Synopsis
Francis est un chat qui vient d'emménager avec son maître dans une vielle bicoque. A peine arrivé, voila qu'il est accueilli par le meurtre d'un d'un chat dans le jardin de sa nouvelle demeure. Fort heureusement Francis est naturellement doté d'un esprit de déduction hors norme pour un chat et va se pencher sur cette affaire de meurtre plutôt étrange aidé par Bluebeard, un vieux matou du quartier, et Pascal, un chat qui a compilé toutes les informations des chats du quartier sur l'ordinateur de son maître...
Analyse détaillée
Noir c'est noir
Habitué des Bamby et autres films "disneyiens" à animaux parlant passez tout de suite votre chemin. Ici c'est la vraie vie de chat qu'on nous narre, dans toute sa violence et sa crudité.
Langage peu châtié, coups de griffes et poursuites, copulation féline, le film passe la plupart de son temps du côté de la vie de chat de gouttière plutôt que de la boîte à ronrons au moment où le maître ouvre la boîte à sardines.
Et quand en plus les hommes s'y mettent, ce ne sont pas les derniers à user de violence envers nos amis les félins. Maltraitance animale et vivisection sont de la partie, de même qu'éventration et décapitation. Mais tout cela n'est pas gratuit car il y a bien un mystère et un point commun entre tout ces meurtres comme le suspecte finement Francis.Et les coupables sont souvent plus proches qu'on ne le pense.
Mystère à donner sa langue au chat
Le premier postulat du film est donc une série de meurtre de félins dans le quartier. Si le vieux Bluebeard pense d'abord à un humain détraqué, Francis lui est plutôt persuadé qu'il s'agit d'un chat détraqué, déduction du fait que tout les chats ont visiblement été tué d'un coup de griffe bien placé. Il semble également qu'ils aient été tués en pleine activité sexuelle, détail sans trop d'importance à moins que...
Pendant ce temps, Francis commence à être hanté par des rêves surréalistes de Gregor Mendel (le père de la génétique) puis fais la connaissance d'une secte féline à tendance suicidaire en l'honneur d'un certain "Claudandus". Finalement il s'avère que Claudandus a vraiment existé et qu'il était la "mascotte" (comprendre candidat favori à la vivisection) d'une l'équipe de recherche sur une glu cicatrisante révolutionnaire mené par le professeur Pretorius. Expérimentations qui ont lieu justement dans la maison où Francis a emménagé et qui sert également de lieu de culte pour la secte Claudandus.
Eugénisme félin
Le vieux Pascal est le seul à croire en la théorie du serial-killer à coussinets. Doté de la capacité à utiliser l'ordinateur de son maître, il en a profité pour compiler une base de donnée sur tout les chats de la ville. Mais ce visage de vieux débonnaire condamné par une tumeur masque la vérité sur cette affaire. Pascal et Claudandus ne sont qu'une seule et même boule de poil !
Claudandus a d'ailleurs commencé sa carrière en égorgeant son bourreau, Pretorius, avant d'emménager chez l'un de ses assistants et de mettre au point son plan de vengeance et de domination sur la race des "ouvreurs de boîtes" (alias les humains) : parvenir à produire un chat "supérieur" par eugénisme.
C'est la raison pour laquelle une meute de femelle en chaleur "sévit" dans le quartier. Mais Claudandus doit mettre de l'ordre dans la masse mâle en rut et éliminer les pourvoyeur de gênes inférieurs. C'est la raison de tout les meurtres.
C'est également lui l'instigateur du culte de Claudandus qui lui permet à la fois d'aliéner les chats du quartier et également de se débarrasser de ces êtres inférieurs qui se laissent manipuler aussi facilement via la tendance suicidaire que le culte inculque.
L'arrivée de Francis est une bénédiction pour Claudandus pour qui le temps joue en sa défaveur. Les capacités de déductions de Francis trouvent donc une explication génétique et cela fait de lui un être déjà supérieur apte à fournir à la fois du patrimoine pour le "surchat" et devenir le successeur de son ambition.
Ce que Francis refusera, notamment à cause du meurtre de Felicitas.
Aller plus loin
Mise en abîme du nazisme ?
Ce film d'animation est assez atypique puisqu'il a le statut de super-production allemande avec ses 15 millions de marks de budget et son cast d'acteurs allemands célèbres (à l'américaine). Il est l'adaptation du premier roman d'une série de six mettant en scène Francis dans diverses enquêtes.
Néanmoins si le roman est aussi sombre et trash que le film sinon plus il jouit d'une certaine popularité outre-Rhin, ce qui fait donc du film l'adaptation d'un roman à succès.
Néanmoins impossible de ne pas rapprocher l'ambition Claudandus avec celle d'Adolphe Hitler et sa race Aryenne. Loin d'être une apologie du nazisme (l'auteur du roman étant de toute façon d'origine turque), l'œuvre tend a mettre en lumière comment notre cruauté (bêtise ?) envers des êtres plus faibles que nous peut amener ces derniers à de telles extrémités. En tout cas si les origines sont différentes, les moyens employés sont rigoureusement les mêmes.
Peut-être que c'est ce parallèle ainsi que la position clairement adulte (provocatrice ?) du roman qui a tend plu au public allemand. Ce qui tendrait à prouver que, 70 ans après, le traumatisme du nazisme est toujours présent outre-Rhin. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose en soi, certaines erreurs du passé ne devant pas être oubliées.
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