Je me posais une question pendant mes propres travaux d'écriture mais aussi en regardant films et séries, sur la manière dont le lecteurs ou spectateur juge qui est ou qui sont les héros dans l'histoire.
Dans certains cas c'est très clair puisqu'il y a vraiment un personnage très central et les autres gravitent autour. Je ne m'attarde pas sur ce cas là. Je m'intéresse plutôt aux cas où on a une équipe qui est mise en avant. Prenons par ex le cas de la série stargate SG1 (vu que beaucoup ici la connaissent) : considérez-vous que o'neill soit le héro ? ou alors que ce soit un autre personnage ? ou encore qu'il n'y en ai pas qui soit plus important qu'un autre, et que le personnage, comme pourrais le suggérer le nom de la série, ce soit réellement l'équipe elle-même ? (en ce qui me concerne dans ce cas précis j'ai toujours pensé que le personnage le plus important c'était daniel jackson, et ensuite carter. Ce n'est pas forcément le cas dès le début de la série mais plus on avance et plus ça me donnait cette impression).
Et dans d'autres fictions avec une vraie foule de personnages, comme par ex le trône de fer, considérez-vous qu'il y ai un héro ? si oui, comment faites-vous ce choix ?
Une partie de mon questionnement pense aussi à ce qu'on a le droit de faire ou pas à son(es) héro(s) mais seulement si ça participe à déterminer qui est le héros ou pas.
Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)
Désolé, je déteste la série Stargate SG1.
Mon opinion c'est qu'il y a toujours une équipe qui est mise en avant.
Le héros a besoin d'un partenaire et/ou d'un antagoniste.
C'est Laurel et Hardy.
C'est Mulder et Scully.
C'est Tom et Jerry.
C'est Titi et Grosminet.
C'est Luke Skywalker et Dark Vador.
Disons que le héros (puisque ta fiction se veut cinématographique) c'est celui qui apparaît le plus à l'écran.
Le méchant apparaît moins car il est plus mystérieux, moins dans l'action, plus calculateur et en même temps plus charismatique.
N'empêche que le film est raté si le méchant est raté.
Mais peut être que j'ai mal interprété la question de départ.
Le méchant peut très bien être le héros. C'est le cas de Vincent Cassel dans Mesrine ennemi public. C'est aussi le cas dans The Dark Knight. L'important c'est que le méchant, comme le héros, soit motivé par un idéal que le spectateur puisse comprendre. À partir du moment où il poursuit un idéal, un personnage peut tout se permettre même si le spectateur n'y adhère pas complètement.
Il n'y a de réelles limite que si le héros doit incarner le bien et l'exemplarité.
Dans ce cas il n'a droit qu'à des moyens fair-play. Ça se raréfie parce que les spectateurs modernes attendent quelque chose de moins lisse, du plus transgressif.
Pour moi, je considère que le héros dans une histoire, c'est celui qui prend des décisions fortes pour l'histoire. Pour reprendre ton exemple de Stargate SG-1, je considère en effet que le colonel O'Neil est le héros principal. Jackson est l'érudit, Carter l'élément féminin, Teal'C l'élément comique, mais ces trois derniers pourraient faire partie de n'importe quelle autre équipe SG. Si O'Neill changeait d'équipe, la série changerait de nom aussi.
Autre exemple, la série Firefly, dans laquelle le personnage principal est le capitaine du Serenity, Malcolm Reynolds. Les autres personnages ont tous leur particularité, mais aucun autre ne prend des décisions qui influent sur le cours d'un épisode comme Reynolds le fait.
Ce n'est pourtant pas ce qui s'est passé. Les dernières saisons se font sans ce personnage, et la série n'a pas changé de nom. Il me semble aussi que la saison avant qu'il disparaisse vraiment, il n'était déjà plus réellement dans l'équipe. Personnellement je me souviens que la disparition de Daniel (la première fois lorsqu'il se fait irradier) m'avait paru beaucoup plus gênante et frappante que celle de o'neill dont j'ai trouvé le remplacement franchement bienvenu. Mais ça tient peut-être aussi à l'évolution des perso. Au début daniel est un érudit, empoté et un peu boulet, à la fin c'est un chevalier du bien. Au début O'neill c'est l'espèce de baroudeur qui joue la dérision mais qui encadre la bleusaille, à la fin c'est un type qui sait plus trop à quoi il sert vu que les décisions importantes le dépassent complètement et que sa bleusaille est devenu largement plus compétente que lui sur tous les plans.
Dans Firefly là ça me semble justement faire partie des exemples où la question ne se pose pas. Reynolds c'est le capitaine du vaisseau, tout gravite nécessairement autour de lui (et à mon avis le problème de cette série c'est qu'il n'y a pas d'antagoniste très clair).
Spiceguid, ma question dépasse le cadre de mon roman à vrai dire. Mais je suis tout à fait d'accord sur le fait que c'est bien plus souvent le méchant qui est déterminant sur la qualité de l'histoire. Tu pointe des duo, j'avais sans doute oublié cette catégorie qui me semble une sorte à part entière.
Laissons donc stargate et prenons plutôt starwars : luke et dark vador ? pourquoi pas r2d2-z6po ou encore han solo/leia, ou même yoda/palpatine ?
Je ne suis pas certain que moi je place le personnage le plus important par rapport à "son temps de présence à l'écran". Pour starwars par ex, j'ai toujours pensé que le vrai héros c'était han solo parce qu'il est irremplaçable, alors que ce blanc-bec de luke, on peut le remplacer par n'importe quel jeunot inexpérimenté dans le même genre. (d'ailleurs le happy end c'est pour solo : c'est lui qui se tire de cette histoire sans blessures ni séquelles, et avec la fille )
Mais on peut aussi prendre le seigneur des anneaux. Y'a-t-il un héros là-dedans ? si j'en juge par les affiches du film, le héro c'est aragorn (je ne tiens pas compte de liv tyler qui n'est manifestement là que pour faire joli). Pourtant les personnages les plus "importants", ça serait plutôt les hobbit : gollum, bilbo et frodo. Mais est-ce que quelqu'un considère que le héros du SdA c'est gollum ?
Le Bashar a écrit :
Le duo méchant/gentil n'exclut pas les autres, le duo comique (r2d2-z6po), le duo romantique (han solo/leia) et les multiples duos maître/apprenti.
L'autre façon de former une équipe c'est à la manière jeu de rôle : le tireur d'élite, l'ouvreur de coffres-forts, le pirate informatique, la grosse brute au grand cœur, la femme fatale...
Perso je n'ai jamais fait de distinguo pour SG1, c'est plus "l’équipe" qui ressort. Si il en manque un c'est bancale.
Par contre si tu prend les séries SAC de GITS, alors c'est bien Motoko Kusanagi qui est clairement présenté comme l'héroïne, même si les éléments de la section 9 sont largement présent tout au long des trois épisodes à commencé par Batou (même si la relation entre les 2 personnages n'est jamais clairement explicité). Ca fait longtemps que j'ai envie de faire un article sur cette série, faut que je me motive
ça serait sans doute intéressant
effectivement dans GITS c'est aussi un exemple d'histoire centrée. Il y a clairement l’héroïne, différenciée du reste par quelque chose (en l’occurrence là le fait qu'elle soit totalement cybernétisée depuis presque toujours). Les autres gravitent autour.
C'est une possibilité, mais elle me semble bloquer toute évolution, car si les personnages évoluent ils vont sortir de leurs rôles et la belle mécanique se grippe.
Certains "codes" présente naturellement le héros au spectateur : c'est généralement celui qu'on voit le plus à l'écran, celui qu'on nous présente en premier et le titre de l’œuvre porte même parfois son nom.
Cependant je vois une autre approche se dessiner, suivant le récit, le duo héros actif et héros moral.
Le héros actif est celui qu'on voit le plus, en particulier dans les scènes d'action, c'est le héros qui est mis en évidence par une lecture "primaire" du récit.
Le héros moral est celui qui se dessine en filigrane du récit, c'est lui qui prends les décisions importantes et est généralement porteur du message de l’œuvre.
Ainsi pour le SdA, les héros actifs sont les guerriers (Aragorn, Boromir, Legolas, Gimli et Gandalf) là où les héros moraux sont effectivement les Hobbits. Les actions des héros actifs après la dissolution de la Communauté ne servant que de diversion pour permettre à Frodo de se débarrasser de l'Anneau Unique.
Autre exemple dans Puella Magi Madoka Magica, ce schéma est suivi par le couple Homura / Madoka. Homura est présentée comme l'anti-héroïne/protagoniste faisant grandement avancer le récit mais au final la résolution et les choix moraux sont laissés à Madoka, pourtant en retrait dans le récit (sans pour autant être effacé) notamment parce qu'il apparaît très clairement que le héros actif est incapable d'atteindre la "bonne" conclusion, voir même une conclusion tout court.
Le Bashar a écrit :
Justement, c'est quand O'Neill est promu général que j'ai trouvé que la série perdait de sa saveur. Le nouveau commandant de SG-1 est un espèce de mini O'Neill sauf que ce n'est pas O'Neill, du coup j'ai décroché. Ce qui montre bien que la perception des héros dans une fiction en est une : subjective et personnelle.
De même pour ton point de vue sur Star Wars : le héros "vendu" par le scénario est Luke Skywalker, pourtant toi tu mets Han Solo en avant parce qu'il s'en sort mieux, ce qui est un critère que je n'avais jamais vu pour qualifier un héros
Pour le Seigneur des Anneaux, j'ai toujours pensé que le duo de héros était Gandalf/Bilbo puis Frodo, je n'ai jamais considéré le reste de la communauté de l'Anneau que comme des sidekick. avec chacun leur utilité bien sûr, mais ils ne sont là qu'en soutien.
Vu les différentes réponses de ce sujet, la conclusion est claire : quoi que tu fasses pour propulser l'un de tes personnages comme héros principal, chaque lecteur trouvera son héros dans ton histoire, même si ce n'était pas celui auquel tu pensais toi en écrivant l'histoire.
Et c'est une excellente chose
Pour SG1 moi j'ai trouvé que la fin était meilleure que le début. Le remplaçant d'o'neill est pareil mais plus expressif (le jeu d'acteur de l'autre est quand même vachement pauvre surtout vers la fin), l'humour avec daniel et vala est plus marrant que celui d'oneill (pour moi), et le fait que carter soit l'égal du commandant donne un petit quelque chose en plus aussi en réduisant l'aspect amérique macho conquérante qui n'est pas la meilleure partie de l'histoire.
Ce n'est pas juste ça, même s'il est vrai qu'il a un destin vachement plus réussi que les autres : obiwan, anakin, yoda, palpatine sont morts. Luke est mutilé et bien traumatisé (au départ c'était juste un gamin), leia s'en sort mieux mais partage un peu du poids de tous les espoirs sur le renouveau des jedi et le fait d'avoir eu le grand méchant comme père. Tandis que solo finit en héro complet, encore grandit par le fait qu'il a réussi à devenir un peu moins égoïste et se débarrasse des deux fantômes qui le poursuivaient (jaba et l'empire).
Mais si je le place en tête c'est surtout parce que je trouve aussi que dans l'histoire c'est le personnage charismatique. Luke c'est plus un élu qu'un héro.
Peut-être que moi je préfère les personnages qui se battent pour un idéal et solo se bat pour la liberté et contre l'esclavage. Son apparent égoisme est battu en brèche par son duo inséparable avec un wookie. Alors que Luke je ne sais pas trop quel est son idéal : au début c'est juste celui de devenir quelqu'un, ensuite c'est de tenter de racheter les péchés de son père ? Bof.
Intéressante manière de voir. Mais je pense que certains personnages peuvent passer d'un statu à l'autre au cours d'une même histoire.