Expérience humaine : la paresse

Encore une journée de "gaspillé", une journée à rien faire, alors que tellement de choses sont à faire. Levé 13h, repas sommaire (2 bn), le pc déjà allumé, paré à glander. Je regarde rapidement mais mails, me rappelle que c'est l'anniversaire de mon père, passe sur Dromadaire pour envoyer 2 cartes, pas le courage d'appeler. Le coloc du bas rentré de son stage pour déjeuner, je descends prendre de ses nouvelles, et scotch devant sa télé, jusqu'à  ce qu'il reparte. Je remonte, cherche la démo de Sam & Max saison 3, l'installe, accorde une dizaine de minutes à ma copine pour l'aider à installer "KompoZer" (un dreamwaver gratuit) et "FileZilla", puis prétend avoir du travail et commence à jouer à Sam & Max. Démo à peine finie, je suis déjà sur la baie des pirates à chercher l'épisode 1 cracké. Je le trouve et lance son téléchargement. Pendant qu'il se dl, je fais un tour sur lelombrik, puis me remet dans Sam & Max. Je finis le jeu, il est 20h30. Je glande encore à gauche à droite, puis décide de me bouger le cul pour me faire à manger. Des pattes et un steak haché. Comme d'habitude.

J'ai au cours de cette "journée" remis en cause 8 fois le déroulement de ma journée, sans trouvé ni la force, ni la motivation pour y changer quoi que ce soit. J'affirme à mes proches que je recherche activement un stage (que j'ai déjà effectué l'année dernière), mais je dois envoyer deux ou trois mails et passer un coup de fil par semaine. J'ai des projets qui m'attendent sagement sur différents supports, une foison de jeux vidéos, suffisamment de gens à voir pour ne jamais être chez moi, mais non, je ne fais rien.

Et je vais vous dire, je ne sais pas si j'aime ça ou pas.

Csaül - 19/04/2010 - Over

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6 Commentaires

  • J'ai récemment découvert que la paresse venait en grande partie de la quantité de temps libre disponible, et que la procrastination n'est finalement possible que si tu sais que demain, tu auras aussi le temps de faire ce que tu pouvais faire aujourd'hui mais que tu reportes à demain.

    Une fois contraint par des impératifs temporels, comme le travail ou l'attention nécessaire pour maintenir un couple amoureux en état de marche, je me suis rendu compte que mon temps libre devenait beaucoup plus efficace. L'incertitude que le lendemain j'aurais du temps pour moi rend les parcelles de temps dont je dispose d'autant plus importantes et cruciales.

    J'en ai d'ailleurs fait l'expérience récemment : ma copine est partie un mois aux Etats-Unis. Je me suis naturellement dit : "Chouette, je vais pouvoir avancer sur le Refuge, je vais pouvoir bosser sur mon projet de jeu, je vais pouvoir écrire des tas de tests sur AG..."

    Las, je me suis rendu compte que, loin de m'intéresser aux occupations auxquels je ne peux d'ordinaire pas consacrer énormément de temps, je me suis magiquement découvert de nouvelles occupations, comme installer Fallout 3 que j'avais sur mon ordinateur depuis sa sortie sans jamais oser y jouer, essayer Supreme Commander 2 ou déterrer la collection de jeux 2K Games sur Steam que j'avais achetée il y a un certain temps déjà.

    Au retour de ma copine, mécaniquement, je me suis remis à travailler sur le Refuge, mais avec un temps beaucoup plus réduit. Paradoxal ? Non, logique ! Moins on a de temps, plus il devient précieux, donc on priorise. En l'occurence les bugs répétés de Fallout 3 ont relégué le jeu dans l'échelle des priorités, derrière le développement des blogs pour le forum qui a permis l'écriture de l'article auquel je réponds.

    Mais pourquoi prioriser AG ? Parce que travailler sur le Refuge est certes moins facile que de lancer un jeu quel qu'il soit, mais quand j'ai fini de développer une fonctionnalité dont je sais qu'elle va servir à des gens, je suis fier, fier de moi, fier de mon travail, un sentiment que j'arrive rarement à atteindre avec un jeu, ou si je l'atteins, je réalise beaucoup plus rapidement que ma fierté est toute virtuelle.

    Quand on a beaucoup de temps, il est plus facile de se satisfaire de ces petites victoires, parce qu'on peut prolonger le jeu pendant des heures et des heures. Mais avec un temps compté, deux heures sur un jeu donnent régulièrement l'impression de deux heures de perdues.

    Mon meilleur conseil serait donc de t'occuper à côté (sport, association, petits boulots) pour mieux te retrouver dans tes projets, au lieu de perdre du temps ainsi. Mais c'est un cercle vicieux. Tu as la flemme, du coup tu ne bosses pas sur tes projets, mais tu auras également la flemme de remédier à cette flemme. Il faudra forcément un déclic extérieur comme la fin des études ou la fin des subventions parentales pour sortir d'un tel état larvaire.

    Bon courage, vieux wink

  • Pareil, durant les vac, j'avance pas, en période de travail, je trace... Comme quoi, la vie de chômeur, pas cool... wink

  • Le problème avec cette logique de la contrainte de temps, c'est que les projets de priorité vraiment basse (genre projets persos) ne voient jamais le jour... Puisque lorsqu'il est "temps" de les développer, on s'abrutit d'une manière ou d'une autre, vu qu'on a pas d'obligation vis-à-vis de ces projets. ShamoooooooOoooOooOOg cry

  • Comme tout cela est vrai...

    En ce qui concerne les projets persos à priorité basse ben je pense qu'il faut les traiter pareil que les autres. Si on ne te fixes pas des contraintes temporelles alors tu dois toi les fixer (terminer telle fonctionnalité/dessin/texte avant tel jour).

    A la réflexion je devrais me l'appliquer à moi-même...

  • Ertaï a écrit :

    Une fois contraint par des impératifs temporels, comme le travail ou l'attention nécessaire pour maintenir un couple amoureux en état de marche, je me suis rendu compte que mon temps libre devenait beaucoup plus efficace.

    Ça marche pour toi parce qu'il y a un marché du travail pour tes compétences.

    Il y a des tas de gens qui ont des compétences pour lesquelles il n'y a pas de marché.

    Quant à l'attention nécessaire pour maintenir un couple amoureux en état de marche, ça fonctionne pour toi parce que tu penses le couple dans le dévouement sur l'instant, moi je ne jure que par la complicité  éternelle et la fidélité jusqu'à la mort. Je ne donne aucun gage dans l'immédiat, je suis attaché, enchaîné, assujetti mentalement mais mon comportement apparent reste celui d'un célibataire.

    Ertaï a écrit :

    Mon meilleur conseil serait donc de t'occuper à côté (sport, association, petits boulots) pour mieux te retrouver dans tes projets, au lieu de perdre du temps ainsi.

    En même temps si on vient sur AG c'est forcément pour combler une certaine associabilité, donc s'occuper IRL ça n'est pas si facile que ça. Moi par exemple il y a longtemps que je devrais avoir un boulot et une copine. J'aurais pu à une époque, ça aurait été plutôt facile. Peut être trop à mon goût. Du coup je me suis lancé un défi: choisir la voie difficile "Comme Caine dans Kung-fu".

    Ertaï a écrit :

    Mais c'est un cercle vicieux. Tu as la flemme, du coup tu ne bosses pas sur tes projets, mais tu auras également la flemme de remédier à cette flemme. Il faudra forcément un déclic extérieur comme la fin des études ou la fin des subventions parentales pour sortir d'un tel état larvaire.

    Tout le monde ne peut pas compter sur un déclic extérieur. Les études ont une fin. Les subventions parentales n'existent pas ou ont une fin. Les subventions sociales ont une contre-partie, tu dois revenir dans le troupeau en acceptant le handicap d'avoir pris du retard sur les autres et d'être en mauvaise posture (parce que tes diplômes ne valent plus rien après plusieurs années à flemmarder).

    Le déclic ne peut venir que quand il te reste encore une chance ou une opportunité.

    Une fois que tu as regardé passé tous les trains c'est fini, il n'y a plus de déclic car tu n'es plus du voyage.

    Aka Guymelef a écrit :

    Si on ne te fixes pas des contraintes temporelles alors tu dois toi les fixer (terminer telle fonctionnalité/dessin/texte avant tel jour).

    Actuellement j'utilise EssentialPIM (version gratuite) sur un netbook, ça m'aide un peu.

    Si tu veux une gestion plus productiviste tu peux aussi installer PizzaTimer, ça te permet un décompte indépendant pour chaque tâche, ça limite le temps perdu à rêvasser.

    Csaul a écrit :

    Et je vais vous dire, je ne sais pas si j'aime ça ou pas.

    Si tu es fort tu arriveras à repartir du bon pied.

    Mais le temps est compté, si tu ne réagis pas rapidement tu prends le risque de te marginaliser pour le restant de ta vie.

  • SpiceGuid a écrit :

    Quant à l'attention nécessaire pour maintenir un couple amoureux en état de marche, ça fonctionne pour toi parce que tu penses le couple dans le dévouement sur l'instant, moi je ne jure que par la complicité  éternelle et la fidélité jusqu'à la mort. Je ne donne aucun gage dans l'immédiat, je suis attaché, enchaîné, assujetti mentalement mais mon comportement apparent reste celui d'un célibataire.

    Alors je peux te dire qu'avec une femme du XXIème siècle, ça ne marchera pas. Parce que ce contrat moral tacite n'existe presque plus, et si nous sommes complices et fidèles jusqu'à la mort, ça ne dispense pas de consacrer du temps à ta compagne, au contraire. Comme l'a dit Jean Cocteau : "Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour".

    Ce n'est pas spécifique à ma situation ni à ma compagne, ça marche très généralement comme ça. J'ai beaucoup de mal à imaginer d'ailleurs comment tu pourrais tomber naturellement dans une telle relation, avec en face une personne qui devrait également être fidèle jusqu'à la mort sans rien montrer non plus. Finalement la rencontre n'a pas d'importance, une telle personne existe peut-être déjà et vous vivez inconsciemment ce genre de relation, mais vous ne vous rencontrerez probablement jamais, par manque d'actes de part et d'autre.

    A propos des déclics extérieurs, j'en parle parce que j'ai toujours suivi les opportunités qui se sont offertes à moi. j'ai rarement refusé une occasion de faire des choses. Je n'ai jamais vraiment eu de volontés particulières, et pourtant j'en suis là, dans mon appartement que je loue avec ma compagne, en train de travailler, avec des vagues projets de déménagement à Nantes. Et tout ça je ne le dois pas qu'à moi, loin de là. Je ne pense pas être plus chanceux que n'importe qui, simplement je suis assez ouvert au changement, aux occasions, aux opportunités, c'est peut-être ça la différence.

    Donc même en ne faisant que suivre, on peut arriver à quelque chose. Si tu as regardé passer tous les trains c'est que tu l'as bien voulu, alors qu'il était à peu près aussi facile de le regarder que de le prendre en marche. S'il n'y a pas de trains du tout, c'est clair que ce n'est pas facile. Mais j'ai tendance à croire qu'il y a toujours un train, même quand tu ne l'attends pas. Ça peut être un train tout vieux, qui pue, qui va à deux à l'heure, mais au moins c'est un train qui peut t'amener un peu plus loin, histoire d'en attraper un autre, etc...

    Pareil pour les compétences pour lesquelles il n'y a pas de marché, c'est parce que tu as choisi une voie universitaire marginale. Moi j'ai pris par défaut informatique, et ensuite par défaut le web. Je ne m'estime pas visionnaire pour avoir senti que le web traverserait la crise sans trop de casse, j'ai juste suivi le courant. Si tu vas volontairement t'égarer dans les petits rus par noblesse intellectuelle, j'ai envie de dire que tu as cherché ton sort et que c'est logique que tu te retrouves dans une telle situation. Et si faire ce que j'ai fait (solution de facilité) signifie pour toi un parjure, alors tu resteras dans cet état pendant longtemps.

    Mais tu ne peux pas me renvoyer dans les cordes en me disant "Ça marche pour toi" ou "ça fonctionne pour toi" ou encore "Tout le monde ne peux pas compter sur un déclic extérieur" parce que finalement c'est plutôt que ça ne fonctionnerait pas pour toi pour des raisons qui n'appartiennent qu'à toi.

    SpiceGuid a écrit :

    Si tu es fort tu arriveras à repartir du bon pied.

    Pour moi, cette phrase est la pire de toute, parce qu'elle ne fonctionne pas. Elle ne peut pas motiver quelqu'un, parce que le fait qu'il soit déjà dans un marasme psychologique indique bien qu'il n'est pas fort, sinon il n'y serait pas. Et comme il n'y a aucune raison qu'il devienne fort du jour au lendemain, cette phrase enfonce plus qu'elle n'élève, et correspond à une idéologie éculée de loi de la jungle que je réprouve avec force. Je ne m'estime pas fort moi-même, pourtant j'ai une bonne situation, quelle est la logique dans tout ça ?

    SpiceGuid a écrit :

    Mais le temps est compté, si tu ne réagis pas rapidement tu prends le risque de te marginaliser pour le restant de ta vie.

    Même chose pour cette phrase-là, rien n'est jamais définitif, tu peux toujours choisir de faire autrement, de réessayer, de changer, il suffit d'un minimum de flexibilité intellectuelle, mais tu avais déjà démontré que tu n'en étais pas vraiment doté. C'est dommage, parce que tu te mets toi-même une pression terrible sur tes épaules, une pression que personne ne penserait à te mettre. Si ça marche pour te faire avancer, soit, mais tu ne peux pas menacer ainsi les autres de la damnation éternelle wink

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