Actuellement en France et dans la plupart des pays où ce n'est pas simplement illégal, l'accès à la pornographie est interdit aux mineurs de 18 ans. En parallèle, des sondages ont indiqués que pas mal de collégiens avaient du sexe une image inspirée de la pornographie, quand ils en avaient une. Je pense qu'abaisser l'âge légal d'accès à la pornographie pourrait permettre de lever un secret de polichinelle et d'envisager sereinement d'autres moyens de parler de sexe avec des enfants en pleine puberté.
La prohibition est inefficace et souvent dangereuse
J'enfonce sans doute une porte ouverte avec ce titre déclaratif, mais cela va mieux en le disant. J'entends "prohibition" dans le sens qu'elle a eu aux Etats-Unis avec la prohibition de la fabrication et de la vente d'alcool. Tous les interdits légaux ne sont pas forcément inefficaces et/ou dangereux, mais celui-là l'était particulièrement. Outre l'absence d'aspect positif concret à cette prohibition (à part la démagogie, mais j'ai dit concret), la consommation d'alcool n'a même pas diminuée significativement, mais en revanche tout un pan de la société s'est retrouvée criminalisée et a commencé à agir comme telle, tandis que les dépenses publiques pour appliquer cette lois ont explosé sans résultat visible.
La prohibition du cannabis au Etats-Unis est actuellement en train de subir la même critique que la Prohibition a subi en son temps. Plusieurs Etats ont d'ores et déjà passé des lois locales pour autoriser la production, la vente et la consommation de cannabis pour des raisons médicales ou même récréatives, défiant ainsi la législation fédérale américaine qui interdit toujours ces mêmes pratiques. Malgré les difficultés que subissent les producteurs locaux (impossible d'obtenir des services bancaires, toutes les transactions se font en liquide) et sur une période très courte, on a pu constater une diminution de la criminalité liée au trafic de stupéfiants et un déclin du financement de certains cartels mexicains sans constater de hausse significative de la consommation du cannabis.
De la même manière, ouvrir l'accès légal à la pornographie à des adolescents de 12 ans n'augmenterait pas forcément la consommation, mais cela permettrait au contraire aux producteurs de contenu de mieux connaître leur public et d'adapter leur contenu en conséquence. Car pour l'instant, les adolescents entre 10 et 18 ans n'ont accès sous le manteau qu'à des productions pour adultes, et il serait bien vain de se le cacher.
Un secret pour personne
L'avènement d'Internet a permis un accès facilité à la pornographie et ce à tout âge. Il n'est pas question de revenir en arrière sur Internet (quoique, la Neutralité du Net a besoin de vous), et puis l'accès de mineurs à la pornographie ne date pas d'Internet. Une étude du CSA de 2004 indique que 80% des garçons interrogés ayant entre 14 et 18 ont vu au moins un film pornographique dans leur vie (45% des filles), la question de la diffusion est donc complètement secondaire, car même avec l'interdit actuel, la majorité des mineurs de 18 ans ont eu accès à des images pornographiques.
J'ai moi-même eu l'occasion de visionner ma première VHS pornographique vers 10-11ans, on était cinq garçons du primaire à regarder une fellation qui n'en finissait pas, on a avancé rapidement vers la scène suivante avec deux couples et la vidéo s'est terminée avec l'un des hommes qui a littéralement déchargé son pistolet dans l'entrejambe d'une des femmes, cela s'appelait "Baise ou Crève", j'en ai un souvenir impérissable.
Mais à ce moment-là je savais déjà ce que c'était que le sexe, je savais ce que c'était que faire l'amour, je savais comment on faisait les bébés notamment grâce à une chouette bande dessinée appelée "On va avoir un bébé" de Dominique de Saint Mars, illustrée par Serge Bloch et éditée par Bayard Jeunesse. Du coup j'étais bien entendu fasciné par les images, mais je savais déjà que c'était d'une certaine manière "pour de faux". J'ai appris plus tard que mon cas était plutôt minoritaire, et que pour une frange non négligeable d'adolescents masculins, la pornographie tenait lieu d'éducation sexuelle sinon absente dans leur foyer. Je pense qu'on peut faire mieux niveau éducation, et que les studios de pornographie peuvent jouer un rôle.
Décriminaliser pour mieux éduquer
Eduquer, éduquer, c'est bien beau de le dire, mais c'est beaucoup plus dur de le faire. Impossible de forcer les parents à parler d'un sujet qui les met eux-mêmes mal à l'aise, vu qu'eux non plus n'ont pas forcément eu d'éducation sexuelle. Difficile d'en demander d'avantage aux enseignants, d'autant que le manque d'éducation sexuelle par les parents est accentués dans les quartiers populaires dont les écoles souffrent déjà bien assez. Alors quoi ?
Peut-être que le plus simple, ce serait d'impliquer le troisième acteur de ce drame, celui dont on ne doit pas prononcer le nom, mais qui représenterait plus de 52 milliards de dollars de chiffre d'affaire internationalement, à savoir les maisons de production de pornographie. Ces entreprises florissantes sont souvent à la pointe de la technologie tant la concurrence est rude et je pense seraient encline à proposer des contenus spécifiques visant les adolescents entre 12 et 18 ans si on lui en donnait l'occasion, ce qui serait déjà mieux que le vide actuel.
L'argument de moralité
Alors oui, je sais, quand on parle de pornographie et de mineurs dans la même phrase, le spectre de la pédopornographie surgit sans qu'on l'ait invité, le bougre. Permettez-moi donc de préciser ma pensée. L'abaissement de l'âge légal ne concerne que l'accès, autrement dit l'achat ou la consommation, mais pas la production. Les acteurs doivent rester majeurs, quel que soit l'âge qu'ils paraissent avoir. Cela me paraît élémentaire que les acteurs dussent être un poil plus au clair sur leur sexualité que les adolescents qui vont les regarder faire du sexe.
D'autre part, toute vidéo pornographique incluant des éléments de violence (physique ou verbale) ou de contrainte doivent rester du domaine des adultes. Là encore l'interdit ne serait pas forcément efficace en soi, mais on peut tabler sur le fait que des contenus plus classiques seraient disponibles plus facilement pour limiter l'accès aux contenus violents. On peut même penser à des avertissements sur l'artificialité des films de la même manière que pour les films de course-poursuite.
Sur la moralité de ce plaidoyer lui-même, j'ai déjà dit que l'interdit actuel n'était que pour la forme et qu'il ne correspond pas du tout à la réalité que vivent les jeunes. Au-delà, je trouve ça étrange qu'il soit plus facile d'accéder à des contenus culturels montrant des scènes de violences physique jusqu'au meurtre de masse qu'à des scènes de sexe même explicite où le but est quand même le plaisir, même feint par les acteurs.
Conclusion
D'une manière générale, beaucoup d'images produites par notre société suggèrent une opportunité de sexe, que ce soit les publicités, les clips musicaux ou même les films comme les comédies romantiques. Le tabou général du sexe donne beaucoup plus de pouvoir à ces images qu'elles n'en ont par elles-mêmes. Ce plaidoyer vise à ébrécher ce tabou pour favoriser une génération pas forcément mieux éduquée, mais plutôt moins mal éduquée qu'actuellement en raison du tabou.
(Bannière et vignette créées à partir d'un X dans un cercle dans le domaine public et d'un fond dont je n'ai pas réussi à trouver l'original tant il est générique)
« Plaidoyer pour l'abaissement de l'âge d'accès à la pornographie. »
L'âge d'accès au porno est légalement lié à l'âge de majorité.
Donc non, fin de débat.
Mon plaidoyer implique forcément un changement législatif, je ne vois pas en quoi cela empêche d'en débattre ?
Ha ! Encore un sujet qui prête à polémique
J'aimerais pointer ce qui me semble être des incohérences dans ce sujet.
Déjà, faire un comparatif entre la prohibition de la drogue chimique et le visionnement de films porno me semble très risqué. Pour moi, cela n'a rien à voir et la relation homme-drogue et homme-sexe est vraiment différente.
D'autre part, il y a un monde entre avoir déjà vu un film avant 18 ans et en regarder régulièrement. Si l'on autorise le visionnage des films pornographiques dès 12 ans (ou un peu plus), on va voir toute une industrie qui va se tourner vers la production de films à destination des très jeunes, dans le but avoué de "fidéliser" dès le plus jeune âge. Plus on crée une habitude jeune, plus elle est ancrée dans la vie de la personne, de la même manière que la cigarette avec des produits pour attirer les très jeunes adolescents, ou encore la chaîne de télé pour les 0-2 ans. Personnellement, je n'ai pas spécialement envie que le visionnage de films porno soit une habitude.
Car en réalité, le cœur du problème se situe dans l'extrême médiocrité des films porno. Si au moins il y avait quelque chose qui ressemblait à ce qu'est une relation sexuelle "moyenne" (évidemment le mot "normal" est à proscrire) ou en tout cas un tantinet crédible, plus respectueuse des individus (hommes comme femmes, les hommes étant des machines à performances et les femmes de vulgaires jouets), ce serait une autre paire de manche. Si au moins on avait à disposition des films porno qui puissent être éducatifs, ça me dérangerait beaucoup moins. Mais on en est loin, et ouvrir la boîte de Pandore pour les moins de 18 ans me semble excessif.
Et bien sûr, tu as souligné en parallèle l'hyper-sexualisation de la société, qui demande aux hommes notamment d'être des serial-tombeurs, aux femmes d'être des poupées, et à tout le monde d'être des jouisseurs. Je pense que ça fait aussi partie de la problématique.
Je plussoie sur ça, je n'ai jamais compris pourquoi il fallait 18 ans pour avoir le droit de regarder des gens baiser alors qu'on peut soi-même le faire plus tôt, alors qu'à 12 on est assez vieux pour voir des gens s'entretuer, ce qu'on n'aura jamais le droit de faire (sauf à être volontaire pendant un conflit militaire).
Mais moi aussi j'ai eu droit à des parents qui nous ont expliqué le sexe quand on était gosse (et j'ai longtemps cru que c'était le cas pour tout le monde, évidemment ! ).
De l'éducation sexuelle à l'école, je ne garde que le souvenir d'un cours de SVT au collège, voyons voir ça devait être en 4 ou 3ème. La prof nous a fait un exposé clinique des parties génitales, et ensuite demandé de donner tous les noms qu'on connaissait pour les désigner. ça a pris dix plombes, et pendant ce temps je me demandais avec ennui pourquoi nous avions besoin d'autant de noms pour la même chose (un nom précis, et un autre d'argot familier, moi ça me suffit). Ensuite elle nous a fait le speech sur les indispensables préservatifs et le seul truc nouveau que j'avais appris finalement dans ce cours c'était l'existence de préservatifs pour femme (très peu pratique à l'usage d'après cette prof). Ce cours c'était mieux que rien, mais bon, bof quand même si on se contente de ça. C'est effarant de voir le nombre d'heures qu'on passera à faire des maths qui ne serviront jamais à rien, et le peu qu'on passera à parler du sexe qui nous servirait forcément beaucoup plus...
Mais je pense Eratï que tu loupe un truc dans ta conclusion, c'est qu'il y aurait un préjudice économique à diminuer les tabous sexuels, car s'ils ne sont plus là, comment fantasmer dessus ensuite pour faire vendre ces trucs hypersexualisés qu'on instille partout dans le showbiz.
N'est-ce pas le cas de tous les films ? Quels films montrent-ils autre chose qu'une vision totalement artificielle de ce dont ils parlent ?
->les romances au cinéma...
->les sentiments au cinéma...
->la violence au cinéma...
->les lois physiques au cinéma...
bref.
Le cinoche c'est du cinoche. Interdire certains ou les autoriser n'y changera rien. Si ceux qui les regardent n'ont aucun recul parce qu'aucune éducation, ils peuvent ensuite croire que dans le monde réel ça ressemble à ce qu'ils voient au cinéma, et là bonjour les dégâts, mais ce n'est pas limité au seul domaine du sexe. Ertaï prenait justement l'exemple des films de bagnole où on dit "n'essayez pas de faire pareil bande glands"
Quand à espérer que le cinéma devienne "éducatif" je trouve ça très risqué. Même du bon cinéma, ça reste obligé de surfer sur des artifices lié au fait que ce n'est qu'une image avec du son. ça ne peut pas remplacer une expérience réelle. Au cinéma toutes les expressions sont hyper exagérées, du coup les gens qui ne sont pas expansifs (ben genre moi ) peuvent se sentir marginalisé.
Moi je crois que ce ne sont pas les interdictions qu'il faut modifier, mais l'éducation et la scolarité dans son ensemble. On pourrait, on devrait, apprendre aux enfants à devenir parents. ça serait infiniment plus utile que ce qu'on fait actuellement. Et une fois ces enfants devenus adultes, nulle doute qu'un paquet d'interdictions inefficaces seraient levées puisqu'ils n'auraient plus leurs tabous absurdes.
EDIT : j'ai repensé après à une expérience de courte durée que j'ai eu de pion dans un collège privé. La cour était mixte, mais une fois les cours terminés, les filles et gars devaient être bien séparés même pour leurs simples permanences oO"
Et la surveillante générale de m'expliquer sans rire qu'il fallait bien surveiller les gars et les filles pendant toute la journée : que penseraient leurs parents d'une école où leurs enfants pourraient flirter dans la cour et s'embrasser ! à 15 ans !
Je les ai trouvé complètement fous et j'ai démissionné très vite en leur disant que moi, qui me trouvait assez équilibré, si j'avais du faire mon collège dans un tel lieu, je serais devenu barjot.
La pornographie c'est du matériel vidéo à usage stimulant/masturbatoire.
Tant que c'est bien compris par le consommateur il n'y a aucun problème.
Le corps de l'autre ne m'appartient pas. Je ne peux pas en jouir à ma guise.
Moi je pense qu'avec la mixité à l'école les garçons ne peuvent pas plaider l'ignorance.
Les mecs lourds sont des mecs lourds quel que soit leur âge.
Idem pour les délinquants sexuel.
Ce que l'école et les parents ne font pas assez bien, c'est détecter les copains-crétins qui entraînent leur entourage à braver les interdits. Au nom d'une certaine idée de la virilité qui n'existe plus que dans la fiction.
Hello,
+1 avec le Bashar pour les cours de SVT au collège.
J’irai même plus loin, le sexe est quelque chose d'inné, gravé dans nos gènes, d'ailleurs la chanson "Bali Balo dans son berceau" n'est pas qu'une légende. La seule chose qui peu contrarier cette pulsion est une éducation rigide. Coluche disait à juste titre : la moralité deviens rigide quand le reste ne l'est plus ...
Enfin bref, au risque de passé pour le pervers de service, je n'ai pas attendu de regarder mon 1er porno pour m'astiquer sur la page des culottes de la redoute !
Par contre ce n'est pas pour autant qu'il faut encourager l’addiction au sexe. C'est après tout une forme de drogue (reconnu par la médecine comme anti-stress), le film porno étant un stimulant dont sont sensible les jeunes cerveaux. Donc maintenir l'interdiction est plutôt une bonne chose et sert de garde-fou. De plus pour que la chose soit excitante il faut aussi des interdis
@Dragoris: Je crois que tu dramatises un peu. "On va voir toute une industrie se tourner" me semble un peu excessif. L'industrie du porno n'est pas en manque de clients. Qu'il y ait une nouvelle offre dédiée à un public jeune, c'est ce que j'espère, car pour le moment les seuls contenus offerts sont prévus pour les 18 ans et plus. Que toute la production du porno se fasse pour ce segment restreint du public de la pornographie, j'en doute fortement.
Ensuite tu me reproches de faire la comparaison entre pornographie et drogue chimique mais tu ne te gênes pas pour projeter les méthodes des cigarettiers sur les studios de production cinématographique. Alors, comparable ou pas ? D'autre part, tu souhaites que le visionnage de films pornos ne deviennent pas une habitude, mais c'est un vœux pieux. Cela se passe déjà alors que l'interdiction est en place. La même étude du CSA à laquelle je fais référence indique qu'un quart des garçons de 14 à 18 ans interrogés disent avoir vu 10 films ou plus lors des 12 derniers mois. Si on combine avec la catégorie "plusieurs films", on atteint les deux tiers des garçons interrogés et un quart des filles (qui pourtant jugent les films pornographiques majoritairement négativement). Je te renvoie une nouvelle fois à l'inefficacité des différentes lois de prohibition sur la baisse de la consommation, tandis que la levée de ces mêmes prohibition n'engendre pas d'augmentation significative de la consommation non plus.
Dans le même registre de vœux pieux, j'y mets ton souhait d'avoir des films pornographiques de meilleure qualité que tu rapportes au réalisme. Vu que l'industrie du porno est une machine à fantasmes, je pense qu'une vidéo d'un couple en chaussette qui fait l'amour dans l'obscurité en 7½ minutes (moyenne nationale) serait bien peu populaire. Mais c'est la même chose que pour le cinéma traditionnel. Si les courses-poursuites se déroulaient en suivant le code de la route, ce serait beaucoup moins palpitant. Même l'utilisation d'un fusil à pompe pour ouvrir une porte est décevant quand c'est réaliste. Donc non, la médiocrité n'est pas le problème, si tant est que médiocrité il y ait. Enfin, il est déjà possible de trouver des films pornographiques qui accordent une place égale à l'homme et à la femme qui n'est pas traitée comme un vulgaire bout de viande. Ce n'est donc pas une marque distinctive de la production pornographique en générale.
Dragoris a écrit :
N'oublie pas que la société n'est pas une entité séparée de ceux qui la composent. Les exigences de la société sont avant tout des exigences que nous nous faisons à nous-mêmes. Il est agréable de s'imaginer en serial-tombeur, il est agréable de s'imaginer être désiré, il est agréable d'imaginer la jouissance, ce ne sont pas des états complètement étrangers à l'humain qui seraient imposés de force par une entité extérieure. Ces injonctions ne disparaîtront pas magiquement, mais par contre on peut jouer sur la conscience que ce sont des injonctions et les gérer comme telles au lieu de réagir en permanence faute de mieux.
Le Bashar a écrit :
Si le changement était brutal et total, il y aurait effectivement une crise économique immédiate. Je ne considère pas ma proposition comme un changement ni brutal, car il ne ferait que refléter la réalité des comportements, ni total car il ne touche qu'une portion relativement restreinte de la population, et l'amélioration de l'éducation prendrait beaucoup plus de temps pour avoir des effets palpables, jusqu'à un certain point, c'est vraiment une mesure très locale dans le champ de l'éducation en général.
Le Bashar a écrit :
Je suis tout à fait d'accord sur le principe, mais la concrétisation (trouver les méthodes puis les appliquer à l'échelle nationale) m'apparaît improbable dans mon espérance de vie. Ma proposition est bien moins ambitieuse, mais a l'avantage d'être applicable rapidement.
Spiceguid a écrit :
Bien d'accord, mais c'est justement là le point d'achoppement de la situation actuelle : les films pornos pour adultes font parfois office d'éducation sexuelle auprès d'adolescents qui n'ont pas le recul nécessaire pour prendre ces films pour ce qu'ils sont comme tu l'as très bien défini.
Spiceguid a écrit :
Nope. Encore une fois, les interdictions sont inefficaces (et encouragent les bravades, un comble !). D'autre part, il serait bien vaniteux d'imaginer que son enfant est uniquement pétri de bonnes intentions et qu'il ne voudrait pas braver les interdits lui-même, même en l'absence d'influence extérieure. Je ne suis pas un rebelle en puissance et pourtant j'ai enfreint aux lois, soit familiales, soit nationales, et si c'était à refaire je le referais de la même manière.
Human Ktulu a écrit :
Dis-tu ça malgré l'étude du CSA qui montre que cette interdiction n'empêche pas 80% des adolescents de 14 à 18 ans d'accéder à du contenus pornographique ? Je vois mal le garde-fou, du coup je ne vois pas la bonne chose non plus. Même remarque qu'à Dragoris concernant le parallèle avec la drogue, si tu l'acceptes alors à mon sens il faut accepter les résultats des études qui ont été menées sur la consommation après la levée de la prohibition des drogues. Tout comme l'interdiction ne limite pas significativement la consommation, la levée de l'interdiction n'encourage pas significativement la consommation non plus.
Spiceguid a écrit :
Oui ça manquait de clarté, je n'avais pas en tête le contournement de la censure. Je pensais à tous les comportements de harcèlement sexuel, les insultes, les attouchements, les pratiques sexuelles non consenties. Parce qu'au fond je m'en fiche de l'âge légal pour la pornographie, ce qui me semble plus important c'est que la féminité soit toujours vécue comme une chance et jamais comme un fardeau.
C'est sûr mais je pensais plutôt aux possibilités que la loi soit changée : ça me semble extrêmement peu probable. On a les puritains qui seront contre, la plupart des autres (non libertins) qui seront contre aussi par simple habitude, le showbiz en général et le monde de la pub qui seront contre parce que les tabous sexuels c'est leur business, l'industrie du cinéma non porno serait contre aussi pour préserver son prestige et ne pas mélanger torchons et serviettes, et tous ceux qui consciemment ou pas veulent faire perdurer un système à dominance masculine. Et je ne suis même pas certain que le monde du porno lui-même serait si enthousiaste (les vendeurs du trucs interdits perdent du fric s'il ne l'est plus, mais je ne suis pas sûr que ça soit vraiment applicable à ce cas).
En bref, même si ta proposition est moins ambitieuse qu'une réforme de l'éducation, je ne suis pas très convaincu qu'elle soit applicable si rapidement que ça :/
@spiceguid : est-ce que tu fais une différence entre harcèlement sexuel et harcèlement juste violent ? parce que se débarrasser du premier me semble impliquer de se débarrasser sur second, et là d'un coup je me demande dans quel monde merveilleux ça serait possible.
Ah, voilà que je ne suis pas le seul à poster des articles libertaires ici !
De mon point de vue libertaire, je suis favorable à un assouplissement de l'age limite d'accés à la pornographie pour les jeunes, de la même manière que pour abolir la crétinerie PEGI pour les jeux vidéo.
Cependant force est bien de constater qu'une telle libéralisation peut être dangereuse. En effet, le contenu des film érotiques ou porno est souvent malsain. Bien au delà de simple relation sexuelles, l'on y voit des fellations, léchages d'organes génitaux, etc... Si le porno n 'est pas bon pour les enfants, il n'est en fait bon pour personne.
De plus cela créerait une brèche en vu d'une légalisation de la pédophile réclamé par les Cohn-Bendit, Frédéric Mitterrand et consort. Parlant d'adapter le contenu du porno pour un plus large public, pourquoi n'y verrait-on pas des pré-ados prendre part au ébats ?
Enfin, ce ne serait pas anodin...
Personnellement, je ne regarde pas de films pornos, n'y étant pas du tout intéressé.
Spiceguid a écrit :
Une chance ? Quelle chance ? Cela me rappelle le discours équivalents qui fait des immigrés "une chance pour la France", phrase maladroite sur laquelle la droite a évidemment sauté. Non, ni l'une ni l'autre ne sont "une chance". Dans monde actuel, naître homme est une chance. Naître femme, on fait avec. Dans un monde idéal, ce ne serait pas l'inverse, avec naître femme une chance et naître homme un risque. Qui dit "chance" dit également redevance, mais si dans le cas de l'immigration c'est facile à trouver, la France serait en quelque sorte redevable des immigrés, ce qui est une relation aussi bizarre et malsaine que de les considérer comme des indésirables, en revanche je ne vois pas bien à qui les femmes devraient leur féminité, ce qui me fait dire qu'il ne devrait pas y avoir de "chance" du tout.
A part la chance de procréer, mais cette chance devrait dans l'idéal être partagée avec un-e conjoint-e, et quand elle ne l'est pas, ce n'est plus complètement une chance non plus.
Le Bashar a écrit :
La rapidité de son application potentielle n'affecte malheureusement pas sa probabilité réelle d'être effectivement appliquée. Si même sur ce site où nous avons pas mal de points communs sur les avis politiques nous n'arrivons pas à dégager une nette majorité sur cette proposition, alors il n'y a aucune chance qu'elle survive un débat législatif.
superdjidane a écrit :
Quel est le problème avec ça, Superdjidane ? Personnellement, c'est vraiment le moindre de mes soucis concernant les films pornographiques. Je suis beaucoup plus sensible à tout ce qui est domination physique (claques, fessées, étranglement, tirage de cheveux, gorge profonde...)
superdjidane a écrit :
Heureusement, le système législatif est suffisamment rigoureux pour qu'on puisse préciser dans une proposition d'abaissement de l'âge légal d'accès à la pornographie que la pédophilie est toujours interdite et que les acteurs doivent toujours être majeurs. L'argument de la pente glissante est un argument fallacieux classique.
Le Bashar a écrit :
Il y a plein de mondes merveilleux dans lesquels ça serait possible. Par exemple si les femmes étaient des licornes ailées et si les hommes étaient des hamsters avec un bracelet électronique.
Ok, tu as raison, dans notre monde ça n'est pas possible d'éradiquer la violence faite aux femmes. Ceci dit, si on peut trouver des mesures qui améliorent le quotidien c'est toujours bon à prendre.
@Ertaï : je suis juste assommé par la violence de la réponse qui m'est faite. Je vais dormir dessus jusqu'à écraser mon oreiller.
Quand Ertaï dit qu'il n'existe pas de pornographie pour les mineurs, je n'en suis pas si sûr. Le Hentaï y correspond très bien (avec ou sans la bouillie de pixel) même si officiellement c'est adressé aux adultes. Mais c'est aussi un reflet de la tendance ambiguë des japonais à la pédophilie ...
Sinon quand je parle d'un garde-fou, je parle surtout d'une barrière faite pour être franchie. Si on abolie cette barrière, la tendance naturelle sera de franchir un autre interdit d'un plus bas niveau ...
Ha, le Hentaï est précisément un bon exemple de censure qui produit des résultats pire que si elle n'avait pas existé. Comme la représentation des organes génitaux est interdite au Japon, tous les autres détails des productions pornographiques sont exagérés à l'extrême pour pallier au déficit d'excitation engendré par la "bouillie de pixel" appliquée sur les zones interdites. Ainsi produire des films d'animation pornographiques mettant en scène des lycéennes est admis tant que l'on ne voit pas leur vulve. Les productions mettant en scène des monstres pluritentaculaires sont tolérées tant que les pénétrations vaginales sont floutées.
Maintenant, est-ce vraiment "pour" les mineurs ? Je n'en suis pas si sûr. Même s'ils mettent en scène des mineurs, le public visé est toujours un public adulte, même si ce n'était qu'une façade des studios.
Enfin, est-ce que cette tendance ambigüe à la pédophilie est uniquement japonaise ? Je pense que les cas européens ou américains tendent à montrer que c'est une tendance simplement humaine dans les sociétés développées où l'espérance de vie importante permet de mettre en évidence la laideur de la vieillesse, rendant la jeunesse d'autant plus attrayante.
Human Ktulu a écrit :
Vraiment ? Le même genre d'argument a été utilisé pour argumenter contre le droit de vote des femmes, contre le droit des femmes à travailler, contre le mariage universel, etc... Comme les opinions, tous les interdits ne se valent pas, et il n'est jamais inutile de les remettre en question, même si c'est pour les laisser en place. Supposer qu'un interdit existe forcément pour une bonne raison est juste un moyen pratique de maintenir un statu quo qui ne te défavorise pas.
Mais soit, as-tu un exemple de levée d'interdit qui a mené à la levée d'un autre interdit que l'on n'aurait jamais dû lever et qui serait resté si on avait maintenu le premier interdit ?
@SpiceGuid : Ha, je suis désolé que tu aies si fortement ressenti mon commentaire. Je voudrais t'assurer que je ne te veux pas du mal et que je ne te respecte pas moins quand je suis en désaccord avec toi.
Dans ce cas ok, je te rejoins.
On peut trouver le même genre d'histoire bien trash dans des comics, donc ce n'est pas spécifiquement japonais. En amérique il n'y a pas de floutage mais du disclamer un peu crétin pour t'expliquer que l'histoire c'est de la fiction et que les personnages n'ont pas été vraiment maltraité
Je suis tout à fait d'accord. Mais dans les cours d'écoles j'ai l'impression que la violence s'exerce avant tout comme un phénomène de domination d'un "fort" vers quelqu'un qu'il trouve plus faible que lui. Le fait que ce quelqu'un soit une fille me semble plus un effet secondaire (car on trouve des tas de cas de violences gars>gars, y compris à caractère sexuel). Mais je peux me tromper sur les chiffres vu que je n'en ai aucun.
Je vois qu'il y a des fans de Gary Roberts ici ...
Qui est-ce ?
https://en.wikipedia.org/wiki/User:Robertsartwork
J'ai tenté de retrouvé la page de disclaimer mais choux-blanc sur google (sans doute à cause des copyright)
Enfin en tout cas c'est bien le même sujet : puisqu'il s'agit de bande dessinée, il est évident que c'est de la fiction. Je veux dire, pour un film on pourrait éventuellement croire que c'est une vraie situation filmée, mais une BD bon, c'est une BD. Or je n'ai jamais vu de BD (manga, comics ou franco-belge) violente avec des morts et du gore dedans contenir un avertissement comme quoi tout cela n'est que de la fiction.
edit : j'ai retrouvé
Bravo, car trouver les bonnes occurrences relève de l’exploit tellement il y a d'homonymie sur ce nom, cela va du joueur de football au cabinet d'avocat
Ça existe également dans le même genre en vidéo avec des tas de mise en scène assez hard, comme la série des "Trainning of O" ... mais il y en a un paquet d'autres, c'est a ce demander qui peut bien financer tout ça !!!