le Sahara était sans doute a la base une forêt humide comme en Amérique centrale, une couche fertile très mince et fragile recouverte d'arbre qui a disparu a force d'utiliser la technique du brulis pour faire des cultures. Sauf que derrière plus rien ne repousse, et le désert continu encore à progresser de nos jour. En orient c'est pareil, l'extinction des Mammouth en Sibérie coïncide avec la croissance démographique des peuplades nomades et on en était encore à la préhistoire. Pareil pour le bison en Europe central. Au moyen age le Japon a faillit voir les forets complètement disparaitre, quand au Chinois leurs expansion maritime à été stoppé net également à cause de la déforestation, ils auraient sinon sans problème précéder les portugais dans la conquête du monde : ils avaient des siècles d'avance technologique.

    Alors tu vas me dire : "Oui mais les Amérindiens sont à la base des peuples mongoloïdes qui se sont propagés par l'Alaska". En fait on se base toujours sur le fait qu'il n'y a eu qu'un seul berceau de l'humanité, c'est a dire en Afrique. Mais c'est plus complexe que ça ! Il se pourrait qu'il y a eu un autre berceau en Asie et même en Amérique (peuple exterminé par les Amérindien que le connait, comme les Neandertal en Europe). En fait on en sait rien, de plus le brassage génétique à complètement brouillé les pistes.

    Donc on peut aujourd'hui globalement désigner comme "nature humaine" l’ensemble de la population mondiale.

  • Je ne joue pas sur les mots, je précise juste ma pensée avec les retours que j'ai dans cette discussion. Peut-être que "nature humaine" n'est pas le terme qui convient, soit. Je suis d'accord aussi qu'il est délicat de parler de culture occidentale en général. Néanmoins, sans utiliser de mots imprécis ou difficiles à définir, il existe quand même des tendances observables au cours de l'histoire occidentale que je place géographiquement en Europe et autour de la Méditerranée. Des tendances expansionnistes, des tendances machistes, d'appât du gain et de mépris des conséquences à long terme. Il devient facile pour quelqu'un qui a baigné dans cette culture comme moi d'en faire "la nature humaine" parce que je ne connais pas beaucoup d'autres exemples.

  • Donc on peut aujourd'hui globalement désigner comme "nature humaine" l’ensemble de la population mondiale.

    ça continue de n'avoir aucun sens. C'est quoi la nature humaine ? le matérialisme à l'occidentale ? si c'est ça pour toi, encore une fois, tu confond la nature et la culture. Je suis d'ailleurs le parfait contree-xemple : je suis né en occident, j'ai deux parents occidentaux, j'ai suivit tout le formatage scolaire à la française, je n'ai globalement jamais trop voyagé et... je ne suis pas du tout en phase avec cette soi-disante "nature humaine". Ne suis-je pas humain ? roll
    Le fait que la france ai justement été le creuset intellectuel d'une pensée humaniste qui depuis lors fait à peu près match nul au niveau politique (bon ok, moins ces dernières décennies) ne montre-t-il pas au contraire que la culture occidentale elle-même n'est pas "une et indivisible" ? Le fait que peu après la colonisation des amériques un débat ai fait rage en europe au sein des instances chrétiennes pour savoir si les indigènes étaient des êtres humains ou pas, ne montre-t-il pas qu'il y a toujours eu, au plus profond de l'occident, des divergences de vues fondamentales ?

    Je serais curieux d'avoir accès aux sources de tes infos sur le sahara, car je n'ai jamais rien lu de tel. Sur toute la planète, toutes les zones géographiques situées sur les tropiques sont arides, sauf relief topograhpique qui provoque un régime de pluviométrie spécial. Certes oui le Maghreb était une région fertile à l'époque des phéniciens. A la même époque le sahel était verdoyant aussi. Et toute la mésopotamie a été fertile avant que l'irrigation ne la salinise. Mais pas le coeur du sahara, non plus que le centre de l'australie (et ce n'est pas les aborigènes qui l'ont désertifié). Malgré ces régions qui ont changées, la plupart des forêts tropicales humides sont restées stables sur leurs superficies jusqu'au début de l'expansion industrielle européene. Et pourtant de toute évidence il s'agit des zones les plus anciennement habitées par l'être humain, son milieu naturel (côtes tropicales, l'image même du "paradis", y compris dans la culture occidentale). Puisque tu parle de recherches scientifiques, que fais-tu de celles qui ont démontrées que la biodiversité énorme des forêts équatoriales n'est pas "naturelle", et au contraire le résultat direct de la présence d'une population humaine (indigène) en leur sein ?

    D'un point de vue historique, le mode de vie humain qui a duré le plus longtemps, ce n'est pas celui de l'occident. Toutes proportions gardée (en terme de population), il n'y a donc aucune raison de considérer qu'il est "la nature humaine", sauf à être soit même occidental et faire ainsi preuve d'un de ses traits culturels caractéristiques : croire que tout le monde est comme lui (ou qu'il est meilleur que les autres).

    Tu cite la chine c'est un cas intéressant. Ce qui a empêché l'expansion de la chine, c'est la lenteur des communications (la même barrière a limité l'expansion romaine sur une superficie comparable : lorsqu'il faut plus d'une semaine à l'information pour parvenir à la capitale et autant en retour pour la décision, les troubles aux frontières ne peuvent plus être contrôlés). Or comme tu le dis, leur avance technologique était énorme, ils auraient très bien pu faire leur révolution industrielle à peu près en l'an 0, dépasser cette limite, et continuer de s'étendre. Ils avaient tout pour le faire, sauf peut-être un petit quelque chose dans leur culture.

    Ertaï tu rapporte bien le problème, mais ne pas connaître les autres exemples ne les fait pas cesser d'exister pour autant. Cette erreur n'est pas récente : alexandre le grand a fait la même. Il a cru son précepteur qui lui affirmait que le monde avait une certaine taille, et qu'il était centré sur la grèce. Mais c'était faux.

    Quand à l'occident, il est peut-être en train de commencer à se réinventer. Les tendances montrent qu'il y a de plus en plus de gens qui préfèrent travailler moins et gagner moins, pour vivre mieux, et développent des types d'échanges (matériels et non matériels), qui échappent au système marchand capitaliste. Et c'est normal, parce qu'une "nature" c'est figé, alors qu'une "culture", ça évolue.

    Et c'est bien pour ça qu'on ne peut pas parler de nature humaine en parlant de traits culturels occidentaux. Même si c'est un des cheval de bataille de ceux qui se font prosélytes de cette pensée qui veut faire croire que rien n'existe en dehors de l'occident et de ses idéaux. C'est sûr que le discours a vachement plus de force si on dit qu'on ne peut pas aller contre puisque c'est dans notre nature même. C'est plus fort, mais c'est faux.

    Si dans un siècle les USA parlent espagnol et sont les plus ardents défenseurs d'une organisation libérale démocratique mais fondée sur l'absence de nue-propriété et une représentation par mandat impératif (ce qui serait la plus pure expression du libéralisme, juste avant l'anarchie), que dirons-nous de la nature humaine ?

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