Et si Tokyo était frappé en plein cœur par un séisme de force 8 ?
Et si Tokyo était frappé en plein cœur par un séisme de force 8 sur l'échelle de Richter ? C'est avec ce synopsis de départ que naît cet anime en 2009 et qui s'avèrera cruellement prophétique quelques années plus tard.
Magnitude 8.0
La série s'ouvre sur la jeune Mirai 12 ans. Outre la pression sociale qui commence à s'installer et la crise d'adolescence, Mirai doit aussi supporter ses deux parents absorbés par leur travail ainsi que son petit diable de frère. Car c'est bien connu le petit frère c'est l'horreur ! Cependant le petit frère, Yûki de son prénom, décide d'essayer de réconcilier tout le monde en proposant d'aller voir une exposition de robots à Odaiba.
Finalement seuls Mirai et Yûki iront à l'exposition. C'est dans ces circonstances défavorables pour nos deux héros que Mère Nature décide de gronder sur la capitale de l'Est, ravageant toute la métropole et faisant des milliers de morts. Yûki et Mirai, qui s'en sont sortis tant bie que mal, doivent maintenant entreprendre le long périple à pied pour rentrer chez eux, devant braver les incendies, les répliques, l'insalubrité et la mort ambiante. Et surtout le doute qu'il n'y ait plus personne pour les attendre à la maison. Heureusement Mari, une jeune livreuse à moto, va leur prêter main forte, comme beaucoup d'autres gens en ces temps difficiles.
Une approche réaliste
Amateur de films catastrophes à grand renforts d'effets spéciaux, passez votre chemin car ce n'est pas du tout le but recherché avec cette série. Ici l'accent est mis sur le réalisme, sur comment le Japon s'organiserait en de pareilles circonstances, comment les gens réagiraient... Cet aspect réaliste se retrouve dans le chara-design très sobre façon Ghibli (bien que moins fignolé). Les scènes de secousses ne sont pas longues ou impressionnantes, les personnages tentent la majorité du temps de se retrouver ou de sauver leur peau de manière pragmatique et de temps à autre de manière pas très rationnelle, comme quelqu'un en vrai.
On passe bien plus de temps avec la population en train d'errer dans la ville, dans les centres de réfugiés, les hôpitaux ou encore fouillant les débris de leur maison parfois à la recherche d'un proche. Sans pour autant faire un état des lieux rébarbatif, on peut voir au travers des scènes comment la chaîne de secours s'organise en de pareilles circonstances. On notera aussi l'utilisation intensive de robots-sauveteurs, le récit étant placé dans le "proche" futur de 2012 (sic), ça m'a semblé un peu hors de l'ensemble mais peut-être que je me trompes et que ces robots existent réellement.
Un drame humain
Au-delà du côté tremblement de terre et survie en milieu hostile, la série reste tout de même centrée sur Mirai et ses problèmes existentiels qui restent bien présents malgré le chaos ambiant et qui ne font qu'aggraver la situation. Ainsi Mirai est particulièrement négative, s'attire une poisse monstrueuse et ne manque jamais de faire savoir son mécontentement à son petit frère. Dans le même temps elle fait des cents et des milles pour le retrouver, ce petit monstre de frangin qu'elle ne pense jamais à abandonner. D'ailleurs l'appellation "petit monstre" est particulièrement fausse dans ce contexte car Yûki est toujours souriant, veut toujours arranger sa grande sœur ou ses parents et garde un entrain et une passion d'enfants de son âge même si parfois il fond en sanglot lui-aussi surtout quand sœur n'aide pas.
Si la série se fait assez discrète côté mort violente et graphique, nos héros rencontrent beaucoup de personnes qui ont perdu des proches et qui vont devoir vivre avec. La première moitié de la série suit une dynamique danger / réaction face au danger avec de nombreuses répliques, des incendies, des éboulements, la maladie qui gagne, etc. La seconde partie amorce un déclic psychologique que je qualifierais de osé. Yûki tombe malade et est conduis à l'hôpital et à partir de là on commence à douter de ce que l'on vois au travers des yeux de Mirai. Des détails ne sont pas à leur place, la réalité serait-elle voilée car trop difficile à accepter ? A un moment j'ai même cru que le réalisateur allait jouer la carte du "en fait c'était qu'un rêve"... j'y ait cru... Au final les choses se terminent de manière assez amère mais avec une forme d'espoir, avec une Mirai plus mâture et une famille ressoudée alors qu'elle était sur la verge de l'auto-destruction. Tout ça mais à quel prix...
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