Equilibrium est un film d'action qui se déroule dans un futur proche dystopique avec un plot très sombre, une perle d'ambiance, et des scènes d'action démesurées.
Nous voici en 2072, l'humanité vient de se faire ravager par une troisième guerre mondiale, et pour éviter que cela se reproduise, un régime totalitaire se met en place à Libria et essaye de supprimer tout ce qui pousse les humains à s'entretuer. Ces choses là semblent être les émotions négatives telles que la haine, la jalousie etc...
Pour remédier à ces faits, les citoyens, sans distinction les uns par rapports aux autres sont obligés de prendre régulièrement une drogue appelée "prozium" les empêchant de ressentir des émotions, mais ça n'est pas tout. Les gens n'ont pas le droit de posséder des biens matériels les distinguant les uns des autres tels que les oeuvres d'art la musique, des animaux de compagnie, voir même tout bien matériel qui n'est pas de couleur grise.
Les personnes qui n'approuvent pas cet idéal (appelés les sense offenders) sont traqués, mis à mort, et brulés par une police militaire connue sous le nom des "Tetragrammatons". Les élites de cette police sont appelés les clerics.
Et pour être sûr que tout le monde accepte ces nouvelles lois, une entité connue sous le nom de "father" apparait régulièrement sur des écrans publiques pour faire un discours sur la bienveillance du régime. Les enfants sont conditionnés dès leur plus jeune âge à dénoncer leurs camarades susceptibles de ressentir des émotions etc...
Les choses vont commencer à changer lorsque un cleric du nom de John Preston ne prend pas sa dose de prozium accidentellement.
Une musique vraiment intense
Je viens d'ailleurs de finir de télécharger la playlist, entre les scènes d'actions, les scènes déprimantes, révoltantes, Klaus Badelt nous montre à quel point il est talentueux en nous faisant ressentir les émotions adaptées à la situation. Exécution brutal d'un personnage auquel on s'est attaché, entrainement d'un cleric, affrontement entre des rebels et les Tetragrammatons, rien n'y échappe. Certaines scènes m'ont même littéralement touché.
pew pew pew boum ratatatata pan pan
En fait, je connaissais déjà le film depuis un moment, et j'ai jamais osé le regarder car je connaissais déjà toutes les scènes d'action par coeur. On nous les avait fait étudier au CuC en long en large et en travers. En effet, Equilibrium popularise un art martial fictif qui s'appelle le "gun kata", à première vue ce n'est qu'un mélange bête et méchant entre des fusillades et du gun fu, mais l'explication va bien plus loin que ça.
En 2072 Libria possède des bases de donnés gigantesque sur des milliers de fusillades différentes, et, est capable à partir de ces information de faire des statistiques et des théories sur les meilleurs positionnements et mouvements possibles pour ne pas se mettre dans la trajectoire des balles tout en faisant un maximum de dégâts à ses adversaires en fonction de la situation.
Bien que 99% irréaliste, l'idée est plutôt originale et bonne, de plus je peux vous assurer que ce genre de scènes d'action demandent un travail et une préparation extraordinaires, mais je ne vais pas mettre en lien les pires scènes d'action de ce film, ça serait tout vous spoiler.
Alors finalement ce film est bien ou pas?
Très honnêtement je pense que c'est un film à voir au moins une fois dans sa vie, les amateurs de films d'actions un peu fous et d'univers futuristes dystopiques passeront difficilement à côté.
Je me rappelle avoir bien apprécié ce film, non seulement pour ses cascades impressionnantes, mais également pour son scénario dans lequel le méchant devient gentil.
A noter que le thème "abrutissons la population pour éviter les conflits" existe également dans le film Serenity qui fait suite à la série Firefly que je vous recommande tous les deux
J'ai bien aimé ce film qui pour moi a les mêmes qualités (et mêmes défauts) que matrix : il n'a rien d'original mais mixe intelligemment diverses choses issues des meilleurs oeuvres de SF. Dans équilibrium, les références à 1984 ou fahrenheit 451 sont évidentes, seulement les mises en images de ces histoires avec les moyens des années 1960 ne parlent plus trop. Un équilibrium qui s'en inspire mais ajoute des combats chorégraphiés et des effets spéciaux modernes me semble finalement une meilleure idée qu'un simple remake.
Mais, on peut aussi voir ça comme une faiblesse en ne voyant que le fait que ça n'invente rien et se contente de faire un mix indigeste, et parfois bancal.
ps : tiens étrange Ertaï, je n'ai pas du tout aimé le film serenity qui justement pour moi tente de donner des explications simplistes qui détruisent les mystères de la série en les rendant banals au lieu d'être une apothéose.
En effet, les références à 1984 et fahrenheit 451 sont évidentes.
Le Bashar a écrit :
Il faut posséder le DVD pour voir les bonus et écouter les commentaires du réalisateur.
Il y dit que Libria est un système politique improbable. Puisqu'en réalité la propriété privée, l'envie, la jalousie et l'avidité sont les meilleurs alliés de la société pour nous prolétariser. D'ailleurs le film ne fait pas l'éloge ni de la démocratie ni du capitalisme de marché.
Au contraire j'ai l'impression que Équilibrium est un film post-communiste qui dépasse ses modèles en s'attaquant à l'oppression au présent plutôt qu'à nous prémunir d'un futur imaginaire. Les politiques sont des pantins. Car au sommet du système il y a les clercs de la finance. Et à la base il y a la police qui protège les banques des pauvres et des indignés.
Oui c'est clair qu'il ne dénonce pas le totalitarisme, contrairement aux oeuvres dont il s'inspire, puisque dans équilibrium tout le système est factice. Il critique plutôt l'hypocrisie moderne de vouloir imposer des règles qu'on ne compte même pas suivre pour soi-même.
Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)
Même le cleric qui poursuit le héros pour voir s'il n'est pas en train de trahir, semble éprouver un grand plaisir à le voir choir, ce qui m'a laissé pensé que lui non plus n'est pas sous prozium.
Mais j'ai trouvé un certain nombre de moment très forts d'un point de vue cinématographiques : l'intro avec la lecture du poème, le moment où prescot découvre un dépôt d'oeuvre d'art clandestine et se prend l'émotion de la musique comme une vraie claque...
Autre chose que personne n'a signalée jusqu'à présent. Malgré de nombreuses scènes de fusillade très violentes avec des victimes abattues à bout portant le film a passé la censure alors qu'on aurait pu craindre un bain de sang.
L'astuce pour éviter les flots d'hémoglobine c'est que l'effet de l'impact des balles est matérialisé par la dispersion d'une sorte de poudre grisâtre. C'est ingénieux parce qu'au visionnage on ne réalise pas vraiment combien c'est biologiquement irréaliste (aucune plaie sanguinolente). La violence est palpable et crédible tout en restant aseptisée. Sans doute qu'au départ ça part d'une intention commerciale de présenter le film à un large public. Pour moi qui n'aime pas le sang pour le sang c'est même un excellent choix artistique.
Enfin, ça déjà été écrit mais autant le répéter ici, l'intrigue principale est largement similaire à celle de Total Recall.
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Le héros croit rejoindre le camp des rebelles alors qu'il l'infiltre à son insu pour le compte du tyran local.
Dire que l'intrigue principale est la même, c'est pousser un peu loin, c'est un élément scénaristique tout au plus, relativement courant qui plus est.
En ce qui me concerne j'ai préféré Total Recall à Equilibrium (même si, du coup, la comparaison n'a pas vraiment lieu d'être), et notamment pour l'esthétique complètement baroque typique de Paul Verhoeven (je pars du principe qu'on ne parle pas du remake récent). En revanche, ce n'est vraiment pas un film à recommander à quelqu'un qui n'aime pas voir des litres de sang gicler à l'image.
Equilibrium pour moi c'est, comme on l'a relevé, quelques plans forts mais beaucoup d'idées bancales. Ça se réfère à 1984 et Fahrenheit 451 sans cesse tout en collant dessus des principes un peu idiots, un peu "cinéma d'anticipation pour tout le monde", le problème c'est que ce genre de mentalité très hollywoodienne revient un peu à prendre son publics pour des idiots, c'est choisir de ne pas lui faire confiance, et quand j'ai ce sentiment là devant un film, ça me met très mal à l'aise.
En gros pour moi c'est un film qui se voudrait ambitieux mais ne se donne pas la liberté de prendre des risques, autrement dit pas ambitieux du tout. Comme de vouloir monter en haut d'un arbre sans décoller les pieds du sol.
Peut être que tu as prêté trop d'attention à ce qui est recyclé et pas assez à ce qui est innovant.
Ce n'est pas qu'un film de plus qui critique le totalitarisme avec du style et du gun fight à gogo.
C'est aussi un film qui dénonce la technocratie moderne. C'est-à-dire le pouvoir d'imposer aux autres des règlements absurdes dont on s'affranchit soi-même.
Et puis ça reste un petit film de seulement 20M$ qui montre qu'avec du talent on peut faire de la SF à petit budget. Alors comme je lui trouve peu de défauts et beaucoup de qualités j'ai bien envie de le défendre.
Petit budget c'est relatif. On ne s'approche pas des énormes blockbusters contemporains, mais à 20M$ on ne peut pas non plus parler de "petit film" ou ça reviendrait à placer le hyper-productions comme étant la norme. Du coup, les vrais petits budgets, moins de 5M par exemple, sont des "minuscules flims"?
Cela étant dit, j'ai vu ce film il y a plusieurs années, peut-être mérite-t-il donc un revisionnage et peut-être lui trouverais-je des qualités sur lesquelles j'avais pu passer au premier abord.
À titre de comparaison The Signal, le petit film SF de cette année est un vrai petit budget à 4M$. Et c'est loin d'être un film minuscule. Alors, je le concède, 20M$ c'est déjà un budget conséquent.
J'en doute. Un second visionnage ne ferait probablement que confirmer ta première impression.
Ahah oui tu n'as pas tort, je ne ferais inconsciemment que chercher les défauts. C'est plus l'inverse qui arrive parfois: revoir un film et en être déçu.