Nigel Standford est le genre de musicien qui est profondément sensible à la précision et l'articulation que requiert la production d'un morceau de musique efficace. Et Solar Echoes, son dernier album Trance-Ambient, est une parfaite démonstration de son attention aux détails.
J'ai découvert le travail de Nigel Stanford comme beaucoup en tombant sur son clip populaire Cymatics. Le principe en est simple: la plupart des instruments du morceau sont des expérimentations de cymatique permettant de montrer visuellement les ondes sonores. Voici la vidéo :
Même sans accrocher à la musique, les images sont superbes. De la simple assiette de Chladni jusqu'aux plus impressionnants tube de Ruben et bobines de Tesla en passant par la spirale liquide, la vidéo est extraordinaire par elle-même. Mais la musique est également remarquable, ou plutôt je devrais dire étudiée pour être remarquable.
N'essayez pas, vous ne parviendrez pas à trouver un aspect émotionnel à la musique de Nigel Standford. En cause, l'absence de voix ainsi que de tension dans la mélodie. C'est une musique qui a été faite pour ne pas avoir d'âme propre, et pourtant elle peut faire ressentir des émotions.
Elle est tellement harmonieuse, facile à écouter, à la limite d'avoir un caractère prévisible, qu'elle a touché une corde au fond de moi : cette musique est juste, parfaite. Et bien qu'elle ne soit pas émouvante par essence, ce n'est pas une musique dansante par exemple, la réalisation qu'elle était si parfaitement travaillée m'a transporté. Cette attention forcenée au détail peut également être constatée dans les diverses vidéos et articles à propos du making of de Cymatics [en].
L'un des détails qui m'ont le plus frappé à propos du tournage de ce clip est que Nigel Standford s'est assuré que le tube de Ruben enflammé suivrait la musique même filmé au double de la vitesse normale et rejoué au ralenti. Un autre détail est que Nigel Standford a admit avoir composé le morceau Cymatics après avoir eu l'idée de créer un clip composé entièrement d'expérimentations cymatiques. Tous les tons ont été choisis pour produire un effet visuel maximal, puis combiné pour composer un morceau complet.
Si vous voulez en lire davantage sur sur la création de ce clip, je vous conseille de lire le point de vue du réalisateur Shahir Daud [en] ou celui, un peu plus technique du directeur de la photographie Timur Civan [en].
Entre temps, vous pouvez écouter Solar Echoes sur Spotify, ou encore mieux, acheter le single Cymatics ou l'album complet sur le site web de Nigel Stanford, même si ce n'est pas pour la musique, au moins pour l'effort et l'intelligence qui caractérise l'ensemble du travail de Nigel Stanford.
Hello,
Rien d'extraordinaire selon moi, c'est juste une musique type "DJ dans une boite de nuit" qui justifie un spectacle son et lumière avec des gadgets hi-tech.
Cela dit tu peut avoir ta propre conception du "Parfait".
J'aime particulièrement toutes sortes de musiques instrumentales, pour ma part je trouve que Jean Michel Jarre fait nettement mieux avec un de ces vieux titre
Je ne trouve pas la musique bluffante, mais les recherches pour tenter de rendre visible la musique en revanche, c'est étonnant et captivant.
Je crois que j'ai dû mal m'exprimer dans l'article, je ne considère pas la musique de Nigel Stanford comme extraordinaire ou bluffante, je dis même qu'elle n'a pas d'âme et qu'elle est à la limite de la prédictabilité. C'est une qualité pour moi, mais je sais que ce n'est pas une qualité intrinsèque ou universelle.
La comparaison avec Jean-Michel Jarre est indicative pour moi : Je n'ai pas souvent été emballé par la musique de Jean-Michel Jarre, sauf exemples bien précis liés à un film, mais d'une manière générale je trouve sa musique trop bizarre, trop peu familière, elle me fait sentir inconfortable. Au contraire, avec Nigel Standford, je me sens à la maison, c'est un environnement connu, familier et confortable. Encore une fois, ce n'est ni bluffant ni extraordinaire en général, mais cela résonne très fort avec ma perception de la musique.