Le film d'animation Lego

Le premier film d'animation officiel en legos est annoncé pour le printemps 2010.


Lego avait déjà sorti plusieurs films d'animation en direct-to-dvd pour soutenir la gamme Bionicle.

Cette fois Lego vise plus large avec une bande annonce qui laisse entrevoir les thèmes City, Mission Mars et Power Miners dans un scénario qui n'aura probablement rien à envier à un film catastrophe du type Armageddon. Gageons qu'à grands renforts d'humour débile l'histoire paraîtra moins affligeante.

En résumé, du pur matériel promotionnel qui confirme l'incapacité grandissante de Lego à regarder ailleurs que du côté d'Hollywood pour soutenir culturellement un jouet qui est devenu bien trop européen pour le marché mondial.

C'est dommage et décevant, car à la vue de certaines séquences de jeu vidéo comme celles de Lego Rock Raiders on imaginait facilement que Lego pourrait faire autre chose que du sous-Pixar. Ce qu'on voyait à l'écran n'était pas le produit dérivé d'un blockbuster américain mais bien un monde totalement inspiré du thème lego qui a donné naissance au jeu vidéo.

Le problème vient sans doute de ce que Lego a horreur du risque, ne veut plus défendre des valeurs européennes, et n'est plus qu'un wagon à la traîne de la locomotive commerciale américaine.

Au final Lego achète à prix d'or des licences qui font un bide en salles (comme Speed Racers) ou dont le succès influence de moins en moins la liste du Père Noel.

Le titre: LEGO The Adventures Of Clutch Powers

La bande annonce:

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7 Commentaires

  • Effectivement, les scènes présentées ici sont pour la plupart affligeantes. J'ai quand même bien aimé la scène où la nana emmène des cheveux de rechange sourire

  • Lego ne cesse de se casser la binette depuis les années 90, ça fait mal aux dents rien qu'à regarder, on dirait un mec qui saute d'un avion sans parachute, se mange un ou deux planeurs, se pend à une corde de cerf volant, tombe dans un bruleur de montgolfière, puis chute en rebondissant sur la façade abrupte d'une montagne, avant de se noyer dans une cascade qui débouche sur un fond tapissé de pics rocheux avec des crocos aux abords.

    D'après vous, les Légos ne sont plus en adéquation avec ce que les djeun's attendent ou ils ont simplement changé de stratège ?

  • ramazdoil a écrit :

    D'après vous, les Légos ne sont plus en adéquation avec ce que les djeun's attendent ou ils ont simplement changé de stratège ?

    Ils ont changé de stratégie depuis les années 97-98 où Lego a enregistré ses premières pertes financières dues à la chute des ventes.

    Cette chute des ventes de multiples explications :

    • le Lego a toujours été un jouet éducatif dont l'achat était largement prescrit par les parents ou les grands-parents. vers la fin des années 90 la part des cadeaux prescrits a considérablement reculé devant la part des cadeaux choisis. du coup la part de Lego a reculé avec
    • la guerre des consoles a dopé les performances et les prix des machines et des jeux (69€ le jeu), cette progression s'est faite largement au détriment des jouets traditionnels
    • le prix du Lego augmente aussi à cause de la course à toujours plus de pièces et de couleurs pour renouveler la gamme en permanence, la rendre plus vivante et lui donner un aspect plus réaliste
    • de plus en plus de grandes surfaces refusent de vendre du Lego, motif avancé: les boites sont trop larges ça diminue la rentabilité du mètre de rayon par rapport à d'autres jouets plus petits à l'achat compulsif. pourquoi mettre en rayon une boite Lego qui se vend en 20 jours si un Pokémon au même prix se vend en 20mins ? Lego ne peut pas diminuer la taille des boites parce qu'une boite plus petite c'est un frein à l'achat. une boite doit être grosse, très colorée, si possible brillante ou pailletée, en relief ou avec un effet 3D, sinon elle ne se vend pas. Lego serait également boycotté parce que la firme aurait tenté d'assainir le marché en mettant fin à certaines pratiques commerciales illégales (les rétro-commissions).
    • la tranche d'age sur laquelle Lego fait son chiffre d'affaire ne cesse de se comprimer, aujourd'hui Lego fait la quasi totalité de son chiffre sur la tranche 0-8 ans. les enfants sont adolescents de plus en plus tôt, à 10 ans le principal concurrent de Lego ce n'est même plus la console de jeu, c'est le téléphone portable
    • d'une manière plus générale les filières scientifiques ont perdu du prestige au bénéfice du droit et de la finance, la conquête spatiale a cédé la place à la Star-Academy et aux Pokémons, le Lego est devenu un jouet emblématique des générations et des valeurs dépassées
  • Bel exposé, merci, très instructif. Il ne manque plus que les graphes avec une belle courbe en pente. J'ai vraiment eu l'impression d'un changement de politique quand ils ont sorti un genre de T-Rex vert avec une tête faite en une seule pièce... à partir de cette époque ils n'ont cessé d'inventer tout un tas de nouvelles pièces à usage plus ou moins unique, et je parle même pas des Chronicles. C'est un peu se tirer dans le pied non ? Tout l'intérêt des Légos était d'arriver à faire tout et n'importe quoi avec le même nombre restreint de pièces, et donc inversement pouvoir trouver un usage quasi illimité pour chaque pièce. Ça ne suffit pas à conquérir les personnes qui trouvent le résultat pas assez ressemblant ni ceux qui ont la flemme de monter/créer un truc.

    Pour le déclin des filières scientifiques, ça fait se demander à quoi rêvent les gamins... fini la mode des films de science fiction, les envies d'aller dans l'espace, est-ce qu'ils vont jouer aux traders à la récré ? en tout cas j'ai pas l'impression que les nanas jouent plus à la marchande. Ce qui me semble certain c'est que les générations actuelles ne sont ni tournées vers la créativité, ni vers la patience, ce n'est plus "faire" mais "avoir", et tout de suite, et sans rien faire... conséquence du progrès ? d'un modèle de consommation inculqué par la déesse tv ? d'un certain type d'éducation ? mais on entre là dans un autre débat.

  • En même temps, soyons réalistes, ils n'auraient pas pu continuer à vendre des modèles faits uniquement avec des pièces parallélépipédiques, ils étaient obligés d'évoluer vers plus de réalisme et de rapidité de construction (voir les Bionicles, et non pas Chronicles). De cette façon, ils se sont effectivement détournés de leurs amateurs initiaux.

    Mais, soyons francs, achèteriez-vous encore des Lego si peu réalistes à votre âge ? En achèteriez-vous à vos enfants ?

    Non, comme le dit SpiceGuid, la baisse des ventes n'a pas que pour raison la spécialisation des pièces. Je suis convaincu que la spécialisation des pièces a pu au contraire freiner la chute inévitable au profit des loisirs virtuels.

    Le climat de consommation actuel joue effectivement dans cette accélération continuelle de cette transition du "faire" vers le "avoir", avec la mise sur un piédestal de l'enfant-roi, également.

  • La spécialisation des pièces et la multiplication des couleurs sont indispensables pour Lego dans la mesure où

    • on ne peut pas faire du Star Wars avec des cubes aux couleurs de l'arc-en-ciel
    • les brevets sur les briques ont expiré et Lego ne peut plus se différencier qu'en produisant de nouvelles formes et de nouveaux thèmes à un rythme que les imitateurs ne pourront pas suivre

    Si on veut faire du lego au lieu de faire du Star Wars c'est parfaitement possible, il y a plein de possibilités, le net est un supermarché du lego vintage. On peut acheter du lego au détail, pièce par pièce, les pièces spécialisées c'est tout bénéfice, c'est autant de possibilité de personnaliser son stock de briques.

    Pour le client la spécialisation n'a que des avantages.

    C'est pour Lego que c'est un vrai problème parce que c'est une logique inflationniste.

    La spécialisation tue les économies d'échelle. Pour Lego ça serait bien plus rentable de fabriquer 2000 pièces en 6 couleurs que 10000 pièces en 36 couleurs.

    Sur le court terme ça dope les ventes mais à long terme ça tire les prix vers le haut tout en rognant sur les marges pour compenser l'explosion des coûts de production.

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