Prenez la tête d'une des sept civilisations de Grand Bâtisseur et faites-la prospérer pour assurer sa suprématie.
Le phare d'Alexandrie, le temple d'Artémis à Ephèse, les jardins suspendus de Babylone, les pyramides de Gizeh, le mausolée d'Halicarnasse, le colosse de Rhodes et la statue de Zeus à Olympie ; telles sont les 7 merveilles du monde antique.
Dans 7 Wonders, vous incarnez une civilisation ayant bâti ces merveilles et tentez d’amasser le plus de points de victoire sur vos adversaires pour gagner la partie.
Mécanique de jeu
Une partie est divisée en trois âges au cours duquel les joueurs vont acquérir des ressources permettant de construire des bâtiments ou payer certaines cartes donnant des points de victoires ou des avantages ou encore construire des étages de votre merveille.
Pour cela les joueurs disposent d'une main de carte, choisissent la carte qu'ils veulent poser, dévoilent leur carte tous ensemble et passent le reste de leur main à leur voisin de gauche (de droite à l'âge II). La ronde se poursuivant comme ça jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une carte en main des joueurs qui est alors défaussée, clôturant l'âge.
La plupart des cartes nécessitent des ressources pour pouvoir être posées, vous devrez donc dans un premier temps poser des cartes générant ces ressources. Néanmoins si vous ne produisez pas ou pas assez de ressources pour poser une carte vous pouvez toujours en acheter chez vos voisins contre des pièces sonnantes et trébuchantes (pour peu qu'il en produise).
Une fois les trois âges écoulés c'est l'heure des comptes, celui ayant le plus de points de victoire gagne la partie.
Un excellent jeu !
La première difficulté à surmonter pour bien apprécier le jeu est de bien comprendre qu'on ne stocke pas les ressources des précédentes mains (ce qui simplifie d'ailleurs pas mal le jeu en n'introduisant pas de nombreux pions ou des efforts de mémoire pour tout comptabiliser), vous démarrez votre main avec toutes les ressources que vous produisez plus celles de vos voisins si nécessaires (contre de l'argent) et c'est tout.
Enfin presque tout, la seconde à bien appréhender est la notion de précédence pour certaines cartes, en effet certaines cartes posées vous permettent d'en poser d'autres (si vous les avez dans votre main) sans pour autant avoir à débourser de ressources. Cela devient particulièrement intéressant à l'âge III où les bâtiments deviennent particulièrement coûteux et de fait particulièrement intéressant pour la victoire finale.
Ce que j'aime dans ce jeu c'est la multitude des stratégies employables pour obtenir le plus de points de victoire, jugez plutôt :
- construire des bâtiments civils
- construire des bâtiments militaire et infliger des malus de points à vos voisins vaincus au combat
- construire des étages de merveilles pour profiter de ses points, de ressources supplémentaires ou encore de pouvoirs spéciaux
- construire des bâtiments commerciaux pour obtenir plus facilement des ressources auprès de vos voisins
- poser des cartes guildes vous octroyant des bonus basés généralement sur le nombre de carte d'un certain type possédés par vous et/ou vos voisins
- et enfin construire des bâtiments scientifiques qui peuvent générer des combos de points dévastateurs !
Un joueur pourra être tenté de se spécialiser dans une seule catégorie de cartes mais cela mènera généralement à un manque certains dans les autres domaines (de plus les joueurs expérimentés feront tout leur possible pour que les cartes attendues ne leur parviennent jamais). D'un autre côté un joueur voulant faire de tout se retrouvera finalement moyen dans tous les domaines et ne tirera pas son épingle du jeu.
Prévoir une feuille de route pour ses constructions et en même temps l'adapter pour réagir aux actions de vos adversaires c'est tout ce qui fait le piquant du jeu et rend chaque partie différente à chaque fois !
L'extension Leaders
La première extension de 7 Wonders dénommée Leaders propose d'ajouter les grandes personnalités de l'époque antique sur la table pour vous aider dans la suprématie.
Vous commencez le jeu avec une main de 4 leaders déterminés aléatoirement. Sur ces 4 leaders vous ne pourrez en engager que 3 ― 1 par âge ― contre son prix en or. Chaque leader génère un effet de la même manière qu'une carte commerce, guilde ou encore un étage de merveille. Par exemple Crésus vous donnera 6 pièces d'or lors de sa mise en jeu alors que Hatshepsout vous fera regagner une pièce à chaque fois que vous achèterez une ou plusieurs ressources à un voisin.
Évidemment un leader ne sera utile que s'il s'intègre à votre stratégie ou qu'il s'avère particulièrement efficace à pourrir celle de l'adversaire. Par exemple vous en avez marre de toujours vous prendre des défaites militaires lorsque vous faites du mass-technologie ? Embauchez Tomyris et refilez vos points de défaite à celui qui vous les a infligés !
Cet apport en règles spécifiques complexifie un poil le jeu ce qui exclue l'utilisation de l'extension pour une partie de présentation mais les joueurs vétérans n'auront aucun problème à gérer.
En plus du paquet de cartes leader, l'extension apporte également deux guildes normales supplémentaires ainsi que deux guildes spécifiques aux leader et enfin une nouvelle merveille, le Colisée de Rome, qui ne peut se jouer que avec l'extension Leaders également.
Petit détail pratique, tout le contenu de l'extension Leaders tient dans la boîte originelle.
Je confirme, un excellent jeu riche et varié, ou la gestion et la réflexion en sont des qualités primordiales. J'ai d'ailleurs encore mal aux fesses de la raclée que je me suis prise à la AGCon (heureusement qu'on avait Mortal Kombat et Soul Calibur pour que j'aie pu me venger). Par contre ça manque de sang et de boobs.
C'était sympa (et c'est un bon article ), par contre le jeu a quand même des défauts qui font que je ne l'achèterai sans doute pas : Il y a de la stratégie, oui, mais c'est uniquement sur vous et votre score qu'elle influe. Quelle que soit la stratégie que vous emploierez, vos compagnons de jeu s'en tamponnent puisque si vous utilisez une mauvaise stratégie, tant pis pour vous, et si vous en utilisez une bonne, tant mieux, mais il s'agit uniquement de votre score.
Donc, à part pour la très secondaire phase militaire, vous pourriez aussi bien jouer au jeu en solo (avec une pioche et tout) que cela vous reviendrait au même. Les moments où l'on interragit avec les autres sont rarissimes et, en fait, on passe toute la partie penchée sur son camp sans vraiment se soucier de la merveille des autres. Du moins, c'est comme ça que je l'ai ressenti. Après, c'était amusant et assez prenant : le problème, c'est que pour moi les interactions sont un peu la base des jeux de société. Et dans 7 Wonders, les interactions sont tout simplement inexistantes :/
Izual a écrit :
J'ai l'impression que tu amalgames interactions imposées par le jeu et interactions naissant du jeu. Par exemple les petits chevaux ne nécessite pas d'interactions entre les joueurs (à part se passer le dé et renvoyer à l'écurie les petits chevaux des autres) mais pour autant ça n'en fait pas moins l'un des jeux de société "essentiel" auquel tout le monde a joué et qui trouve son fun en regardant les autres se débattre avec leurs jets de dés tout en espérant s'en sortir mieux que les autres.
Pour le coup il est vrai le jeu te force à te concentrer sur ton plateau et ta main en priorité mais je pense qu'il ne faut pas négliger pour autant les plateaux des autres, en particulier tes voisins, et commenter un peu leur actions tout en analysant leur stratégie employée. C'est à ce niveau là que les interactions apparaissent avec ce jeu.
Un jeu où nous sommes certes concentré sur sa partie mais que j'apprécie de par les différentes façons possible de gagner des points, pas de stratégie type, le hasard des cartes et les bonus de votre civilisation changerons toujours la donne.
A noter qu'il est parfois possible de gêner un joueur en le privant d'une carte.
Le seul petit problème vient, à mon sens, du passage des paquets de cartes qui demande une bonne coordination.
Merci pour ce chouette article que j'avais la flemme d'écrire
L'intérêt est effectivement qu'aucune partie ne ressemble à une autre, et ce à plusieurs titres :
La rejouabilité est donc extrême, d'autant que les parties ne sont pas très longues. 1 heure avec des nouveaux joueurs, tombant à 30 minutes pour des joueurs habitués. Il n'est donc pas rare que l'on fasse deux voire trois parties de suite, les nouveaux joueurs étant souvent les premiers à demander une nouvelle partie, une fois qu'ils ont bien compris les principes du jeu après une première partie.
Pour moi c'est ce détail qui permet de distinguer 7 Wonders comme un très bon jeu : on veut y rejouer, mais surtout on peut y rejouer sans risque de lassitude, chaque partie étant complètement différente, aucun schéma de jeu n'étant clairement meilleur qu'un autre ou plus facile à mettre en place à cause du hasard des tirages. Pour autant, le hasard n'est pas frustrant puisqu'on a toujours le choix, et notre résultat final sera toujours le résultat de nos choix et non pas d'un cruel destin au dé ou au tirage individuel de cartes. C'est donc un jeu basé sur le libre-arbitre dans un univers certes familier, mais agréable.
Concernant les interactions entre joueurs, elles sont effectivement limitées mais cela a donné un débat oral lors de l'AGCon de réinstallation : est-ce qu'un jeu offrant des interactions explicites entre joueur peut être juste ? Ma position était qu'un jeu d'interaction était forcément injuste, car plusieurs joueurs pouvaient se liguer contre un seul, l'empêchant de profiter du jeu. C'est un peu ce qu'il s'est passé lors de la partie de Smallworld qui a suivi celle de 7 Wonders dans laquelle Izual et Dragoris se sont plus ou moins ligués contre moi, laissant le champ libre à Aka Guymelef qui a remporté la partie à leurs dépends.
Après, je peux admettre que les jeux de développement personnel (que beaucoup de jeux allemands sont) peuvent paraître moins attrayants car la diplomatie y tient une place moins grande, mais moi je préfère qu'aucun joueur ne soit lésé lors d'une partie de jeu de société, parce que l'important n'est pas de gagner, que ce soit en écrasant les autres (jeux d'interaction) ou en étant le plus efficaces (jeux de développement), mais bien de jouer, et il n'y a rien de pire dans une défaite de se dire qu'on n'aurait pas pu faire autrement à cause des joueurs qui s'en sont pris à nous. Cela génère du ressentiment qui pour moi n'est pas censé exister. Cela n'a beau être qu'un jeu, ces sentiments existent bel et bien et doivent être volontairement relativisés pour ne pas ternir les relations sociales réelles.
Zergy a écrit :
Oui, ce jeu exige un peu de concentration, s'il y a des sources de distraction externes, on peut vite se retrouver avec des joueurs qui sont en retard ou en avance d'une carte si tout le monde ne joue pas en même temps. Mais je suppose que c'est la même chose pour tous les jeux de société avec le fameux :
- C'est à qui de jouer ?
- C'est toujours le con qui demande !
Ajouté la description de l'extension Leaders.
Vivement la prochaine AGCon !
Il est possible de jouer en ligne à 7 wonders (sans l'extension) sur le site du magasine jeux sur un plateau (JSP). Pour cela, il suffit de s'inscrire gratuitement. L'impression de jeu n'est bien sur pas aussi agréable qu'en vrai mais cela permet de faire des parties rapidement quand on veut (les adversaires ne manquent pas).
Si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à en parler on s'organisera des parties spéciales AG.
Merci pour l'info Cathaseris, je me suis inscrit et fait quelques parties pour voir : c'est vrai que les parties vont beaucoup plus vite mais l'ambiance est glaciale au possible. Si on fait des parties ensemble peut-être faudrait-il prévoir à côté un TeamSpeak ou Mumble à côté pour les geignements et les rires sardoniques
Pendant les deux parties que j'ai faites avec Cat sur ce site, nous étions en contact par MSN ce qui a effectivement diminué le côté impersonnel. Il y a bien un chat dans le jeu, mais il n'est pas très accessible.
Apparemment il existerait une 2nd extension Cities ainsi qu'un Wonder Pack.
Site à l'abandon ?
Et même une troisième du nom de Babel. L'éditeur prévoit 7 extension (le wonder pack n'en faisant pas parti). Le wonder pack est une extension isolé comprenant 7 nouvelles merveilles (prévu à l'origine pour le marché asiatique).
En effet. Le magasine JSP n'existe plus.
On peut quand même se demander si une fois les sept extensions sorties, le jeu ne risque pas de devenir déséquilibré et/ou trop compliqué.
Pareil, tant que ce sont de nouvelles merveilles ou des guildes supplémentaires, cela me convient, mais je coince sur les extensions qui ajoutent de nouveaux concepts comme l'extension "Leaders". Je considère que la mécanique de base est suffisamment riche pour ne pas avoir besoin de plus pour que le plaisir de jeu soit renouvelé. Cela provient du fait que l'anatomie d'une partie dépend beaucoup plus des joueurs que du jeu, et même après avoir compris les grands principes directeurs, la victoire n'est pas assurée même contre des novices. Cela dit, je conçois que cette particularité ne plaise pas à tout le monde, mais cela tient aussi au fait que je considère 7 Wonders comme un jeu festif plus qu'un jeu de réflexion pure.
Remarque peut-être que l'idée n'est pas de combiner les 7 extensions mais de choisir celles qui nous semble apporter le plus au jeu. Certains apprécierons plus certaines règles que d'autres par exemple.
Oui, bien sûr, c'est une affaire de goûts personnels, par exemple le jeu Carcassonne me semble bien mieux avec les ajouts de certaines extensions moyennant le retrait de certaines tuiles de base sinon les parties s'allongent dangereusement. Pour 7 Wonders même une seule extension est de trop pour un jeu qui me semble complet de base.
Je suis d'accord, 7 wonders est un jeu qui, de base, n'a aucune vraie lacune surtout pour des parties occasionnelle. Mais pour avoir testé 2 extensions sur 3, je dois dire que celles-ci sont bien pensées et apportent un certain renouvellement bienvenu pour ceux qui aurait retourné le jeu seul. Entre les deux, Leaders me plait plus car sa mécanique est simple, apporte un vrai plus sans alourdir le matériaux de base. Cities a l'avantage de créer un poil plus d'interaction entre les joueurs (et pas seulement avec les voisins) et de rééquilibrer le jeu (mettant en avant le scientifique, qui dans la boite de base soit passe, soit casse, et le militaire jusque là plutôt le parent pauvre).
Babel, le troisième m'a moins tenté. D'abord, parce que je ne ressort plus trop 7 Wonders. Ensuite parce que la mécanique si elle a le mérite d'apporter de l'interaction, semble s'insérer avec moins d'élégance avec des effets si puissants qui la mettent en avant au détriment du jeu originel. A voir.
Les 7 extensions ne seront pas prévus pour être joués ensemble mais plutôt pour permettre une "customisation" du jeu (plus ou moins agressif, plus ou moins interactif...).