Non, toutes les opinions ne se valent pas

Au vu des commentaires publics à propos de chaque événement majeur survenu depuis l'invention du langage, je voulais faire le ménage dans mon petit coin du monde à propos des opinions.

Décharge : si vous vous sentez offensé par le titre, j'en suis désolé, veuillez interrompre votre lecture. Je n'arriverai pas à convaincre quelqu'un dans cet état d'esprit et cela ne fera que ruiner votre journée d'autant plus, ce dont je n'ai aucunement l'intention.


English version

Les humains sont nuls en opinions

Un vieux cerveau

En dépit du fait que les humains ont le plus gros cerveau en rapport avec leur volume total, il doit quand même jongler avec, en plus des fonctions de survie habituelles, des tâches complexes comme se tenir debout sur deux pieds, un flux de conscience continu, des sentiments et le raisonnement abstrait.

Cette dernière semble être la plus compliquée de toutes vu qu'elle mène au langage et à la logique, deux disciplines jamais découvertes aussi développées dans le reste du monde animal que chez l'humain. Cependant, nous sommes loin de posséder un cerveau parfaitement rationnel. Cela arrivera peut-être un jour, mais jusque-là la durée d'existence des humains n'est pas comparable avec l'échelle de temps sur laquelle l'évolution fonctionne, et nous avons conçu des techniques qui nous permettent de contourner le processus de sélection naturelle (à savoir favoriser les traits génétiques qui maximisent leur dispersion via la reproduction). Nous pourrons peut-être arriver à améliorer génétiquement nos capacités cognitives (ou celles de nos enfants) pour devenir plus rationnels avec notre gros cerveau, mais jusque-là nous sommes coincés avec un organe qui a très peu changé structurellement depuis que Homo sapiens sapiens est apparu il y a 200 000 ans.

Cela veut dire que si Marty et Doc revenaient 200 000 ans dans le temps, ils pourraient apprendre à Homo sapiens sapiens comment conduire la De Lorean. Cela va dans l'autre sens : dans des situations de danger immédiat, les hommes modernes peuvent revenir à des instincts très primitifs, perdant leur vernis de civilisation moderne en un battement de cils.

Une nouvelle science

En dehors de ces deux situations extrêmes, notre cerveau utilise des raccourcis mentaux existants de longue date que de récentes sciences psycho-sociales ont commencé à cataloguer en tant que "biais cognitifs". Ces comportements inconscients sont ultra-répandus, ne dépendent pas du QI ou du niveau d'éducation, et nous font croire que nous sommes parfaitement logiques et rationnels même quand nous ne le sommes pas, et cela arrive même en connaissant l'existence des biais cognitifs ! Programmés dans notre cerveau, ces biais cognitifs requièrent une discipline de fer et de fréquentes remises en question pour être surmontés.

La subtilité est évidemment que ces biais sont innés, gravés dans nos cerveaux parce qu'ils avaient du sens pour la reproduction d'Homo sapiens sapiens. L'inconvénient est que la connaissance des biais cognitifs peut nous faire croire que nous les avons surmontés [en] et davantage croire au bien-fondé de nos opinions quand notre processus cognitif n'a lui-même pas changé, seulement notre perception de notre processus cognitif.

Nous avons beaucoup de raisons d'avoir tort

Le résultat est que ces biais cognitifs jouent un énorme rôle dans la portée de nos erreurs de jugement, bien plus important que la simple ignorance de tous les faits pertinents. Parmi d'autres, ils décident quels faits connus nous sembleront pertinents (généralement ceux confirmant une opinion existante) et ceux que nous évinceront comme n'ayant pas de rapport direct ou n'ayant peu d'impact (généralement ceux qui infirment une opinion existante), ou encore quels arguments nous trouverons les plus logiques juste parce que nous sommes auparavant d'accord avec la conclusion, etc.

Associés à notre absence d'omniscience et le besoin que nous avons de faire confiance à des intermédiaires humains (eux-mêmes probablement biaisés, même si ce n'est que par omission) pour obtenir des faits, à chaque fois que nous formons une opinion, particulièrement à propos du futur à propos duquel les faits sont non-existants, ou à propos d'un groupe de gens dont nous ne faisons pas partie et dont nous avons une connaissance très limitée, il y a de très fortes chances de se tromper.

Même la science, dont les règles contre-intuitives pour former des hypothèses et les tester sont plutôt exigeantes n'est pas exemptes des biais. Par exemple, l'autorité basée sur de précédentes théories à succès et la réception de récompenses peut parfois donner une crédibilité indue à une hypothèse difficilement vérifiable. Un exemple célèbre concerne les positions d'Albert Einstein à propos de l'interprétation des résultats expérimentaux obtenus en mécanique quantique. Ces positions ont été formellement contredites par une expérimentation récente, mais qui sait combien de retard la discipline a pris parce qu'un certain nombre de physiciens ont cru ces positions principalement à cause de ses accomplissements précédents ?

Même la rationalité bayésienne, qui est encore plus exigeante concernant la précision des opinions, n'est pas la panacée, car elle requière une rigueur extrême pour être efficace. Au niveau des probabilités, la vérité dans le champ des opinions possibles est une aiguille dans une botte de foin, mais les biais cognitifs nous font voir une botte d'aiguille et l'aiguille la plus proche en vaut une autre. Une bonne dose de travail sur soi est nécessaire pour voir la paille pour ce qu'elle est réellement.

Considérons maintenant les motivations pour déclarer publiquement une opinion qui a de bonnes chances d'être fausse et les conséquences potentielles sur les réceptacles.

Motivations and conséquences

Pourquoi je suis en train de dire/écrire ça ?

Tout d'abord, non, nous ne déclarons pas nos opinions en public, que ce soit à un dîner de famille ou sur Facebook, parce qu'elles seraient particulièrement pertinentes. Il y a beaucoup d'autres motivations plus ou moins discutables. Par exemple, la limite entre vouloir transmettre son savoir et juste faire montre de son savoir est très fine. Ou entre convaincre quelqu'un avec qui vous n'êtes pas d'accord qu'il a tort et convaincre quelqu'un avec qui vous êtes d'accord que vous êtes de son côté. Ou entre de la compassion sincère et de la pure démagogie. Dans chacun de ces cas, l'un est un authentique message, l'autre est juste du bruit inutile.

Il me semble donc opportun de nous poser nous-mêmes la simple question "Pourquoi est-ce que je veux dire/écrire ça ?" de temps à autre, surtout avant d'écrire une réponse acide à un inconnu sur Facebook à propos d'un sujet controversé. Est-ce que cela vaut vraiment le coup ? Êtes-vous sûr que vous parviendrez à convaincre quelqu'un de son tort quand vous vous apprêtez à le rabaisser du mieux que vous pouvez ? Apportez-vous de nouveaux éléments de réflexion à un vieux débat ou bien voulez-vous juste signaler votre allégeance à l'une ou l'autre faction se lançant les mêmes rengaines de loin ? Êtes-vous sûr de ne pas être en train de prendre vos désirs pour la réalité ?

Dans le même ordre d'idées, vous pouvez poursuivre avec la question des conséquences.

Quelles sont les conséquences que mes paroles/écrits peuvent avoir?

Rappelez-vous, vous êtes sur le point de dire/écrire quelque chose probablement faux pour des raisons discutables, et ce même si un éventuel biais cognitif vous fait être convaincu du contraire.

Dernière vérification, les effets de vos opinions sur vos réceptacles. Est-ce que le ton de votre déclaration est positif ou négatif ? Est-ce que vous ne seriez pas en train de parler d'un groupe de personnes auquel vous n'appartenez pas en leur attribuant un comportement monolithique, même (ou plutôt particulièrement) si c'est censé être de l'humour ? Et non, résister au "politiquement correct" ne fait pas de vous un héros, cela montre juste que vous n'avez que faire des gens concernés et vos opinons à leur sujet sont dès lors ni pertinentes ni nécessaires dans un espace public.

Au final, vos opinions peuvent blesser les gens, et le plus tôt vous vous en rendez compte, le plus tôt vous pouvez arrêter de les répandre, que vous vous préoccupiez de ces gens ou pas. Ou vous êtes véritablement mal intentionné, mais personne n'est le méchant de sa propre histoire, donc je ne m'attends pas à ce que quelqu'un admette sa vilenie, même si leurs actions sont éloquentes de ce point de vue-là.

Conclusion

La plupart des pays applique la liberté d'expression, mais cela ne veut pas dire qu'il faut l'exercer sans retenue. Premièrement, cette liberté protège principalement les citoyens contre la censure d'État, et deuxièmement, rappelez-vous que c'est avec un organe dont la conception date de 200 000 ans que vous formez vos opinions qui sont probablement fausses de toute façon. Se poser quelques questions avant de dire/écrire quoi que ce soit permet d'éviter quelques pièges dans un débat public.


Post hoc : cet article est bien sûr sujet à la même critique qu'il présente. Je l'ai écrit avec de hautes attentes qualitatives pour les débats publics en tête, même si je sais que ce n'est pas un souci universellement partagé (ni même connu). Bien qu'il soit parfois un peu sévère par endroits, j'ai tenté de respecter les gens qui ont des comportements publics avec lesquels je suis en désaccord (et que j'ai parfois eu moi-même). Mon intention n'était pas de blesser qui que ce soit, mais juste de provoquer des réflexions internes chez le lecteur.

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19 Commentaires

  • N'aurais-tu pas pris toi aussi la Tronche en Biais par hasard ? ouf

    Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)

  • Ha, je ne connaissais pas cette websérie, je vais voir ce que cela donne, merci de la découverte smile

  • De rien smile

    Je regarde les épisodes par petits bouts car ce n'est pas évident a assimiler d'un seul bloc ouf

    J'ai trouvé une vidéo de cette web série qui reprend a peu près la même trame que ton article : https://www.youtube.com/watch?v=KPKPDdCtNbQ

    Donc au final des excuses anticipatoires ne sont peut êtres pas utiles, vu que tu t'est inscrit dans une démarche logique reconnue par un consensus philosophique.

  • Moi je pense qu'on peut adhérer à une opinion par sympathie/empathie et qu'on n'a pas forcément besoin d'une contre-expertise approfondie pour être convaincu.

    Par exemple, un islamologue sur un plateau de télévision, affirme que le coran condamne non seulement le meurtre mais également le suicide. Et par conséquent le kamikaze (qui instrumentalise son suicide pour perpétrer le meurtre de masse) est doublement condamnable. Ça me paraît crédible. Après tout la religion catholique condamne elle aussi le meurtre et le suicide. C'est assez pour me convaincre.

    Pourtant d'après toi je ne devrais pas l'être. Ma culture monothéiste est clairement un biais cognitif. Et d'ailleurs je condamne moralement les actions terroristes, encore un biais cognitif de ma part. De plus, cela va sans dire, je ne me précipite même pas à la première librairie du coin pour y acheter un coran dans le but d'y dénicher une entorse à la règle. Quelque sacrifice vengeur/salvateur qui y serait glorifié au nom d'une cause supérieure à la morale non-violente. Bref j'avale la bonne soupe selon laquelle "le terrorisme n'a rien à voir avec l'islam".

    Et j'ai tort. Et je le sais. Et je ne changerai pas d'avis même si on me met sous le nez une sourate qui fait l'apologie d'un jihad agressif et conquérant. Parce que ça m'arrange. Parce que je croise tous les jours quantité de musulmans qui attendent de moi qu'on fasse société et que je n'ai pas le droit de les décevoir.
    En bref, je cohabite très bien avec mes biais cognitifs et je n'imagine pas me passer d'eux.

  • Ne t'en fais pas SpiceGuid, tu es parfaitement inoffensif smile

  • Il y a quelque chose dans tout cela qui me laisse un peu perplexe.

    Tu considère Ertaï que lorsqu'on émet un avis sans trop réfléchir aux conséquences néfastes qu'il pourrait avoir, c'est une connerie, en somme, non ?

    Pourtant ces conséquences on les juge néfaste par rapport à quoi, si ce n'est un gros tas de préjugés ? Moi il me semble que lorsqu'on émet quelque chose, quoi que ce soit, ça n'a d'autre but que de nous situer nous, dans un groupe de gens qu'on considère comme des proches "nous", et à nous exclure de ceux qu'on considère comme des étrangers "eux". Et on a besoin de de le faire sans arrêt parce que les frontières de ces deux groupes changent en fonction du temps et de l'espace.

    ça peut sembler sage a priori de se dire qu'il faut s'élever au dessus de ça, mais je pense que c'est vain puisqu'on ne peut pas vivre tout seul. Donc on a besoin de faire ce travail de positionnement. On si on n'avait pas la parole on le ferait avec des grognements, de l'urine ou je ne sais quoi d'autre, mais ça reviendrais au même.

    Ceci dit, je suis globalement d'accord avec l'idée de tâcher de réduire les messages blessant qu'on peut émettre... mais je pense que ça reste une idée parfaitement illusoire. A mon avis, on ne peux pas ni contrôler ni se rendre responsable de la manière dont les gens réagissent à ce qu'on émet; la seule chose qu'on peut contrôler c'est la manière dont nous réagissons aux messages des autres. Donc plutôt que de chercher à ne pas offenser, il me semble plus efficace de chercher à ne pas se sentir offenser (et là évidement, c'est un message qui recoupe celui de l'évangile chrétien, donc ce n'est pas spécialement original, mais ça reste très valable pour moi)

  • Tu considère Ertaï que lorsqu'on émet un avis sans trop réfléchir aux conséquences néfastes qu'il pourrait avoir, c'est une connerie, en somme, non ?

    Pas forcément mais il y a quand même de fortes chances. Et par "connerie", j'entends "bruit", pas forcément "erreur". Ce n'est pas une erreur, mais cela reste dommage, dispensable au débat public.

    Et contrairement à toi, je ne pense pas que l'on ait besoin de se positionner par des déclarations publiques constantes. Tout est dans le "public" bien sûr. Tu reçois de toute façon des déclarations publiques par rapport auxquelles tu peux te positionner personnellement sans avoir un besoin universel de le clamer sur tout les toits.

    Donc plutôt que de chercher à ne pas offenser, il me semble plus efficace de chercher à ne pas se sentir offenser

    Le problème que j'ai avec cette phrase est qu'elle maintient de fait les discriminations systémiques. Dirais-tu aux noirs américains qu'ils devraient chercher à ne pas être offensés par les comportements discriminatoires systémiques des forces de police américaines ? Comment définis-tu la juste colère du simple caprice ?

  • J'ai l’impression que vos arguments sont biaisés par les récents résultats des élections régionales ... perplexe

    Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)

    Cherchez le biais dans mes propos ! ouf

  • Si ce n'était *que* par ces résultats... razz

  • Je me doutais un peu d'une réaction comme ça, dans la même idée que "si on te gifle, tend l'autre joue" qui se voit souvent répondre que si quelqu'un veut te flinguer, ne pas te défendre ne t'aidera pas.

    En effet. Mais l'idée est différente. Une gifle c'est bénin. Donc si quelqu'un t'agresse d'une manière qui ne te met pas en danger, c'est là que c'est à toi d'amortir. En revanche si quelqu'un t'agresse avec la ferme intention de t'éliminer je crains qu'il n'y ai pas d'autre solution que de tenter de l'éliminer le premier. La "juste colère" serait si ta survie est menacé. Et le caprice de menacer celle d'un autre en réaction à quelque chose qui ne menaçait pas la tienne. Comment juger des discriminations policières ? au cas par cas.

    Mais tout cela est très subjectif bien sûr. Et c'est pourquoi j'en reviens au besoin de se positionner et de communiquer : comment savoir si quelque chose que toi tu trouve bénin ça n'est pas une attaque mortelle pour un autre, si ce n'est en discutant avec lui ? et pour le faire, il faut amortir les attaques incessantes, qu'il enverra sur toi. Certaines seront involontaires (la plupart peut-être, s'il est bienveillant), et d'autres seront tout à fait conscientes.

    Le problème que j'ai avec cette phrase est qu'elle maintient de fait les discriminations systémiques.

    Et comment veux-tu leur mettre fin ? Tu ne convaincra jamais le blanc riche raciste que les voleurs c'est ses voisins et pas les noirs qui lui semblent étrangers tellement ils lui sont différents. Tu ne convaincra pas non plus les gens victimes d’acharnement policier que ces flics sont là pour aider la population.
    Mais revenons à d'autres discriminations précédentes qui ont été abolies. Je pense par ex au droit de vote des femmes : pour qu'elles l'obtiennent, il a fallu que les hommes fassent œuvre d'humilité et acceptent de voter le droit de le leur donner, puisque par définition elles n'avaient pas le droit d'y participer. Pour moi ça illustre cette idée de "plier le premier". Ils auraient pu décider que non, et faire perdurer ce conflit sexiste pendant des siècles, au simple prétexte que plier devant l'agression mettrait leur existence en péril (au moins dans leur tête).

    Ce ne sont pas les faibles et discriminés qui changent la règle du jeu, c'est le maitre du jeu. Et comment est-ce qu'on sait qui est le plus fort des deux ? c'est celui qui peut encaisser les attaques de l'autre sans crever. Et c'est pour ça que c'est lui qui doit lâcher prise le premier : l'autre ne peut tout simplement pas le faire.

    Et par "connerie", j'entends "bruit", pas forcément "erreur". Ce n'est pas une erreur, mais cela reste dommage, dispensable au débat public.

    Mais y a-t-il un débat public ? Peut-il y avoir un débat public ? J'ai l'impression que non, et que toute forme de discussion mettant en jeu un grand nombre de personne ne peut pas produire autre chose que ce que tu appelle du bruit.

    Sinon il faudrait postuler que les gens qui débattent en public se comprennent vraiment, et donc qu'ils sont intellectuellement et culturellement des quasi-clones, or si c'était le cas, il n'y aurait aucune utilité à débattre. Puisqu'ils éprouvent le besoin de débattre, le simple fait de tenter de le faire en public rend l'opération vaine (si l'objectif c'était de discuter des idées), et la transforme en simple acte de positionnement territorial.

    Évidemment si ton territoire est minuscule tu n'aura pas besoin de le faire sur un très grand public. Mais tu le fera quand même à ton échelle, car à moins de pouvoir faire son ascension comme bouddha ou jésus (ou daniel jackson lol ), on ne peut pas survivre tout seul.
    D'ailleurs ce mot que tu emploie "du bruit" je trouve ça étonnant parce que dans mon expérience, l'écrasante majorité des gens que je connais sont terrifiés par le silence. Ils ont l'air d'en avoir vraiment besoin de ce fameux bruit.

    J'ai l’impression que vos arguments sont biaisés par les récents résultats des élections régionales ... perplexe

    Franchement non, par pour moi. J'envisage la question de manière bien plus générale.

  • Malheureusement, la limite entre propos bénins et dangereux est extrêmement floue et ténue. Aux Etats-Unis des actes de violence récents ont été directement liés à des déclarations du candidat à la présidence Donald Trump. Il n'a pas tabassé lui-même ce sans-domicile fixe hispanique, il n'a pas mitraillé lui-même la maison d'une famille musulmane, pourtant ses propos ont visiblement encouragé des gens qui n'attendaient apparemment que ça pour le faire. Est-ce que c'est aux Mexicains et musulmans de ne pas se sentir offensé par les propos outranciers de Trump ?

    Mais je suis d'autre part d'accord avec toi : on ne va pas faire changer les gens d'avis en leur demandant d'être plus consciencieux, ou même en criminalisant les discours discriminatoires. Dans ce dernier cas, vu les risques réels, je pense quand même qu'il faut que ce soit poursuivi. Les Etats-Unis sont actuellement un très mauvais exemple de liberté d'expression non limitée.

  • Donc si je comprend bien, il y a des types qui en ont mis d'autres en danger (objectivement, disons que 99% des médecins consultés seraient d'accord), et tu pense que ces agressions ont été motivées par les déclarations médiatisées d'un autre type. On a eu la même chose en france avec des campements de roms incendiés avec le soutien de certains édiles.

    ça me pose plusieurs questions :
    1- les types qui sont capables d'en agresser d'autres ont-ils besoin d'une motivation ? ou seulement... d'une opportunité ?
    2- l'irresponsabilité (car je pense que c'est bien de ça qu'il s'agit, en fait) vient-elle des propos du type... ou des journalistes qui la relayent sans réfléchir ? Moi j'ai vraiment l'impression que ce qui ne marche plus avec la liberté d'expression, aux usa ou chez nous, c'est que la presse n'exerce plus sa déontologie. Ce n'est plus "de la presse", ce n'est plus un contre-pouvoir, c'est juste un amplificateur.

    Et je pense que ça revient à ce que je disais, sur l'absence de débat public : les déclarations par presse interposée ne constituent pas un débat. C'est, au mieux, une longue suite de monologues, tordus et décontextualisés. Il n'y a pas de discussion, et c'est bien ça qui fait que ça ne produit que de la violence. En plus les trop rares démentis sont publiés en taille 2 dans un coin, quand la grosse connerie avec fait la une en lettres énormes.

    Je reviens juste sur ça :

    Est-ce que c'est aux Mexicains et musulmans de ne pas se sentir offensé par les propos outranciers de Trump ?

    D'après ce que tu dis, ce sont des victimes d'actes potentiellement fatals. On n'est pas dans le domaine de la gifle et de l'offense là, on est dans celui de la survie. Leur riposte serait une "légitime défense". Le fort dans l'histoire, c'est celui qui tient le fusil. C'est à lui de tendre l'autre joue aux "agressions" fictives ou réelles qu'il pense subir de la par de ce sdf ou de cette famille d'une autre religion que la sienne. Agressions, gifles si tu préfère, qu'il ressent et qui motivent sa riposte.

    Ce n'est pas parce que c'est lui qui attaque que dans la métaphore il se trouve à la place de celui qui donne la gifle. Il est bel et bien du côté du fort, c'est à dire celui dont l'attaque qu'il reçoit ne met pas sa vie en péril. Des gens qu'il considère comme des étrangers viennent sur son territoire : c'est ça la gifle qu'il reçoit.

    ps : et donc ce que je veux dire c'est que ce type avec son fusil, qui est sans doute blanc et de confession chrétienne, en fait, c'est lui qui n'est pas chrétien et qui trahi sa propre confession dans cette affaire.

  • Le Bashar a écrit :

    1- les types qui sont capables d'en agresser d'autres ont-ils besoin d'une motivation ? ou seulement... d'une opportunité ?

    Vu que nous sommes tous capables d'agresser quelqu'un d'autre, la question de la motivation est évidemment importante. Suis-je moi-même capable d'agresser quelqu'un ? Evidemment. En ai-je l'opportunité ? Régulièrement. En ai-je la motivation ? Non, et c'est ce qui fait que je ne suis pas en prison (ou passible de prison si je n'avais pas encore été identifié). Je ne peux pense pas que ceux qui ont agressé un sans-domicile fixe au nom de Trump ne soient jamais passé devant un avant. Pourtant ils n'ont pas tabassé tous les sans domicile fixe qu'ils ont croisé un jour dans leur vie (quoique je n'en sais rien, mais cela me semble peu probable).

    Le Bashar a écrit :

    2- l'irresponsabilité (car je pense que c'est bien de ça qu'il s'agit, en fait) vient-elle des propos du type... ou des journalistes qui la relayent sans réfléchir ? Moi j'ai vraiment l'impression que ce qui ne marche plus avec la liberté d'expression, aux usa ou chez nous, c'est que la presse n'exerce plus sa déontologie. Ce n'est plus "de la presse", ce n'est plus un contre-pouvoir, c'est juste un amplificateur.

    Non, c'est trop facile de considérer les médias comme une entité monolithique. Les déclarations de Marine Le Pen ou de Donald Trump ne sont pas des scoops volés, ce sont des discours publiques enregistrés. Il ne me semble pas réaliste de rendre responsable les médias de ne pas publier les images. Et au nom de quoi exactement ? Si la moitié des chaînes de télé ne publient pas le discours en question par déontologie, quel est l'effet réel ? Sans même parler d'Internet, avec l'absence de déontologie de Youtube ou des différents blogs. Tu as raison, c'est un amplificateur, mais c'est sa raison d'être. Si tu supprimes ça, il n 'y a plus de médias, ou alors des médias "officiels" dont l'efficacité sera aussi douteuse.

  • Mon problème avec le journaliste, c'est qu'il fait déjà cette sélection arbitraire de ce qu'il va relayer ou pas, et qu'il le fait à mon avis pour la pire des raisons possible, c'est à dire le profit immédiat.

    Je veux dire que les médias pourraient calquer le temps et l'importance qu'ils donnent aux infos qu'ils relayent sur le temps et l'importance qu'elles ont réellement prise dans la réalité. Et d'un coup pouf, toutes les âneries des politiciens deviendraient inaudibles. Il ne le font pas parce qu'ils pensent que relayer ces merdes ça fait un meilleur business. La seule chose qui les empêche de construire de pures fictions, c'est les quelques règles qui restent sur leur profession (et pourtant on voit bien qu'une partie non négligeable de la presse les franchit sans états d'âmes quand même).

    Après je ne veux pas dire que ce soit le seul problème, mais une presse qui fonctionne comme ça, ça ne permet plus à la démocratie de fonctionner, puisque ça n'informe pas.

    Ensuite il y aurait différentes manières de faire : balancer un extrait de discours qui est une apologie de la haine, sans recul. Ou l'inclure dans un reportage qui revient sur les discours comparables et leurs conséquences habituelles.

    Pourtant ils n'ont pas tabassé tous les sans domicile fixe qu'ils ont croisé un jour dans leur vie (quoique je n'en sais rien, mais cela me semble peu probable).

    Peut-être pas non, mais je parierai quand même qu'ils ont déjà une solide habitude d'agression sur tous ceux qui ne leur plaisent pas (verbale, au minimum). Mais je pense quand même que d'entendre un type "responsable" dire qu'on devrait le faire, ça augmente les opportunités puisque ça diminue la crainte d'être puni.

    Et pareil chez nous : tant que tous les flics sont occupés à enfermer des militants gauchos ou écolos, ils ne sont plus disponibles pour empêcher les lynchages.
    Idem sur la répartition des crédit, si on file tous nos moyens à des CRS inutiles, il n'y a plus de budget pour les inspecteurs qui font des enquêtes utiles, et qui bossent dans des conditions si sordides que les mecs se flinguent.

    Sans même parler d'Internet, avec l'absence de déontologie de Youtube ou des différents blogs.

    Là franchement je n'ai aucun recul mais j'ai l'impression que la masse + la faible motivation de rentabilité financière pour celui qui publie, devraient agir comme une espèce de déontologie et noyer le message. Pas en suivant des règles précises. Mais juste du fait que c'est plus dur de se faire entendre et que celui qui veut faire sa propagande, même s'il a de très gros moyens, il devra quand même surnager au milieu des photos de chats et des selfees... roll

  • Les journalistes font effectivement plus de beurre avec des informations peu importantes, mais n'oublie pas que les journalistes n'écrivent pas dans le vide, ils publient pour leurs lecteurs. Leurs intérêts déterminent indirectement les choix rédactionnels des publications qui dépendent de leur audience, soit l'écrasante majorité. Tu ne peux donc pas pointer du doigt seulement les journalistes. Il faudrait aussi pointer du doigt les lecteurs, mais cela fait beaucoup trop de gens à pointer pour être viable.

    Tu dis que le journalisme actuel ne permet pas à la démocratie de fonctionner, mais tu commets sans doute l'erreur de croire que la démocratie a fonctionné un jour au niveau d'un pays. Les régimes politiques actuellement nommés "démocratie" sont probablement aussi éloignés de la démocratie que les régimes nommés "communisme" le sont du communisme. En France plus particulièrement, on est plus proche d'une oligarchie ploutocrate qu'autre chose. Dans ces conditions, les médias n'ont aucun rôle crucial à jouer pour le bon fonctionnement des institutions, et cela colle avec la situation actuelle.

    Le Bashar a écrit :

    Et pareil chez nous : tant que tous les flics sont occupés à enfermer des militants gauchos ou écolos, ils ne sont plus disponibles pour empêcher les lynchages.

    C'est un point de détail, mais le rôle de la police n'est pas vraiment d'empêcher directement les infractions à la loi, mais plutôt de poursuivre les suspects d'infraction et de rendre justice après les faits. Il y a évidemment des actions de prévention, mais cela s'apparente parfois à de la comédie sécuritaire.

    Enfin, pour le rôle d'Internet, je pense que c'est plutôt un facteur aggravant de la polarisation du débat public. Quelles que soient tes opinions, tu peux trouver un groupe de personnes sur Internet qui les partage quelle que soit la véracité des informations sur laquelle elles sont basées. Informations qui n'auraient pas été publiées dans un média traditionnel.

  • tu commets sans doute l'erreur de croire que la démocratie a fonctionné un jour au niveau d'un pays.

    Non je ne fais pas cette erreur, pour moi le système dit démocratique est vicié à la base à cause du système de vote majoritaire. Il pourrait, théoriquement, fonctionner à condition que tous les votants soient également informés. Et encore ça produirait au mieux un système incapable d'évoluer.

    Dans ces conditions, les médias n'ont aucun rôle crucial à jouer pour le bon fonctionnement des institutions, et cela colle avec la situation actuelle.

    Je ne suis pas d'accord. Ces médias permettent précisément à cette oligarchie de se maintenir à sa place, c'est pas un rôle crucial ça pour toi ?

    Il y eut une époque où la presse était "le 4ème pouvoir", peut-être fantasmé, mais au moins considéré comme tel. Aujourd'hui ce n'est plus qu'un outil de divertissement rempli de pub. Mais je retourne sur ma question au sujet du débat public : y a-t-il un débat public ? quand des journaux te retranscrivent seulement un extrait de discours, et demandent une réaction hors contexte sur ça à un autre gars qu'ils s'empresseront de déformer aussi, c'est du débat ?

    C'est un point de détail, mais le rôle de la police n'est pas vraiment d'empêcher directement les infractions à la loi, mais plutôt de poursuivre les suspects d'infraction et de rendre justice après les faits.

    ok si tu veux, donc disons plutôt que tant que les flics sont occupés justement par cette comédie sécuritaire, ils ne sont plus disponibles pour poursuivre les bandits.

    Enfin, pour le rôle d'Internet, je pense que c'est plutôt un facteur aggravant de la polarisation du débat public. Quelles que soient tes opinions, tu peux trouver un groupe de personnes sur Internet qui les partage

    Justement, je trouve que ce n'est plus le cas dans le presse. Ce qui émane d'internet me semble donc plus représentatif.

  • J'interromps votre débat cinq minutes le temps de donner mon opinion sur l'article d'Ertaï. Déjà, j'aime beaucoup ta prose Ertaï, c'est clair et direct. Le fond recèle de plein d'éléments intéressants mais manque de cohérences entre eux et avec ton titre.

    Ton titre est d'ailleurs un soucis pour moi. Pour deux raisons. L'une, très personnelle, est que je le trouve racoleur et risque même d'être perçu comme condescendant. Tu en as d'ailleurs toi-même conscience puisque tu t'en excuses presque dans ton avant-propos. Pour un article qui conclu sur les conséquences des mots que l'on emploie c'est assez étonnant.
    La seconde raison est qu'il ne correspond pas à ton développement. A aucun moment tu ne t'expliques sur ce qui semble pourtant être une problématique. Si toutes les opinions ne se valent pas, cela veut-il dire qu'il y a de bonnes et de mauvaises opinions ? Comment les différencier ? Le gros de l'article est sur le biais cognitif. C'est un sujet intéressant et cela pourrait être une base de réflexion pour répondre à ta problématique mais tu désamorces toi-même cette possibilité en affirmant que le biais cognitif est inévitable (à moins que j'ai mal lu).
    Puis vient une seconde partie, qui arrive comme un cheveux sur la soupe, et dont on a du mal à comprendre les tenants et les aboutissants. Les doutes et les interrogations du Bashar sont totalement justifiés. Quant on affirme qu'on doit faire attention aux susceptibilités de chacun, inévitablement des questions se posent. Jusqu'à quel point ? Faut-il privilégier les sensibilités à la thèse que l'on défend ? Faut-il enterrer les thèses qui ne semblent pas "politiquement correctes" ?

    En fait, le problème pour moi, c'est qu'il y a deux sujets dans ton article (trois si on compte le titre) et les articulations entre elles sont faibles. Les sujets posés sont intéressants mais à mon sens tu aurais mieux fait de les scinder en plusieurs articles afin de te donner plus d'espace pour les développer.

    Bon, voilà pour la forme. Je reviendrais sur le fond plus tard.

  • Je partage entièrement ton sentiment, j'ai écrit comme d'habitude ce qui me venait à l'esprit sous le coup de l'émotion (la lassitude, principalement), cela n'a jamais été très ordonné et comme d'habitude je ne reviendrai pas dessus parce que l'envie d'écrire s'est naturellement tarie avec la publication de cet article.

    Je ferai peut-être des articles supplémentaires sur les opinions, les biais cognitifs et la correction politique. Cela arrivera plus vite si vous me suppliez, évidemment. ange

  • Sur le fond de ton article, la principale chose qui me gène c’est ta vision de l’Homme.

    Le meilleur exemple de cela c’est le titre de ta première partie. “Les humains sont nuls en opinions”. En plus d’être dans un français douteux (on sent nettement l’influence de l’anglais dans ta formulation DoubleAccentCirconflexe), cette phrase me dérange. Nous sommes nul pour formuler des opinions par rapport à qui ? Compte tenu du fait que nous sommes (à ma connaissance) les seuls animaux à être capable de ce type de pensées rationnelles sur quoi est basée cette critique ? J’ai mis du temps à comprendre mais finalement je pense avoir trouvé une réponse dans le corps du texte.

    Il y a une notion qui plane sans se nommer autour de ton texte, c’est l’idée d’un Homme “supérieur” (pour reprendre une logique nietzchéenne) : L’Homme rationnel. Une évolution idéalisé de l’Homme qui ne serait que pure rationalité. Nous ne serions pas cet Homme rationnel pour, au moins, deux raisons décrites dans cet article.

    La première c’est l’existence de biais cognitif. La seconde, l’égo qui nous pousserait à nous exprimer non pour des raisons rationnelles (la recherche de la vérité si chère à Aristote) mais pour des raisons personnelles.

    Je ne peux pas dire que les biais n’existent pas et encore moins que l’égo ne joue pas un rôle dans tout ce que nous écrivons. Un Homme “plus rationnel” pourrait donc exister. Néanmoins, s’il veut tenir son rang, il risque d’être très occupé.

    Les biais cognitif, tu l’as dit Ertaï, sont avant tout des raccourcis parce que nous ne pouvons pas, tout simplement, faire l’expérience de tout ou décortiquer l'entièreté des théories reconnues actuellement comme décrivant le mieux le réel. A un moment ou à un autre nous sommes obligé de faire confiance à d’autres, experts ou témoins, concernant certains éléments du réel. J’ai toujours entendu que la terre tournait autour du soleil. Je ne suis pas allé vérifier. Je n’ai pas non plus réalisé des expériences pour le prouver. J’ai fait confiance à des personnes qui m’ont paru légitimes (enseignant, astronome, mon petit frère super calé en sciences...). C’est un biais, comment ne pas le reconnaître ? Néanmoins, je plains l’Homme rationnel contraint par sa nature d’aller tout vérifier.

    Lorsqu’on est bébé, on découvre les principes fondamentaux du réel seuls, par l’observation et l’expérimentation directe puis, grâce au langage, nous nous ouvrons à tout ce que l’humanité a pu apprendre en des milliers d’années d’existence. Le pauvre Homme rationnel, lui, devra, non pas, tout réapprendre mais tout réobserver, retester, réévaluer... Bon courage.

    Nous avons certes hérité de biais cognitif de notre passé de chasseur-cueilleur mais ce n’est pas pour autant que la notion même de biais est un problème. Ces biais sont, à mon sens, une nécessité. Et si nous évoluons à un point tel que nous arrivons à nous débarrasser de ces anciens biais, ce ne sera que pour les remplacer par des nouveaux, plus efficaces dans le contexte actuel.

    Quant à notre égo, ce débat rejoins ce qui avait été dit par Dragoris lors de nos discussions sur les IA. Une rationalité autonome (non programmée) ne peut pas s’épanouir ou s’exprimer sans émotions. J’intuite que si une IA non spécialisée se développait un jour, elle sera nécessairement douée de sensibilité.

    D’ailleurs, je pense que si nous en sommes arrivé à un tel niveau de perfectionnement technologique c’est sans doute grâce à quelque chose qui n’est pas totalement de l'ordre de la rationalité : L’intuition.

    P.S.1 : Ertaï, je suis allé un peu loin dans l’interprétation de ta pensée via ton article. J’espère que tu ne m’en voudras pas et que, surtout, tu corrigera les passages ou j’ai débordé.

    P.S. 2 : Ertaï, je te l'ai dit déjà sur fb, je ne peux m'empêcher de trouver dommage que tu ne fasses pas de plans. Tes articles sont déjà d'une grande qualité si, en plus, tu les structuraient mieux...

    P.S. 3 : Un article sur les biais et rien que sur eux avec des explications sur leur fonctionnement, des exemples, une réflexion sur leur existence... se serait vraiment génial !

    P.S. 4 : Pour tous les autres gens qui ne sont pas Ertaï. Oui, j'aime beaucoup ce qu'écris Ertaï et, visiblement, il aime aussi bcp ce que j'écris. Ce n'est pas de l'obséquiosité, c'est sincère. Bon, c'est sans doute un peu parce qu'on est bon copain mais ce biais là je l'assume totalement sourire

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