La légende de Zu

200 ans après avoir emporté le maître de l'école de Kunlun, le démon de sang utilise les armes des chevaliers de Zu pour pénétrer la montagne magique à partir de laquelle il aspire les pouvoirs surnaturels de ses habitants.


Le successeur de Zu, les guerriers de la montagne magique et le grand retour de Tsui Hark dans les chinoiseries de haute altitude.

Pour cette suite Tsui Hark veut définitivement rompre avec les contraintes du monde matériel pour créer le film de sabre chinois ultime.
Pour mieux asseoir son ambition il plante tout de suite un décor trans-nuageux duquel il a pratiquement éliminé tout contact avec la réalité ordinaire.
Dans ce monde hors du temps le spectateur n'attend rien moins qu'un film hors norme, le spectacle intemporel des demi-dieux affrontant les démons de sang à l'aide de pouvoirs venus d'une autre dimension.

Alors, le film de Tsui Hark est-il à la hauteur de ce défi sans limite ?

Dans un premier temps il l'est.

On a droit à du jamais vu.
Certaines armes magiques, notamment l'Orbe Lunaire, sont d'un déploiement et d'un maniement dont la majesté force le respect et imposent le style et l'âme du combattant qui les anime.
Au début du film on peut dire que Tsui Hark a tenu le pari de nous offrir le spectacle des immortels qui luttent avec leur esprit.

Alors on se dit que 1h40 ça va paraître trop court tellement c'est divin.

La première déception vient avec le scénario qui au commencement tente de capitaliser sur l'altitude du décor pour tenter une hauteur conceptuelle qui va rapidement sombrer dans un abîme de boniments.
Et pourtant certains thèmes ne sont pas pour déplaire au programmeur de (très) haut niveau.

Malheureusement, une fois qu'on a fait le deuil des ambitions scénaristiques, il devient de plus en plus difficile de ne pas s'ennuyer devant des effets pyrotechniques dont la répétition ne fait que nous rappeler que l'histoire tourne en rond pour s'étirer jusqu'à atteindre une fin totalement insipide au regard des attentes initiales.

Tout se passe comme si Tsui Hark n'avait pas vu l'ambition démesurée du projet.
Hormis un spectacle qui commence de façon époustouflante, à aucun moment il ne fait un effort pour retenir l'attention du spectateur occidental, rapidement il se s'intéresse plus qu'à ses personnages, comme s'ils étaient mortels, comme s'il ne croyait pas lui-même à la profondeur de la pensée taoïste que le film est sensé défendre.

En conclusion on a l'impression d'une occasion géniale qui a manqué de l'investissement adéquat pour réaliser pleinement la vision initiale.
Ce qui aurait très bien pu devenir un film indépassable, l'histoire des chevaliers célestes dans une Olympe à la chinoise, si seulement les prétentions du décor avaient été prises au sérieux, ne restera finalement qu'un produit exotique très agréable qui laisse un goût d'inachevé.

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