Mr. Robot

Aujourd'hui je veux vous parler d'une série qui m'a transportée. Une série à l'esthétique soignée, au scénario bien ficelé, à la musique intense et sombre, qui nous fait rentrer dans la peau d'un personnage qui veut lutter contre "le système", politisé, et parlant avec cynisme de notre monde. Une série qui n'est pas "parfaite", mais qui est sans doute une œuvre qui marquera nombre d'esprits.


Je veux parler de

De quoi ça parle ?

Elliot Alderson est un jeune homme travaillant dans une entreprise de cybersécurité, Allsafe. Souffrant d'un problème de comportement, il ne peut rencontrer les gens sans les avoir hacké au préalable : mails, Facebook, photos personnelles, historique de navigateur, tout passe sous son regard acerbe, et se drogue sous morphine afin de contrer la douleur de la solitude dans laquelle il vit.

Un jour, son entreprise doit essuyer un assaut informatique conséquent contre le conglomérat E Corp, qui représente la majeure partie du chiffre d'affaires d'Allsafe. Dans le même temps, Elliot est contacté par un homme étrange, un anarchiste surnommé Mr. Robot, qui lui demande de profiter de l'attaque pour y manipuler des éléments. Tout ceci dans le cadre d'un plan, dont le but est d'abattre E Corp.

Car selon Mr. Robot, E Corp possède une quantité astronomique de dettes en titres : dettes étudiantes, dettes à la consommation, dettes de toutes sortes auprès de tout le monde. Abattre E Corp reviendra à effacer les dettes de millions de personnes, et d'effectuer d'un coup la plus grande redistribution de richesses de l'histoire.

Dans le même temps, on suit un haut cadre de E Corp, Tyrell Wellick, quasi-psychopathe à l'ambition dévorante. Son personnage représente la convoitise assoiffée et sauvage du pouvoir, instinctive et inextinguible. Un homme à la fois dangereux mais aux moments vulnérables. Notamment face à sa femme enceinte et glaciale.

Psychopathe

Pourquoi cette série est juste géniale ?

Mr. Robot nous plonge dans les pensées sombres et cyniques d'Elliot. Elliot déteste la société dans laquelle il vit pour la considérer auto-destructrice ; il n'arrive pas à parler aux gens, mais pour mieux les connaître il les hack ; les évènements dans lesquels il se retrouve entraîné le font douter de sa mission, mais il mobilise toute son intelligence sur les problèmes d'apparence insolubles sur lesquels il butte.

On se retrouve plongé dans une atmosphère électronique, dont l'univers ressemble clairement à du cyberpunk, où une bande de hackers sans-moyens luttent contre une corporation au pouvoir quasi-illimité, pour des raisons politiques.

La performance des acteurs, et particulièrement celle du personnage principal (Rami Malek) porte cette série de très grande qualité, pleine de rebondissements et qui vous happera dès les premières minutes.

Personnellement, c'est l'une des meilleures séries que j'ai vu jusque là.

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25 Commentaires

  • Très intéressant ! pouce

    C'est diffusé comment ?

  • Sur une chaîne câblée américaine, indisponible en France à moins de télécharger illégalement les épisodes.

    J'ai vu les 4 premiers épisodes avec mon épouse, mais cela ne m'a pas complètement emballé, notamment par déformation professionnelle. Les auteurs de cette série ont visiblement fait des efforts pour que le jargon technique soit crédible, et c'est bien le problème pour moi, car malgré que ce ne soit pas le point central de la série, il a captivé la majeure partie de mon attention. Au lieu de me concentrer sur les personnages et leurs relations, je me suis concentré sur la partie technique qui est pourtant tout à fait secondaire. Soit en validant mentalement les explications techniques, soit en relevant une petite erreur technique ici ou là avec une exclamation triomphante plus ou moins intérieure.

    Le deuxième point d'achoppement est que le héros principal ressemble beaucoup trop à mon jeune frère, pas tant les traits du visage que le comportement général, les expressions et le ton de voix monocorde. Encore une fois, cela a empêché mon immersion dans cette série, surtout quand je l'ai vu en difficulté notamment lors de son sevrage de la morphine.

    Enfin, la crédibilité vérifiée du discours technique m'a rendu tout le reste des détails de la série un peu absurdes, comme la diversité parfaite du groupe de hackers, le couple Wellick assoiffé de pouvoir, Christian Slater en hacker, le dealer poète... Tous ces détails sont bien évidemment "normaux" dans une série télévisée qui n'a pas de prétention à représenter exactement la réalité, mais les efforts manifestes pour rendre la partie technique réaliste m'ont encouragé à être aussi attentif au réalisme du reste de la série, ce qui ne devrait jamais arriver dans une oeuvre de fiction, parce que par définition ce n'est pas réaliste.

    Une très bonne série à laquelle je n'ai malheureusement pas pu accrocher.

  • Merci de vos commentaires smile

    Dommage Ertaï que tu n’aies pas accroché pour des raisons personnelles frown
    Mais citer comme absurdité Christian Slater en hacker ? ouf

  • J'ai aussi adoré cette première saison (je l'ai regardée sur popcorntime), mais je trouve ça dommage que la série soit présentée comme uniquement une série sur un groupe de hacker. Bien évidemment c'est le cœur de la série et toute l'intrigue s'articule autour de ça, mais la série traite plus sur l'état psychologique d'Eliott (c'est dur de parler d'une série sans spoiler surprised) et de sa haine envers la société !

    J'ai globalement été emmené par Sam Esmail (aka Mass Email, merci reddit) pour une de ses premières séries, j'attends de voir les prochaines saisons cela dit ... DoubleAccentCirconflexe

  • Mais la psychologie d'Eliott est lié à ce qu'il fait (le fait de hacker), à la politisation de son discours, l'envie qu'il a de démonter "le système". Ce n'est pas centré uniquement sur l'attaque de E Corp, pas plus que ce n'est uniquement centré sur la psychologie d'Eliott, tout est en fait intimement lié.

    Le pire, c'est que la première saison est en fait davantage vue comme une introduction à la véritable histoire imaginée, d'après son auteur (je n'ai pas compris pourquoi tu dis Mass Email ?).
    Ce qui me fait vraiment mourir d'impatience eek eek

  • Mass Email est un anagramme de Sam Esmail smile

    Pourquoi Christian Slater en hacker ne me convainc pas ? Parce que ma plus forte impression de lui vient de Broken Arrow dans lequel il jouait un Park Ranger qui se mesure à John Travolta qui joue un terroriste. C'est un film d'action typique des années 90, et l'image m'est restée.

  • Je n'ai regardé que la première moitié du premier épisode pour l'instant, mais j'aime déjà beaucoup cette série. deg

    Au delà de l'aspect psychologique assez bien rendu, je trouve que ça incite à réfléchir sur le pouvoir actuel qu'ont les grandes entreprises d'informatique et Internet sur nous, lorsqu'on leur donne des informations sans réfléchir. Je trouve que la série montre bien la "décadence" de la société du point de vue d'Elliot, lors de son monologue intérieur face à sa psy.

    Par contre, j'en ai un peu marre qu'on représente toujours le hacker ou le geek comme un "malade mental" ou un gars bizarre. Ça n'aide pas à redorer l'image qui leur a été donné et qui a bien changé depuis. disgust

    (oui je ne m'identifie pas moi même comme un geek)

    (Il y a le même phénomène pour les mathématiques et la science en général : très peu de films "grand public" présentent des scientifiques sains mentalement ...)

  • Mais les trucs grand publics présentent un espèce de monde fictif qui a ses propres codes culturels, qui n'ont pas grand chose à voir avec la réalité.

    En tout cas les commentaires répondent à une question que je me pose régulièrement : est-ce qu'on peut apprécier un truc de fiction quand on connaît soi-même l'envers du décor ? les informaticiens peuvent-ils apprécier des films de hackers ? les scientifiques peuvent-ils apprécier des trucs comme "les experts" ? les cascadeurs aiment-ils les films d'actions , ou les magiciens les tours des autres ?

    Je ne connais pas cette série mais j'avais trouvé excellent l'acteur dans "the pacific". Il a une tête vraiment spéciale.

  • Le "problème" (ce n'est pas vraiment un problème mais bon smile ), c'est que ce monde fictif qui a ses propres codes culturels colle aux codes de notre société. Quand tu demandes à quelqu'un dans la rue ce qu'est un "geek" ou un "hacker", il te donnera une description semblable à Elliot.

    Un film qui montrerai un "hacker" qui soit tout à fait normal socialement serait peut-être tout aussi intéressant. Bon, dans le cas de Mr Robot il n'y aurait plus grand chose, mais ça forcerai le scénariste à réfléchir (beaucoup) à autre chose à développer dans sa série. wink

    Et petit à petit, l'image du "hacker" associal s'évanouira ... (je deviens presque poétique... razz )

  • Perso j'ai 2 image du hacker au cinéma :
    - Neo dans matrix
    - dans le film "Computer Murder" (aka "Evil Speak") un ado qui se fait chahuter par ces semblables et trouve refuge dans le monde de l'informatique, sauf que Belzebub occupait déjà la place smile Bien sur, ça se termine en viande haché en bon nanar qu'il est razz

  • J'ai essayé de faire le comparatif avec Swordfish, un film que j'ai bien aimé mettant en scène Hugh Jackman en ex-hacker qui se retrouve à aider John Travolta le gentil terroriste preneur d'otage. Hugh Jackman est à mes yeux aussi peu crédible en hacker que Christian Slater, mais la partie technique est tellement irréaliste dans Swordfish que ça ne pose du coup absolument aucun problème. La scène emblématique montre Hugh Jackman obtenir un accès illégal aux serveurs de la CIA en 30 secondes pile pendant qu'on lui fait une fellation et qu'on lui pointe un pistolet sur la tempe. Dans ces conditions précises, Hugh Jackman est parfaitement indiqué pour jouer un tel hackeur. Plus tard, il concevra un logiciel espion en manipulant un objet en 3D représenté sous différents angles sur les 6 ou 8 écrans de son poste de travail. Pareil, cela n'a aucun rapport, même lointain, avec la réalité, mais c'est très photogénique, et c'est tout ce que je demande à un produit de divertissement.

  • Le Bashar a écrit :

    Mais les trucs grand publics présentent un espèce de monde fictif qui a ses propres codes culturels, qui n'ont pas grand chose à voir avec la réalité.

    Pourtant je constate que les humains ont souvent tendance à confondre fiction et réalité (moi y compris). Les films nous donnent une image faussée de la façon dont fonctionne le monde, et pourtant notre cerveau s'y accroche comme un point de repère.

    Sinon quand je pense "hacker", j'ai 4chan en tête ou l'image que je m'en fais : beaucoup d'égo, de frustration vis à vis des femmes et de la sexualité, et du piratage dans un pseudo-but de justice mais en fait plutôt lié à l'argent.

    Martin, pour moi hacker et geek n'ont rien à voir, bizarre que tu réunisses les deux comme si c'était pareil scratch
    Mais c'est super si tu aimes bien la série pouce

    L'acteur est effectivement sensationnel, tant par la tête que par le jeu d'acteur.

  • Moi quand on parle de hacker je pense à kevin mitnick ou ulcan et pas trop aux hackers fantasmés des séries ou films où il suffit de 30s pour accéder à n'importe quoi et qui n'ont jamais besoin de souris.

    Tout comme Ertaï je trouve plus divertissant un truc quand il cherche juste à être spectaculaire (mais il y a la limite du ridicule à ne pas franchir quand même, sinon ça devient grotesque et pour l'apprécier il faut en rire comme d'une caricature, ce qui n'est pas toujours possible)

    Les films nous donnent une image faussée de la façon dont fonctionne le monde, et pourtant notre cerveau s'y accroche comme un point de repère.

    ça c'est pas grave, ça participe au socle commun qui font qu'un ensemble d'individus devient un groupe avec quelque chose en commun. Les choses absurdes véhiculées par les films ne sont pas plus absurdes que nos codes vestimentaires, par ex.
    C'est juste dommage quand ça fait réagir les gens de manière ineptes dans une situation dangereuse, mais après tout, peut-être qu'ils méritent leur darwin award ouf

  • Pourtant je constate que les humains ont souvent tendance à confondre fiction et réalité (moi y compris). Les films nous donnent une image faussée de la façon dont fonctionne le monde, et pourtant notre cerveau s'y accroche comme un point de repère.

    C'est exactement ce à quoi je pensais smile

    Martin, pour moi hacker et geek n'ont rien à voir, bizarre que tu réunisses les deux comme si c'était pareil scratch

    Je réunis les deux parce que dans "l'esprit commun" ils ont à peu près la même image. Bon, ça a l'air de s'arranger avec les geeks vu qu'il y en a de plus en plus et que c'est devenu une mode (d'où la difficulté que les geeks ont à se définir, c'est pour ça que je préfère ne pas m'annoncer membre de cette "communauté" ), mais pour les hackers. ..

  • Ah et j'ai oublié un truc important qui m'était sorti de la tête, j'ai un penchant pour les séries qui prennent à partie le spectateur, c'est bien fait dans Mr Robot comme c'est bien fait dans house of cards et je trouve que ça rajoute vraiment quelque chose.

    Sinon pour la différence geek hacker j'ai toujours eu du mal avec ces thermes, geek c'est hyper vaste et au final ça veut rien dire, j'ai plus envie de dire que les nouvelles générations ont forcément un attrait geek donc au final ça perd tout son sens ... Pour les hackers je suppose que le black hat implique quand même quelques problèmes relationnels, pour les autres effectivement ça va de l'autodidacte du site du zéro à l'ingénieur !

  • C'est vrai que le terme de Geek perd peu a peu de son sens à mesure que les activités virtuelles se diversifient tout en se démocratisant. Avant il suffisait de passer une après-midi sur civilisation 1 pour être geek, aujourd'hui c'est juste être retro-gamer smile

    Par contre je regrette que le terme de hacker soit devenu de plus en plus péjoratif avec le temps, je me souviens que dans un des premiers n° de S&V Junior, les hackers étaient présentés comme des "chevalier de l'informatique" engagé dans une folle course à l'évolution des techniques de programmations dans une ambiance à la github.

    Ensuite cela c'est un peu brouillé lorsque des groupes de démoscenes ont commencés a faire des hack de jeu vidéo en implantant des cracktro+trainer, tel que la célèbre team Fairlight, SkidRow, Paradox ou Galahad. Cela dit cela n’empêche pas d’apprécier le sublime Pixel Art de leur logo smile

    Ah, souvenir !

    https://www.youtube.com/watch?v=1OXaiNTbqPo
    https://www.youtube.com/watch?v=Yze-I-wqTQI

  • Je pense qu'il est vain de donner une définition du mot geek, car celui-ci a tellement évolué en quelques décennies, que chaque génération n'y verra pas la même chose (et une même personne peut changer sa vision du mot au cours de son existence).

    Il ne me semble pas que le mot "hacker" ait un jour été positivement connoté. Même très jeune, je me souviens qu'il fallait quand même mettre des anti-virus et firewall pour s'en protéger, et certains de mes amis se sont faits pirater l'ordinateur (et tchat en direct avec ton propre pirate...).

    Mais on part bien du principe que geek et hacker n'ont rien à voir, si ce n'est un lien avec l'informatique et Internet.

  • Par contre je regrette que le terme de hacker soit devenu de plus en plus péjoratif avec le temps

    Nous vivons une époque qui aime les raccourcis simplistes, où tout ce qui lutte contre le système normal est considéré comme terroriste, du coup les hackers sont des dangereux terroristes, que leur activité soit de déstabiliser les serveurs IP ou de cracker des jeux videos razz

    Pour moi ce qui faisait la différence c'était la motivation du hacker : il cherche à casser des trucs ou à en voler ? c'est un bandit. Il cherche à diffuser de l'info ? c'est un militant. etc.

  • C'est exactement la distinction qui en est faite dans le monde du hacking. Tu cherches à révéler les failles de sécurité pour qu'elles soient corrigées ? Tu es un "White Hat". Tu cherches à exploiter les failles de sécurité pour ennuyer ou ton profit ? Tu es un "Black Hat". Dans les deux cas tu es dans l'illégalité, mais on pardonne plus facilement aux premiers qu'aux seconds.

  • On ne parle pas assez des Blue Hat disgust

  • Et ceux qui sont payés par un état pour hacker, ils ont un chapeau de quelle couleur ?

  • Ca dépend de l'état wink

  • Ha ha, j'allais faire la même blague sourire

  • Je viens de regarder le premier épisode avec des potes. UNE BOMBE !

    Critiques pertinentes de notre société, mise en scène acceptable, personnages travaillés. J'adhère.

  • Ravi que ça te plaise DoubleAccentCirconflexe

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