Plongée dans la tête d'un tueur en série attachant.
Synopsis
Dexter est le nom d’un sérial killer. Certaines nuits, il sort dehors et assassine une personne remplissant ses critères de sélection, selon un mode opératoire propre à lui-même. Le jour, la même personne travaille dans la police, en tant qu’expert du sang.
Alors qu’il était très jeune, presque bébé, Dexter se souvient (quoique très peu) de lui, assis pendant des heures dans une mare de sang. Ce traumatisme le modifiera profondément. Adopté par un policier, celui qui le sortira de là, il connaîtra durant son adolescence des pulsions de meurtre, meurtre d’animaux principalement. Son père adoptif s’en apercevra et comprendra alors rapidement qu’un mal profond (dans le sens biblique du terme) le rongera toute sa vie. Toute sa vie, Dexter aura envie de meurtre. Aujourd’hui ce sont les animaux, plus tard ce seront les humains. Pourtant, par amour pour ce fils, son père adoptif décide de lui enseigner un « code » : puisqu’il lui faudra tuer, alors ce seront les meurtriers qui y passeront ; il faudra toujours faire attention à trouver une preuve qui montre que sa proie est bien un assassin ; enfin, il lui faudra veiller à ne jamais se faire pincer, sinon c’est la peine de mort assurée : il faut survivre, quoi qu’il en coûte.
La série débute ainsi : Dexter travaille, avec sa demi-sœur, dans la police. Leur père est mort depuis des années. Dexter ne connaît aucune émotion, à part le désir de tuer. C’est un être froid, calculateur et manipulateur. Il chasse ses victimes le jour, traque n’importe quel indice montrant leur culpabilité dans un meurtre (allant même jusqu’à fouiller leur domicile), et les tue la nuit, en suivant un rituel.
Afin d’éviter d’attirer les soupçons, il s’est mis en couple avec une femme brisée par la vie, ancienne droguée, ayant deux enfants mignons, et un ex-mari qui la battait et la violait. Pour Dexter, il s’agit là d’une couverture parfaite : une femme avec peu d’exigences, si ce n’est passer du temps ensemble, et ne souhaitant pas de sexe du fait de son passé de femme violée (ce qui arrange Dexter, qui ne connaît pas le désir sexuel).
Tout allait pour le mieux. Un jour pourtant, la police commence à enquêter sur la disparition d’une femme. Ses doigts ont été retrouvés dans de la glace, sans aucune goutte de sang nulle part. Cette absence totale de sang fascine Dexter au plus haut point. Une fascination qui grandit lorsqu’il comprend que le tueur, un serial killer comme lui, lui envoie des messages personnels, des messages qui veulent dire « veux-tu jouer avec moi ? »
Qu'en penser ?
Alors que le descriptif peut paraître assez noir, la série n’est pourtant pas vraiment orientée vers la noirceur, mais plutôt vers le suspens. Vous verrez peu de sang, ou de façon très esthétique, mais vous ne trouverez pas de violence gratuite comme on peut en voir dans beaucoup de séries ou de films américains. Il y a au contraire quelque chose d’assez poétique dans ce rouge qui tâche. On voit l’évolution du personnage de Dexter, au fur et à mesure des évènements, et aussi et surtout la tension qui règne lorsqu’il est sur le point d’être découvert par la police. Il doit sans cesse courir dans tous les sens afin de rattraper certaines erreurs, ou éviter que sa proie ne soit arrêtée avant qu’il ne puisse mettre la main dessus et la tuer.
Du coup, on reste avec cette impression de continuité entre les saisons. Même lorsqu’une saison est terminée et qu’une « affaire » est finie, l’évolution de tous les personnages fait que l’on parvient à éviter un abandon de la série. Chaque évènement permet de changer peu à peu la psychologie de tous.
Mais c’est sans doute le suspens qui fait la force de Dexter. On reste crispé tout le long de la saison tellement les situations nous font suer. Sera-t-il attrapé ? Comment va-t-il s’en sortir cette fois, alors que la situation est désespérée. D’ailleurs, si la première saison est passionnante, en le sens qu’elle nous apprend à être dans la tête d’un tueur en série (surtout, j’adore la toute dernière scène, vraiment trop drôle !), la deuxième saison est sans doute celle qui est la plus à couper le souffle.
Je vous recommande donc de regarder cette série passionnante.
Je ne peux que confirmer tout ce que Dragoris a écrit dans ce chouette article. Le détail qu'il a ommis, je pense, c'est que cette série est narrée du point de vue de Dexter. On a donc le droit en voix off à ses commentaires intérieurs. Il rebondit ainsi souvent sur des phrases banales qu'on lui lance, en leur ajoutant le vernis humoristique de sa cruelle réalité.
Au fil des saisons, cette voix off va évoluer vers des considérations plus philosophiques sur la vie, la mort, l'amour, la justice, faisant gagner un niveau de profondeur à cette série, le niveau du non-dit, du questionnement interne que les dialogues ne peuvent pas retranscrire. Le fait que ces non-dits émanent d'un personnage ayant d'irrépressibles pulsions meurtrières aide beaucoup à son succès
Dragoris a écrit :
Ne devrait-il pas commencer par lui-même ?
Non, parce que moi je suis contre la peine de mort pour les serial killer de meurtriers.
Par contre, tu n'es peut être pas au courant, mais la série ne va pas durer beaucoup plus longtemps sans doute, car l'acteur principal a un grave problème de santé, une maladie rare :/
Tu as raison de mentionner ce détail-Ertaï. À la tienne Étienne. Les commentaires off, tirés des pensées de notre héros serial killer, nous font sourire lorsque les autres ne voient que de la banalité.
SpiceGuid, la série ne pose jamais la question « est-ce bien ou est-ce mal ? », il n’existe que le « Code », celui de son père adoptif. Il ne se pose pas la question de savoir si ce qu’il fait est bien (bien que je me sois également fait cette remarque, « ha c’est bien Américain ça de condamner les meurtriers à mort »), seules comptent les règles enseignées par son père policier. Survivre. Ne pas se faire prendre. Et puisqu’il lui faut tuer des gens, que ce soit bien ou pas bien, puisque c’est nécessaire à sa survie, autant nettoyer la crasse. Ça fait moins désordre que de tuer des innocents.
DSK
Dieu est un Serial Killer.
Doit Surveiller sa Kékette.
Azrock a écrit :
Tut tut tut, Michael C. Hall souffrait d'un cancer (Maladie de Hodgkin) mais sa chimiothérapie a fonctionné et il est guéri. La sixième saison commence en Octobre.
Je n'avais pas vu le message d'Azrock, effectivement si j'ai bien compris il est guéri (cela dit, Steve Jobs aussi à un moment).
J'ai oublié de mentionner dans l'article la musique qui est vraiment bien travaillée. Surtout les passages au violon, légèrement dissonant, aigus, qui donne cette impression de mécanique cérébrale qui résonne très bizarrement.
Série excellente, qui fascine de par son suspens quasi-insoutenable, et les multiples questions qu'elle soulève : qu'est ce que le bien et le mal, à-t-on le droit de tuer un tueur, etc.
On se sent aussi parfois mal à l'aise, et d'autres fois, on sent nos côtés un peu extrêmes qui remontent à la surface lorsque l'on se trouve en omniscience complète avec un serial killer dément qui tente de contrôler ses pulsions de meurtre.
On se sent aussi attiré par ce côté "Double rôle" que joue Dexter, les dangers que peuvent entrainer et entrainent une telle situation, situation hautement périlleuse dans une société capitaliste où la peine de mort est loin d'être proscrite.
Je rejoins donc Dragoris et conseille plus que fortement cette série
Je viens de regarder le 10ème épisode de la saison 7, et ça se tient toujours, sans jamais être répétitif car bien que le format soit celui d'une série policière (avec scènes de crime, enquêtes et blabla entre les protagonistes), chaque affaire montrée a un lien avec Dexter de près ou de loin. Soit parce qu'elle termine officiellement en cul-de-sac et c'est Dexter qui "clot" le dossier, soit parce qu'il est le fait d'un serial-killer auquel Dexter s'identifie, ou enfin parce qu'il est lui-même responsable du meurtre investigué...