FlashForward

Une série intéressante qui soulève beaucoup de questions malgré le vernis très américain qui lui a été apposé.


"On October 6, the planet blacked out for 2 minutes and 17 seconds. The whole world saw the future."
(Le 6 Octobre, la planète s'évanouit pendant 2 minutes et 17 secondes. Le monde entier vit son futur)

C'est par cette phrase que débute chaque épisode de la série FlashForward. La situation de départ est en effet la suivante : le 6 Octobre 2009, tous les humains sur Terre (ou presque) se sont évanouis en même temps et pendant la même durée de temps : 2 minutes et 17 secondes, provoquant un chaos mondial meurtrier. Pendant ce temps, tout le monde a expérimenté 2 minutes et 17 secondes de sa vie le 29 avril 2010. Tout le monde ? Pas tout à fait. Certains n'ont rien vu du tout, et on apprendra par recoupements entre les rêves des gens que c'est parce qu'ils sont censés être décédés à cette date-là.

FlashForward : Chaos après le blackout mondial

Une série à deux visages

Une fois la situation de départ plantée, la série se découpe selon moi en deux volets complètement différents. D'un côté, nous suivons les aventures d'un groupe de policiers du FBI qui a été chargéd'enquêter sur les raisons de ce black-out qui sont vraisemblablement humaines. Parmi eux, Mark Benford, un père de famille qui a du mal à faire rimer vie de famille et carrière professionnelle, et Demetri Noh, qui a un intérêt personnel à trouver les responsables car il fait partie de ceux qui n'ont rien vu.

L'autre volet, beaucoup plus intéressant selon moi, aborde la multitude de réponses à la grande question posée par la série : Et vous, que feriez-vous si vous aviez vu 2 minutes et 17 secondes de votre futur ? Ces réponses sont ébauchées par le biais de personnages de la série que l'on suit, comme Aaron Stark qui croyait sa fille décédée au Moyen-Orient, mais s'étant vu auprès d'elle dans un camp en Afghanistan dans sa vision, il abandonne tout pour aller la retrouver et donner raison à sa vision.

Ou encore Janis Hawk, lesbienne convaincue qui se voit subir une échographie de grossesse. Elle aussi provoquera volontairement l'évènement qui la fera tomber enceinte. Ou bien Brice Varley, sur le point de se suicider après avoir appris qu'il souffrait d'un cancer, se voit en plein rendez-vous avec une jeune fille japonaise de qui il tombera amoureux tant la vision qu'il a eue est émotionnellement forte. La jeune fille japonaise, de son côté, entreprendra un périple l'amenant à franchir le Pacfique et pénétrer illégalement aux Etats-Unis dans l'unique but de rencontrer Brice qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam.

Plus anonymement, on apprend la constitution d'un site Web permettant de publier sa vision, et ainsi de créer une espèce de photographie mondiale de ce que sera le monde pendant 2 minutes et 17 secondes. Parallèlement se créée une association de soutien pour rassembler tous les gens qui n'ont rien vu.

FlashForward : Un monde de visions

Une série américaine philosophique ?

Au-delà de ces aspects très concrets, cette série pose la question plus philosophique du déterminisme et du destin. Possède-t-on vraiment un libre arbitre ou sommes-nous l'esclave d'une histoire écrite à l'avance ? Plus spécifiquement dans FlashForward parce que cela s'y prête, la question est : le futur que vous avez vu est-il ineluctable ? A cet égard, deux pistes de réflexion sont abordées dans cette série, au travers des personnages qui vont tout faire pour empêcher que leur futur se réalise, notamment ceux qui n'ont rien vu, parfois avec succès, parfois non, et ceux qui vont tout faire pour le provoquer, là encore avec plus ou moins de succès. Au final, loin de donner une réponse définitive, la série ne fait que proposer des pistes de réflexion illustrées par des personnages assez crédibles.

Toutes ces réflexions suscitées parviennent heureusement à faire oublier l'aspect résolument américain de cette série policière : me héros est un père de famille déchiré entre sa carrière au service de la sécurité de son pays et sa famille à qui il accorde une grande importance, surtout à sa fille, la plupart des histoires se finissent bien, la réalisation spectacularise l'action, bref, tous les codes classiques des séries policières américaines sont respectés. On aime ou on n'aime pas, de toute façon cette série offre tant et plus qu'une "simple" série policière.

La série sans fin

La série est donc l'exemple de ce que peut être une idée de scénario intelligemment développée, philosophique sans être trop intellectuelle, proposant des personnages variés qui réagissent différemment mis face à une situation originale, chacun avec leurs armes. Malheureusement, la série n'a pas fait d'assez bons scores aux Etats-Unis, l'unique saison est donc la première et la dernière. Le scénario est donc arrêté en plein vol, le dernier épisode étant logiquement une introduction à la saison suivante, on se retrouve un peu sur sa faim, mais ce n'est une nouvelle fois pas indispensable à l'appréciation de la série en elle-même, qui distille sa quintessence tout au long des 22 épisodes que dure cette série.

Je vous conseille donc de regarder cette série pour toutes ces questions qu'il m'est resté une fois le dernier épisode visionné. Et vous, si vous voyiez le futur, que feriez-vous ?

FlashForward : Le roman de Robert J. Sawyer qui a inspiré la série

A noter que cette série est basée sur le roman éponyme écrit par Robert J. Sawyer que la série donne fortement envie de se procurer. D'après les commentaires client publiés sur Amazon, la situation de départ est la même, mais l'intrigue suit une toute autre direction que celle de la série.

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1 Commentaire

  • J'avais regardé la série, j'en ait tiré les mêmes conclusions que toi : idée originale, intéressante, mais avec un vernis américain qui fait légèrement reculer.Dommage qu'il n'y ait pas de saison 2. Ça me fait penser à une autre série, qui donne la même impression : Jericho (une explosion nucléaire semble avoir eu lieu à Dallas, et l'on suit les péripéties des habitants d'un village voisin qui, privé de communication avec le monde extérieur, tente de survivre).

    Je ne savais pas que la série était adaptée d'un livre, effectivement ça me dirait bien de me le procurer. Si tu le finis un jour, tu pourras écrire ce que tu en as pensé ?

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