Dead Drops, le nouveau réseau P2P par clé USB

Dead drops est un système original de partage anonyme de fichiers hors-ligne. Basé sur des clés USB intégrées au paysage urbain, ce système permet de se prendre pour des agents secrets. Il reprend en effet le concept des "boîte aux lettres mortes" utilisées pour échanger des messages discrètement.


Cette fois-ci les points de partage sont publics, une carte mondiale des différents emplacements est disponible sur le site officiel, Deaddrops.com. Toutefois, il vous faudra encore fouiner un peu, car repérer une prise USB affleurant d'un mur peut être une gageure.

C'est au pied du mur...

Deaddrops, une idée à creuser

Affleurant d'un mur ? Oui ! C'est l'originalité de la démarche, les clés USB sont insérées dans des cavités présentes dans l'architecture urbaine. Mortier désagrégé entre des briques, joint manquant dans un dallage, voire des fentes dans des structures métalliques, tous les prétextes sont bons pour installer à l'aide de mortier une clé USB en ne laissant en évidence que la prise.

Dès lors, n'importe qui peut au passage connecter son ordinateur portable (voir son mobile avec un câble USB), consulter le contenu de la clé, récupérer des données et/ou en laisser.

Petit manuel de hack urbain :

Droit dans le mur

Accroche-toi au PC, j'enlève le mur !

Si l'idée est poétique car permettant le partage de fichiers entre anonymes sans être inquiété par l'HADOPI, les paranoïaques pourront évidemment rétorquer que si n'importe qui peut intéragir librement avec ces clés, il serait possible à un vandale de supprimer systématiquement tout ce qui s'y trouve. Il serait également possible à un individu malintentionné d'y laisser un virus s'installant à la connexion avec la clé.

Si la première nuisance ne nuit qu'au projet en générant des micro-déceptions chez les utilisateurs trouvant des clés vides, la deuxième rappellera encore aux utilisateurs Windows qu'il faut sortir couvert.

Maçon pas con ces gens-là !

Cette initiative a été lancée par Aram Bartholl, un artiste berlinois auquel on doit plusieurs autres réalisations dans le domaine de la parodie réelle des univers virtuels. Il est notamment associé au collectif F.A.T (Free Art & Technology) qui a réalisé dans le cadre du festival Transmediale 2010 une fausse voiture Google Street View et filmé les réactions des gens à leur passage.

Bref, un petit vent de folie qui soulève agréablement les feuilles mortes d'un paysage internétique que d'aucuns voudraient réglementer, prioriser ou censurer.

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3 Commentaires

  • L'idée ne vaut que si l'on peut demander à quelqu'un de déposer quelque chose afin de le récupérer.

    Parce que si c'est pour courir à Paris pour chercher 2 clés sur lesquelles on va trouver un ISO de Linux et un Super-Tux, je ne vois pas bien où réside l'intérêt de la chose hormis dans son originalité architecturale.

  • Comme le dit la conclusion, il s'agit d'un "petit vent de folie", il ne faut rien en attendre de spécial, c'est juste une curiosité qui méritait d'être relevée parmi un ensemble de travaux sur des thèmes similaires qui valent aussi le détour.

    Si tu veux chercher des applications vraiment pratiques, oui, le rendez-vous s'impose, mais l'intérêt principal reste son originalité architecturale, et ce n'est pas anodin smile

  • Vaaache ! Je bave à la vue de ce concept... Maintenant, je vais toujours garder une rallonge USB sur moi ! sourire

    Vraiment, je trouve ça... faut que j'essaye et que ça ce popularise. razz

    Et si on virtualisait une tentative de matérialisation du virtuel ? perplexe

    **Du travail, encore du travail**

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