Trop cool de la 3D techno fluo.
Le cadeau Disney de Noël 2010 à tous les geeks de la planète Terre.
La grille 1.0
La problématique initiale de TRON Legacy s'empare pleinement du conflit de base qui divise le monde du computer geek en deux parties radicalement irréconciliables :
D'un côté le logiciel propriétaire. Lucratif. Un véritable racketiciel payant et spoliateur de liberté.
De l'autre côté le logiciel libre. La gratuité. Et la promesse pour tous d'accéder à l'innovation ouverte à l'infini.
La grille 1.5
La liberté en deux dimensions débouche sur une conscience artificielle qui réinvente et régénère l'idée d'un humanisme universel.
When it's done je vous livrerai mes propres digressions techno-créatives sur le thème de la programmation primitive universelle en 2 dimensions.
Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)
Comme il ce doit ce sera techniquement ardu voire hautement académique and overly self-conscious 1b.
La grille 2.0
TRON Legacy est tout à la fois la suite de TRON et un reboot.
C'est une toute nouvelle grille de lecture qui simplifie considérablement l'ancienne.
Le disque de données
Le logiciel de base
Si vous avez été élevé dans un univers familial Disney-chrétien vous pouvez sauter ce paragraphe que vous connaissez par cœur.
C'est l'histoire d'un jeune homme. C'est un vieux puceau idéaliste qui ne sait pas encore bien quoi faire de sa vie. Un jour il croise saint Jean-Baptiste qui lui montre le chemin. Bien sûr il y aura aussi une jeune femme vierge, et son opposée, une femme décadente, ainsi qu'un Judas. En cours de route le jeune homme apprendra qu'il est le fils d'un Dieu tout-puissant mais vieillissant. Ce dieu est le Créateur d'un monde édénique. Quoique parfait cet univers est corrompu par une erreur commise lors de sa genèse. Jadis ce Dieu créa des Archanges pour l'assister dans sa monumentale tâche constructiviste. Le plus prometteur d'entre eux s'appelle LUCifer. Il devait apporter la lumière et la connaissance qui pourraient illuminer la Création inachevée. Mais plus LUCifer devenait indispensable plus il faisait de l'ombre à son Créateur. Jusqu'à le défier. Et un jour, par pêché d'orgueil, la lumière devint ténèbres. C'est là qu'intervient le fils du Créateur. C'est là que lui est révélée sa mission. Il devra affronter le supplice des jeux, la cruauté du pouvoir temporel, les rigueurs de la discipline spirituelle. Car sa mission est d'expier l'erreur originelle de Dieu son Père.
Les DLC gratuits
La recette de base est améliorée par une extension très new-age qui rend la potion beaucoup plus digeste. Une récréation savoureuse pour les palais les plus exigeants. Le résultat final c'est un nouveau Testament 2.0 interactif très divertissant.
Mention spéciale à la musique électronique (Daft Punk).
Girl power inside
Un fantasme incontournable.
Elle a une voix d'ascenseur et sa conversation est aussi passionnante qu'une annonce SNCF.
Ma recommandation
Une parabole Disney chrétienne trans-humaniste logiciel-libertaire.
Si vous êtes un computer geek : c'est un film culte à voir absolument.
Si vous souhaitez vous familiariser avec la sous-culture computer geek : c'est un film incontournable.
Autrement : c'est un énième film hollywoodien très esthétique (avec une bonne musique).
Les Goodies
Le site officiel Disney.fr/tron, le film, le jeu TRON Évolution, écoutez la musique du film, jouez en ligne pour gagner des offres exclusives.
À propos de la suite, TRON 3, qu'on ne verra peut être jamais
Le lot de fonds d'écran assemblé par SpiceGuid.
TRON-Legacy-wallpapers.zip 26,52 MB
C'est marrant. Moi j'y ai juste vu un énième film hollywoodien très esthétique (et une bonne musique).
J'enclenche le décodeur SpiceGuid ↦ Français :
Si vous êtes un computer geek (Dragoris ne l'est pas) : c'est un film culte.
Si vous souhaitez vous familiariser avec la sous-culture computer geek (par exemple cathaseris pour Make a Run) : c'est un film incontournable.
Autrement : c'est un énième film hollywoodien très esthétique (avec une bonne musique).
C'est exactement sa conclusion, mais il fallait le décodeur SpiceGuid-Français pour ça
Si j'ai bien compris
Je n'aurai pas écris une critique de cette manière, mais ça se tient.
Toutefois, j'ai eu une autre impression lorsque je l'ai vu, j'ai été totalement sidéré par les graphismes (et sans doute la musique). Du point de vue du créateur de graphismes numérique, TRON c'est un peu le graal. En le voyant je me suis dit que voilà ce que j'aurai aimé dessiner avec mon 3d studio. J'imagine le pied intégral des gens qui ont bossé sur ce film.
Mais c'est parce que je ne me souvenais plus du premier film, que j'ai donc revu ensuite. Et là re choc mais inversé. Certes, les graphismes du 1er sont considérablement moins propres, moins net, moins joli. Ils sont vieillots, les casques sont affreux, mais pourtant ils sont dix fois plus élaborés. Rien que les costumes avec leurs trucs qui brillent mais de manière non uniforme (mention spéciale à la scène où ils boivent l'énergie). Dans tron legacy, les tenues deviennent de simples combinaisons latex avec des néons (et je trouve celle de l'héroine en noir drôlement mal coupé). On peut trouver exactement les mêmes dans le commerce.
Dans TRON l'intérieur de la grille contenait toutes sortes de chausse-trappe perceptifs, illusions et éléments impossibles à faire en vrai. Dans legacy, la grille n'est plus qu'un univers parfaitement normal, avec une ville en plastique fluo.
Bref, la vraie claque en fait, c'était le 1er TRON.
Le Bashar a écrit :
D'accord mais les critères esthétiques ont évolué également. Ce qui était considéré comme "beau" n'est pas la même chose aujourd'hui. Si tu regardes ce qui fait un peu référence en matière de design, c'est plutôt ce que fait Apple, or justement l'esthétisme aujourd'hui c'est la simplicité des produits Apple, plus c'est simple plus c'est beau.
Ce n'est pas un problème d'esthétique, c'est un problème d'originalité. Le 1er en avait, le second n'en a pas.
Et d'ailleurs, à part les néons dont le luminosité est constante, le reste des costumes ne me semble pas vraiment briller par sa "simplicité"
Dans TRON l'allure des programme était censée donner l'impression qu'ils sont des acteurs d'un autre monde : les trucs lumineux sur eux changeaient en fonction de leurs émotions ou du contexte, par ex. Dans legacy tout le monde a juste une espèce de tenue latex noir de xmen avec des décorations néons. ça fait tellement peu "autre monde" qu'on ne voit guère de différence quand la fille qui est un programme se retrouve dans le monde réel, d'ailleurs.
Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)
C'est la même chose pour Matrix : Morpheus ≡ saint Jean-Baptiste ...
sauce cyber-punk pour édulcorer la recette de base.
Mais je ne l'ai pas encore visionné (donc c'est surprise à venir pour moi).
Qu'est-ce que vous proposez :
Je le visionne, je fais ma critique et vous répondrez "c'est marrant, mais ça se tient" ?
On fait chacun notre critique séparément chacun dans notre coin puis on poste toutes les critiques le même jour à environ la même heure pour ne pas s'influencer les-uns-les-autres ?
Ça me fait penser, quelqu'un a vu la série animée 3D "Tron : Uprising"? C'est un peu la suite de ce film, si j'ai bien saisis. Il y a pas plus de 19 épisodes, c'est en 3D assez simpliste (on va dire "artistiquement intéressante" et c'était plutôt sympa.
Mais ça a été arrêté.
J'en ai vu un, le seul que j'ai trouvé. J'en ai pensé un peu la même chose que les clone wars de starwars : le format série tend à faire apparaître le syndrome too much dans les combats, ce que je trouve dommage car ça met en porte-à-faux l'histoire originale (si on peut faire autant de trucs, pourquoi ne le font-ils pas dans les films ? ) et en plus ça fait un peu délayage en transformant chaque épisode en un minitournoi avec son boss à la fin.
Spiceguid, je pense que tu devrais faire ta propre critique quand tu l'aura vu (c'est curieux, je pensais que tu avais forcément vu TRON ).
J'ai (re-)vu TRON que j'avais dû voir à une époque où c'était la misère informatique (même pas un Z80 ou un Space Invaders à me mettre sous la dent). En fait à l'époque je n'avais jamais vu un ordinateur, d'ailleurs je croyais qu'il n'y en avait que dans les fusées et les sondes spatiales
Je comprends pourquoi c'est culte chez les geeks.
Par contre je ne comprends pas bien pourquoi TRON Legacy est une déception. Peut être parce qu'il fait tout plein de promesses qu'il ne réalise pas Le syndrome de l'élu qui devait libérer l'humanité de
la matricel'esclavage. L'histoire d'un homme qui doit sauver l'humanité ça me parait inhérent à la religion chrétienne. N'importe qui pouvait prédire que la fin serait décevante.Quant à TRON : Uprising, j'ai vu le 1ier épisode, c'est une bonne série d'animation pour les petits et les grands enfants
Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)
Pour ceux qui voudraient suivre mes progrès sur la grille 1.5 c'est ici que ça se passe (bon courage).
Je n'ai pas trouvé que c'était une déception, je voulais juste dire qu'alors que le 1er TRON présentait quelque chose de totalement novateur, ce n'est pas du tout le cas du second. C'est un peu comme les jeux video en fait : ceux de la génération de TRON proposaient pratiquement tous une nouveau concept de jeu, alors que ceux de maintenant ne font que reprendre les mêmes en leur donnant de meilleurs graphismes.
C'est parce que, plus généralement, on est passé du XX-ième siècle (le siècle des révolutions) au XXI-ième siècle (le siècle des applications/améliorations). La plupart des grands esprits pronostiquent que si le XX-ième siècle a été extraordinairement fertile alors le XXI-ième siècle risque d'être assez stérile en nouveaux paradigmes.
Un chercheur renommé (spécialisé en Programmation Orientée Objets) l'explique très bien lors d'une conférence Microsoft à Paris.
Ben c'est dommage alors, parce que sans nouveau paradigme, le 21ème risque fort d'être le dernier !
Mais bon je ne suis même pas certain qu'on puisse vraiment dire que le 20è a été fertile. C'est très subjectif je trouve. Ou alors je me trompe et tu ne parlais que de programmation ?
Je suis convaincu que le siècle a été particulièrement fertile.
Évidemment dès les années 1920 il y a la programmation, la relativité, l'incertitude d'Eisenberg.
Et dans la seconde partie du XX-ième siècle il y a la mécanique quantique, le laser, l'ADN, la cosmologie.
Pour le XXI-ième siècle (à part les exo-planètes) c'est un peu la boule de cristal, en gros il y a 3 camps :
Les américains sont optimistes et pensent que le progrès s'accélère et qu'il y aura encore plus de nouveaux paradigmes au XXI-ième siècle (supraconductivité à chaud, fusion froide, nanotechnologies plus des bonus-cadeaux-surprises-kinder-au-chocolat).
Les américains de l'église de la singularité pensent qu'il y aura un super-paradigme qui à lui seul résoudra tous les problèmes de l'humanité d'un simple coup de baguette magique. TRON Legacy pioche abondamment dans ce courant là. Les ISO ont un double symbole lumineux sur le bras : un hexagone pour indiquer leur origine numérique et un + pour indiquer leur supplément d'humanité. À mon avis le Kevin Flynn de TRON Legacy est inspiré du personnage réel Raymond Kurzweil (profession : informaticien futurologue), le fondateur de l'école de la singularité (me souviens plus du coût exact de l'inscription mais naturellement il vaut mieux être singulièrement riche ). Je devrais l'intégrer dans l'article principal tellement la référence est explicite/évidente.
Les européens sont nettement plus sceptiques.
En gros la question se résume à se demander si vous croyez ou non au rêve américain.
Non je n'y crois pas parce que moi je sais faire la différence entre le rêve et la réalité
En fait tu considère le 20è siècle comme fertile parce qu'il a pondu toutes sortes de progrès technologiques. Pour moi ce n'est pas la quantité qui compte, et par ex, le type qui a inventé la brouette, me semble avoir produit quelque chose de considérablement plus fondamental que bien des innovations signées 20è siècle.
En plus, rien ne nous permet jamais d'être vraiment sûr que ce qu'on découvre aujourd'hui n'avait pas déjà été découvert il y a longtemps, sans qu'on s'en souvienne. Le fait qu'on ai plein d'exemples modernes d'idées "découvertes" plusieurs fois à des endroits différents par des gens sans contacts, ainsi que les nombreux brevets déposés pour des trucs oubliés qui ressortent un beau jour, me laisse penser que ça a toujours été le cas. Probablement plus même encore quand les moyens de communication étaient plus lents.
Mais pour moi une avancée technologique n'est pas un changement de paradigme, et de mon point de vue, on n'a pas changé de paradigme au moins depuis la révolution industrielle, et c'était pas au 20è siècle.
Pour l'église de la singularité, bah, je ne crois pas à l'universalité, donc tout "résoudre" avec un coup de baguette magique, pour moi c'est juste absurde. Mais je comprend le puissant pouvoir de séduction de l'idée. Je ne connaissais pas ce truc, donc je n'ai évidemment pas pu faire le rapprochement en voyant le film.
Tu veux qu'on parle de changement de civilisation ? Le XX-ième a connu deux civilisations inédites : le national-socialisme et les républiques socialistes.
L'église de la singularité on en est gavé sur France 5 et ARTE (mariage roboxuel et moultes bêtises new-age ...).
Justement ces deux civilisations inédites pour moi n'en sont pas : des dictatures nationalistes ? il y en a eu bien avant les fascismes du 20è siècle. Des gouvernements "humanistes" basés sur des assemblées ? il y en a eu plein aussi. Pour moi on ne voit une particularité sur ceux du 20è siècle uniquement si on adopte un point de vue réductionniste focalisé sur les détails.
Oui je trouve ça bizarre également de dire que le XXe était très riche en révolutions, mais que le XXIe ne le sera pas. Je trouve que la société ne cesse d'évoluer (trop rapidement) par trop de révolutions justement, avec les smartphones de plus en plus performants par exemple dans le domaine technologique.
Par ailleurs il existe des jeux vidéos très fertiles en nouveaux concepts.
Oui il y a encore des jeux fertiles en nouveau gameplay.
En fait les Pacman / Space Invaders / Galaxian / Dune II / DOOM ne sont que la sélection retenue par le marché. Et donc par l'Histoire. En réalité, dans les débuts, il s'est commercialisé des milliers de jeux au gameplay pathétique qui étaient des impasses vidéo-ludiques. Aujourd'hui que les budgets augmentent de telles impasses ne sont pas viables commercialement.
Toutefois l'innovation existe encore dans les petits structures à budget plus limité. Mieux : elle est dopée par la baisse ou l'annulation du coût de distribution.
Qu'est-ce que tu peux faire avec ton gogo-gadget de l'an 2013 que je ne peux pas faire avec mon compaq Armada M700 de l'an 2000 + un téléphone à cadran
En fait, c'est même le contraire, avec mon compaq Armada M700 de l'an 2000 + un téléphone à cadran je peux faire 1000 fois plus de choses qu'avec ton gogo-gadget de l'an 2013
J'avoue que le smartphone me semble un mauvais exemple, car personnellement la seule chose que je lui vois apporter aux gens, c'est d'être constamment désorganisés (un comble pour un truc censé assister les gens)
Sur TRON Legacy : Très beau clip de Daft Punk. C'est ennuyeux quand les personnages discutent par contre. Pas de scénario comme dans tout bon clip.
Sur le changement de paradigme XXème / XXIème, je suis en train de lire le livre Present Shock : When everything happens now de Douglas Rushkoff qui analyse le changement de paradigme de notre rapport au temps entre les deux siècles. Il fait le constat que si le XXème siècle était caractérisé par un esprit de futurisme, avec la société occidentale arc-boutée vers le futur et ses promesses, ce début de XXIème siècle est caractérisé au contraire par un esprit de présentisme. Nous avons accès à tout, tout de suite, maintenant, mais nous ne vivons jamais complètement dans le présent parce que toutes les notifications, flux d'infos, tweets, etc... concernent des évènements qui viennent de se passer.
Ce présentisme se révèle aussi dans la diminution de vision à long terme en général. On veut des résultats immédiats basés sur des données qui, si elles sont de plus en plus fraîches, n'en restent toujours pas moins obsolètes, car passées.
Du coup, par comparaison, le XXème siècle paraît beaucoup plus innovant parce qu'on y parlait de conquête spatiale, de voiture volante, etc... alors qu'aujourd'hui on regarde Facebook au bar pour savoir si on est au bon endroit au bon moment et si nos amis profitent mieux de l'instant présent que nous.
Sur le côté clippé je te renvoie à ma réponse à Saint-Teauma qui ne croit que ce qu'il peut toucher.
Le fait qu'un Programmeur Hautement Performant ne soit pas touché par ce film geekissime m'interroge et m'inquiète un peu. Question d'âge D'idéaux ? Serais-tu un techno-blasé ?
Quant au projet futuriste pour le XXI-ième siècle je suis d'accord qu'il n'y en a pas d'autre que le projet positiviste transhumaniste.
SpiceGuid a écrit :
De ces questions, je ne sais pas ce qui m'interroge/déçoit le plus. Le fait que tu catalogues ce film comme "geek", le fait que tu me catalogues comme "geek" ou le fait que tu supposes du coup que comme je serais un "geek" je devrais automatiquement apprécier un film que tu considères comme "geek". Au mieux, je trouve que c'est une singulière simplification, au pire c'est presque insultant de se voir ainsi mis dans une case et attribué des goûts prédéfinis par mon appartenance supposée à cette case.
Prenons point par point alors.
Ce film n'est pour moi pas un film de geek
Comme l'on mentionné d'autres avant, ce film est tout ce qu'il y a de plus convenu, que ce soit dans la forme ou dans le fond. or pour moi la culture geek c'est justement la nouveauté, des histoires que personne n'avait raconté avant, des univers que personnes n'avait arpenté avant, un visuel novateur. TRON : Legacy n'appartient à aucune de ces catégories et se place clairement dans la culture populaire des années 2010.
Comme tu l'as dit, à l'époque du TRON de 1982, l'accès à l'informatique était plus rare que maintenant, ce qui faisait de ce film une sorte d'avant-garde, que ce soit sur le propos ou sur la forme, dont la mise en pratique a dû être sacrément laborieuse. Je ne dis pas que les graphistes de TRON : Legacy n'ont pas bossé, mais plutôt qu'ils ont bossé dans leur zone de confort, tant cet univers nous est finalement familier avec le gloss et les néons.
Même sur l'histoire, Le Bashar a dit également que les deux mondes sont à peine dissociables l'un de l'autre, parfaitement illustré par le passage sans heurt de la fille-programme à la fille-récompense dans le monde réel.
Enfin, son statut de suite si longtemps après est clairement une volonté de conformité et d'appel à une sorte de nostalgie qui n'est pour moi pas l'essence de la culture geek. La nostalgie n'a rien de novateur et d'avant-garde.
Malgré son sujet ou plutôt grâce à la consinuité de son sujet 18 ans après, TRON : Legacy est donc pour moi un monument de la culture populaire, avec les célèbres Daft Punk pour rajouter du cachet célébrité populaire à un film qui en manquait peut-être un peu ?
D'autre part, pour moi, ce qui a été "geek" un temps peut passer dans la culture populaire par simple diffusion. Les modalités et les vitesses sont discutables, mais pour moi beaucoup de trucs considérés comme geek dans les années 80, 90 voire 2000 ne le sont déjà plus. Encore une fois, on peut discuter de savoir si c'est une bonne ou une mauvaise chose, je pense pour ma part que c'en est une bonne, car ça renouvelle les thèmes remâchés du divertissement grand public.
Je ne suis pas un geek
Je suis très certainement un Programmeur Hautement Performant, mais je ne suis certainement pas un geek au sens où tu sembles l'entendre, et cela me suffit à rejeter l'étiquette en bloc ; même si je trouve qu'elle peut me seoir selon les caractéristiques que je lui ai données plus haut, à savoir une curiosité, un attrait pour la nouveauté.
Seulement, je ne suis pas non plus à fond dans cette voie, j'ai un iPhone 4 et pas 5 parce qu'on me l'a donné, j'utilise encore Windows et ça me va parfaitement, je suis embêté parce que j'utilise encore des services Google qui vont bientôt fermer comme Reader ou iGoogle, je programme encore en PHP, etc...
Je ne suis donc pas un geek au sens où tu l'entends, et je ne suis pas complètement un geek au sens ou je l'entends, ça commence à faire beaucoup. Prends moi plutôt comme un curieux qui préfère marcher dans l'inconnu plutôt que d'y foncer tête baissée. Ça me donne un petit air old school voire blasé, c'est sûr, mais je m'en tape, alors tout va bien.
Les trucs geek ne vont pas forcément plaire aux geek
Dernier point, ce n'est pas parce qu'un truc a une forme vaguement geek que ça va forcément plaire aux gens vaguement geek. Tout le monde a sa sensibilité, les geeks et moi compris, et vu les débats Batman VS Superman (je préfère le surfeur d'argent), il serait bien vain de dégager une appréciation monolithique d'un groupe de gens aussi divers.
Comme mon avis sans doute trop court ne le suggère peut-être pas, j'ai apprécié TRON : Legacy, mais apparemment pas pour les mêmes raisons que toi. Je n'ai vu aucune métaphore du monde du logiciel ni philosophique parce que je pense que les créateurs du film n'ont pas fait l'effort de même vouloir en ajouter une. J'ai apprécié ce film comme un joli spectacle son et lumière avec quelques longueurs.
Enfin, même si je reconnais beaucoup de références à la culture geek ou à une culture geek passée, ça n'en fait pas pour moi un gage automatique de qualité. Pour prendre un exemple plus précis, quand je choisis un dessin pour un tee-shirt, je prends rarement une référence directe à un univers. Je préfère de beaucoup les parodies et les combinaisons entre univers (qu'on rencontrera plus souvent sous le terme de crossover). Mario sur un tee-shirt ? Je n'achète pas. Mario qui mange des champignons hallucinogènes ? Je pourrais acheter. Mario en chevalier réaliste monté sur Yoshi dessiné comme un velociraptor ? J'ai déjà acheté.
En fait, le raccourci que tu as fait de supposer que j'aimerais TRON Legacy *parce que* ça parle d'informatique et que je développe en PHP est pour moi le même raccourci qui pousse les gens à me demander si je peux réparer leur ordinateur plein de virus parce que je leur ai dit que je programmais des sites web. Bon, c'est un mauvais exemple, je pourrais le faire, même si ça me ferait chier, mais le raccourci d'association est comparable.
J'espère que tout ça te permettra de mieux mesurer tes réflexions à mon sujet la prochaine fois
Ertaï a écrit :
Chacun son opinion, mais en ce qui me concerne, je ne crois pas énormément que "l'originalité" soit ce qui définisse si quelque chose appartient ou pas à la Culture G33K. Déjà, si c'était vraiment le cas, cette culture serait biiiien pauvre.
Pour moi, quelque chose qui appartient à la Culture G33K, c'est quelque chose qui n'appartient pas à un Musée (avec les tableaux ou les statues), mais qui reste artistique, créatif ou encore technique. C'est quelque chose qu'on peut admirer, mais cette admiration est assez peu commune (à l'inverse d'être un fan de football, par exemple). C'est quelque chose qui nous marginalise du reste de la société, ou du moins, de la société telle qu'elle l'était à l'époque où le terme "geek" est devenu populaire (je crois que l'origine du mot "geek" vient d'un mot allemand qui veut dire "anormal" ou "fou" ). De nos jours, de plus en plus de gens deviennent des geeks, ou se prétendent des geek.
Je pense que ce qui fait que quelque chose est digne de la culture geek est assez clair. Un film où un type se retrouve plongé dans un univers virtuel, c'est assez geek, à mon sens.
En revanche, la véritable définition de ce qui fait un geek est subjective. Toujours à mon humble avis, pour avoir vu l'ancien appart' d'Ertaï, où il avait plusieurs consoles, des cousins en forme de personnages de Mario et plein d'autres trucs rigolos du genre... sans parler du fait qu'il est sur AG (ça compte), qu'il s'est amusé à bidouiller Scrambled-Nations ou qu'il joue à des jeux de société assez underground...
Ben, j'suis désolé, mais il a clairement ce qu'il faut pour être considéré comme un geek. Maintenant, s'il préfère dire que c'est faux, juste parce qu'il a peur d'être "classé" dans une petite boîte, c'est son problème. Mais il reste un geek à mes yeux.
Si vous ne l'avez pas vu, je vous invite à voir le documentaire Suck My Geek où des gens réfléchissent à ce qu'est un geek.
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Maintenant, je suis d'accord sur un point : "Les trucs geek ne vont pas forcément plaire aux geek".
La Culture G33K est très vaste et comprend de très nombreux domaines. Que ça soit le médiéval-fantastique ou la science fiction, le Seigneur des Anneaux ou Star Wars, Superman ou Super Mario... Être geek ne veut pas dire qu'on doit aimer tout ce qui fait partie de la culture geek.
Tiens, un débat sur le devenir du 21ème siècle, je viens y mettre mon grain de poudre pour que tout cela devienne explosif.
Le regard porté aujourd'hui sur le 21ème siècle naissant est celui des gens qui ont connu la fin du 20ème, peut-être des spécialistes disent que ce siècle sera pauvre en choses nouvelles, que le peuple s'est mis sous son opium social, il reste une constatation : L'avenir du vingtième siècle sera porté par la jeune génération.
Et là, en tant qu'homme culturé et fatigué par l'heure tardive, je vais faire une citation d'un film culturel actuellement au cinéma : "Nous créons nos propres démons"
Le nouveau contexte de la société de l'hyper-communication, un profond changement des habitudes, une rupture de plus en plus profonde par rapport au passé, des relations sociales métamorphosées par le biais des nouveaux médias, l'envahissant Internet, l'instantané, un monde qui se complexifie sans cesse, la crise économique, le réchauffement planétaire, le chômage dans la jeunesse, une éducation à plusieurs vitesse, la pression de courir à tout prix vers la sécurité de l'emploi, l'absence de choix dans un monde qui se veut ultra-libertaire, le paradoxe d'être hyper-sociabilisé et de ne pouvoir faire face aux relations sociales en soirée qu'à grand renfort d'alcool... Il se fabrique des fournées de gens de plus en plus pommés, de plus en plus perdus et détachés, sans repères. En quantité.
Historiquement, avoir des masses de gens désorientés, perdus, détachés de leurs repères, ça a toujours été vecteur de grande activité, dans tous les sens du terme.
Je vais te faire la même réponse qu'à déjà faite Le Bashar : si notre avenir est dans les seules mains des logiciel-libertaires transhumanistes alors on est quand même un peu dans la panade.
Je ne vois pas pourquoi il y aurait plus de gens paumés qu'avant Sur quoi te bases-tu pour affirmer qu'il y a une différence de nombre et de profondeur de perte de repères ? Et quels repères ?
Je ne disais pas que les smartphones sont mieux que ce qu'on faisait avant ou qu'ils apportaient énormément aux gens, je dis que c'est un exemple de révolution qui n'est pas une simple amélioration. Personne n'a jamais dit que les révolutions allaient forcément dans le bon sens.Ni qu'elles étaient durables d'ailleurs.
SpiceGuid, je suis désolé de te dire que "mon" gogo-gadget fait quelque chose de bien mieux que ton compaq Armada M700 de l'an 2000 + un téléphone à cadran : il peut se transporter facilement tous les jours dans n'importe quelle poche. C'est d'ailleurs ça qui fait que c'est une révolution (enfin ce que je considère comme telle), c'est que l'on a des outils très avancés technologiquement (même si tout n'est pas forcément utile quand on sait utiliser sa tête, je pense au GPS par exemple) dans une poche.
Bashar, je trouve que depuis la révolution industrielle, il y a quand même eu Internet depuis, pour moi c'est le dernier gros changement de paradigme.
Je peux le transporter dans une poche ça n'est pas une révolution comparativement à je peux le transporter dans un sac à dos.
Tu dis révolution au lieu de dire évolution.
Il y a eu miniaturisation. Je ne le nie pas. Seulement ce n'est qu'une évolution dans l'encombrement et la mobilité. En aucun cas ça ne peut être une révolution.
C'est bien ce que je pensais finalement, l'idée de révolution est subjective. Si je reprends l'exemple du Bashar qu'est la brouette, ou même la roue, ce n'est qu'une amélioration et une facilité de transport. Internet une amélioration de la téléphonie. Idem pour l'arme à feu qui n'est qu'une simple amélioration du tir à l'arc (même si les premières armes à feu étaient moins bien utiles qu'un arc, mais à a évolué). Là où tu vois amélioration, je vois révolution. Si aujourd'hui on dit que nous sommes dans le règne de l'instantané, c'est bien que quelque chose a révolutionné les mentalités ? Et quoi d'autre sinon le portable connecté constamment à la 3G, à facebook, et au reste ?
D'ailleurs, l'amélioration constante des armes a constamment révolutionné le domaine militaire.
C'est une révolution technologique qui affecte grandement notre communication, mais en quoi est-ce un changement de paradigme ? (donne-t-on le même sens à ce mot ? )
J'avais cherché la définition sur Wikipedia pour être sûr justement de ne pas me planter :
Wikipedia a écrit :
Bon, pour moi plusieurs concepts s'inscrivent là-dedans, par exemple la théorie du marché qui s'auto-régule et qui a pris possession du monde, selon moi, peu à peu depuis les années 70, et même la lutte des classes (mais c'est lié à la révolution industrielle).
Pour moi Internet a vraiment révolutionné les mentalités dans énormément de choses, par exemple aujourd'hui il est difficile de lutter contre la pensée dominante qu'est le présentéisme et dont on parlait précédemment, c'est-à-dire qu'on est de plus en plus dans l'instantané, et cela affecte tout : aussi bien la politique que le journalisme que la vie quotidienne (Facebook, etc.).
Il est également de plus en plus difficile de faire comprendre que la culture n'est pas gratuite et qu'il faut la payer, or dorénavant beaucoup de personnes ne conçoivent pas que la culture, comme les séries, les films, etc. puisse être payante, et veulent continuer à l'avoir gratuitement.
ok, donc tu considère que le fait de vivre dans l'instant est devenu un nouveau paradigme. Moi j'ai l'impression que ce n'est pas suffisant : quel est le modèle théorique ou le courant de pensée qui porte ce paradigme ? Le modèle occidental ? Pourtant tous les occidentaux n'ont pas subi cette évolution.
Au sujet du marché, il me semble que ça ne date pas du tout des années 70, ou alors, pas celles qui commençaient par "19". En outre je suis de ceux qui font un parallèle flagrant entre la situation économique au début du 20è siècle et l'actuelle. Il y a internet et les smartphones en plus, mais le fond du problème reste identique : les riches veulent l'être plus que de raison, et le monde ne contient pas assez de ressources pour satisfaire tout le monde.
ps : le gratuit on ne peut l'avoir qu'après une avalanche de pub, quand même. Ce n'est pas si gratuit.
Pour le courant de pensée ou le modèle théorique qui porte ce paradigme, je te renvoie au livre que je suis en train de lire que j'ai déjà mentionné plus haut : When everything happens now de Douglas Rushkoff. Ce n'en est sûrement pas l'initiateur, mais il fait des références à des théoriciens plus anciens pour étayer son propos.
A propos du marché, il me semblait que ça datait de l'industrialisation, quand on a commencé à avoir la capacité à produire beaucoup beaucoup plus que ce qu'on pouvait consommer "normalement", ce qui a donné la concurrence, la publicité, les banqueroutes, les prêts à la consommation, etc...
Enfin, je ne suis pas d'accord avec toi Dragoris sur l'aspect payant de la culture. Je paye actuellement un abonnement Netflix aux Etats-Unis alors qu'avant je ne faisais effectivement que "pirater". Mon problème à moi c'était le prix des supports physique et le prix de l'accès. Netflix règle ces deux problèmes : tu payes la même chose quoi que tu regardes, ce qui pour moi est plus logique que de payer plus si tu te cultives plus, et j'y ai accès directement sur ma télé en streaming sans avoir à aller acheter un support physique que je trouvais de toute façon trop cher ou devoir attendre de télécharger un fichier piraté qui n'est peut-être pas ce que je voulais ou qui serait vérolé (deuxième risque du gratuit).
Ce que je trouve intéressant dans cette critique puis la discussion qui s'ensuit c'est combien le film est peu critiqué sur des critères cinématographiques. Alors que c'est un film. De cinéma. Où je l'ai vu d'ailleurs, en 3d relief (très mauvaise). A part Ertaï qui tape (encore une fois) dans le mille en disant que ce n'est qu'un clip. Bashar mentionne aussi à juste titre la pauvreté visuelle d'un monde lisse et "glowy". Comme un gros site internet 2.0, arrondi, lissé, noir ou blanc, néons, dégradés.
En terme de réalisation, le film est d'un sécheresse désolante avec des scènes qui ne servent que pour elle-même mais très mal amenées et qui ne s'auto-justifient pas en cela qu'elle sont bien trop lourde pour être agréable. Un film qui se repose avant tout sur son esthétique se doit de ménager ses ambiances avant tout or là, même la musique de daft punk (que j'apprécie en temps normal) se combine assez mal à cette esthétique si peu fertile pour l'imagination... Daft punk, outre les basse assourdissantes et les beats répétitifs c'est aussi par moment une certaine légèreté simpliste qui fait naître des images plus ou moins abstraites et riches en couleurs. Là-dedans, l'esprit ne peut rien construire, seulement tenter tant bien que mal d'ingurgiter tout ce qu'on lui fourre dans le bec (à un certain point, écœuré, je n'avalais plus vraiment, je préférais laisser passer et regarder avec une incrédulité croissante ce qui se déroulait devant moi). En terme de rythme, c'est d'une grande maladresse; le scénario n'est qu'un prétexte, dans le principe je n'ai rien contre, il y a des blockbusters bêtes très honorables et ce sont ceux qui assument cette simplicité écervelée sans tenter pour autant de la faire passer pour du second degré de génie, en revanche ici, à cette histoire à laquelle aucun acteur ne semble croire un seconde, on inflige un découpage irrespirable qui échoue lamentablement à poser les différents moments du film, étapes indispensables pour digérer les éléments précédents et aborder les suivants en se disant "bon alors, comment va-t-on régler ce problème-là, hum je vois". Un rythme intelligent est indispensable à l'immersion, là déjà que l'esthétique est rebutante... Difficile en tant que spectateur de faire confiance à un film aussi peu accueillant.
En terme d'univers... Il y en a donc deux, un riche (le réel) mais dont on n'a rien à faire puisqu'on n'est pas venu voir tron legacy pour voir un jeune mec qui marche comme un footballer en polo qui rentre col relevé et gel dans les cheveux dans une discothèque à Verdun-Sur-Garonne suivre des aventures sorties de nulle part (donc sans enjeu pour le spectateur) ne servant qu'à l'amener sans qu'on sache vraiment pourquoi ni comment dans l'univers suivant (le virtuel) qui lui est pauvre et stérile et se donne la liberté au prétexte de cette virtualité de choisir ses lois en fonction du scénario, alors que celui-là même est une excuse. Ou l'inverse. Ou les deux. Tout semble être un prétexte, des scènes entièrement prétextes à la musique de daft punk mais échouant complètement à leur donner vie, des musique de daft punk échouant à faire naître une ambiance d'un univers aux personnages et à l'esthétique pauvre, un scénario prétexte à l'action mais trop attendu pour que les enjeux des affrontements nous emporte, une action à la fois trop stylisée et mal chorégraphiée pour transmettre d'excitation (à quelques exceptions près). Tout est prétexte, quel est l'objectif? J'appelle ça un cafouillage complet.
Spéciale dédicace au jeff bridge en image de synthèses d'une laideur affolante. L'animation faciale surtout, indigne de même ce qui se faisait en jeu vidéo plusieurs années auparavant. J'ai vomi un peu dans ma bouche à chaque fois qu'il apparaissait à l'écran.
Bref, tout ça sur le film en tant qu'objet cinéma, plus que je ne le pensais d'ailleurs. Je suis en général très critique, mais il y avait beaucoup à critiquer.
PS: je n'ai jamais le Tron originel de 1984
Ta réponse est tout à fait représentative des critiques que j'ai lues (la plupart en anglais) et qui alertent le public contre la déception qui l'attend vis-à-vis d'un film sur-vendu.
J'avoue être un computer geek logiciel-libertaire d'éducation chrétienne. Ça suffit à me placer dans le cœur de cible du film même si je ne suis pas un transhumaniste (parce que Disney ou pas, je sais reconnaître un projet positiviste quand j'en vois un). Par exemple Kevin Flynn parle explicitement de la fin de la religion et de la philosophie. Je n'adhère pas à ce projet de meilleur des mondes. À mes yeux Kevin Flynn est aussi dangereux que CLU son alter-ego.
Il est vrai que je ne saurais pas défendre ce film sur des critères purement cinématographiques. Peut-être après tout ne s'agit-il que d'un énorme clip de propagande pour l'église de la singularité.
Tu es bien plus pertinent que moi sur la critique cinématographique de ce film, mais je pense que c'est parce que très tôt lors du visionnage du film (pas en 3D, que je fuis), je me suis mis en mode MTV, à apprécier le spectacle visuel et sonore, et à attendre la prochaine scène d'action ou à regarder des détails de l'environnement lors des blablas. Au final c'est ce qui me sauve, comme je ne l'ai pas pris pour un film dès le début, je n'ai pas pu être déçu sur cet aspect.
Bon, je le reconnais, c'est un peu réducteur de prendre cette production cinématographique pour un long clip, mais ce n'est que comme ça que j'ai pu l'apprécier et ne pas pester sur mon siège toutes les cinq minutes.
Le TRON original est bien plus intéressant du point de vue sinématographique tout autant que l'industrialisation du jeu vidéo qu'il dénonce comme l'a indiqué Le Bashar dans sa critique du TRON de 1982.
Ben finalement je me trouve bon public pour le film sur ce coup , mais je suppose qu'une partie vient du fait que je n'en attendais absolument rien : aucun espoir, aucune déception possible. Je ne suis pas un grand amateur de musique électro non plus, donc pareil, c'est plus facile de trouver bien un truc neuf que de le juger avec un oeil averti.
Par contre Teauma je te conseille très fortement de voir le TRON originel.
Je vais y songer. Ça ne m'a jamais vraiment attiré mais après tout, ne mourrons pas idiot. Pour tron legacy je n'avais pas de grandes attentes, j'avais même au contraire plutôt le pressentiment d'une daube, mais mes espoirs ont été dépassés en ce sens.
Comme toi, j'ai bien aimé ce film, je m'attendais à du pur hollywood (je n'ai pas non plus vu le premier), et finalement ça va, le vernis américain n'a pas tout gâché à mes yeux, même si la patte Disney est visible.
Notons le petit clin d’œil : la société de jeux de son père s'appelle Encom dans le film.
Encom, Capcom... Capcom, Encom... non ?
Y'a plein de clin d'oeil, les machines volantes de la police dans la grille ressemblent à des machins de space invaders. Le super programme d'exploitation hégémonique, mais obscur et finalement assez pourrave, d'ENCOM ressemble furieusement à windows. Les tanks ressemblent à ceux des jeux de tank en proto 3D atroce de l'époque, et le programmeur sans grand talent qui se fait des couilles en or en profitant du boulot de quelqu'un d'autre, ça fait bien penser à billou avec son DOS...
J'ai fais quelques recherches complémentaires, qui m'ont conduites sur des sites majoritairement Chrétiens Nord-Américains. Ma motivation initiale c'était de trancher si oui les numéros (sur les immeubles, les allées, les wagons, les quais, les entrepôts) correspondent à des passages de l'ancien ou du nouveau Testament.
La réponse semble négative. Apparemment pas de correspondance biblique remarquable. Donc rien à signaler à part une abondance de 2 pour rappeler que le film devait être titré TR2N. À signaler également, Sam Flynn porte souvent le nombre 3 (joueur 3, moto n°3), probablement une allusion à la Trinité (après-tout il y avait bien Trinity dans Matrix, la ficelle était encore plus grosse).
Plus intéressant : la réaction des Chrétiens Nord-Américains, sans doute la première audience visée par le film. Tous reconnaissent une inspiration Chrétienne. Deux camps. Pour les uns "ce film a renforcé ma foi, comme une lumière au bout du tunnel". Pour les autres, les scénaristes ont juste pillé la Bible ( le seul ouvrage digne de lecture, à la source de "tous les scénarios" ) et l'ont détournée pour faire un film blasphématoire qui fait l'apologie de l'évolutionnisme tout en banalisant le Mal.
À force de lecture de critiques Chrétiens Nord-Américains j'en arrive à discerner ce qui partage le public Chrétien Nord-Américain. Il s'agirait de la question du manichéisme. En gros ceux qui adhèrent à l'idée que CLU est bien Kevin Flynn sont plutôt confortables avec le film. Au contraire ceux qui adhèrent à l'idée de Dieu infaillible & omniscient n'acceptent pas la réplique "parce que je ne le savais pas au moment où je t'ai créé". Ce qu'ils voient c'est juste un homme qui se prend pour Dieu.
Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)
Alors pourquoi ne sont-ils pas satisfaits par la fin (qui pourtant leur donne raison) ?
Ils ne le disent pas. Mon interprétation c'est que la sanction ne leur paraît pas à la hauteur du pêché.
Le coffret TRON - Leagy c'est un peu abusé là
Il est possible aussi qu'à trop vouloir analyser une œuvre, tu lui fasse dire des choses que le ou les auteurs n'y ont pas mis (ou pas consciemment). Comment savoir si l'inspiration chrétienne vient d'une volonté de le faire, ou juste du fait que les scénaristes sont influencés par leur culture ?
ça me fait penser à neon genesis evangleion, où l'auteur disait que de prendre des anges et des trucs piochés dans la mythologie chrétienne, pour lui et son public japonais, c'était sympa parce que ça sonnait "exotique".
Et si j'étais transformé en figurine lego et placé au milieu de mes jouets ?
Jusque-là ça n'aurait rien de particulièrement Chrétien.
Cependant la suite est inévitable : je ne suis pas un lego comme les autres, je suis le Créateur (j'ai tout fait avec mes 10 doigts) et je le revendique. Certains vont croire en moi, et d'autres non parce que j'ai un plot sur la tête comme tous les autres.
Effectivement, en partant des créatures et du créateur, il n'y a probablement pas de moyen d'échapper à un récit cosmogonique bourré de déjà-connu.
À mon avis mon attirance pour ce film ne vient pas que de mon éducation chrétienne. Elle vient de ce que ce matériau de base est réutilisé (habilement détourné) pour raconter le dogme religieux du futur sans que la rupture soit douloureuse pour le spectateur.
Je n'adhère pas une seconde à cette utopie de futurologie numérique.
Cependant j'admire la capacité à la mettre en récit. Comme un texte fondateur de l'intelligence artificielle. Mais récréatif comme un Disney.
Cathaseris j'en appel à ton POUVOOOOOOIR !
La perfection est-elle l'ennemi du Bien ?
J'ai eu droit à l'adage classique "le mieux est l'ennemi du bien".
Ce qui, naturellement, tue dans l’œuf le débat, du moins tel que je l'ai formulé.
Désolé, je n'ai pas commenté sur l'article avant parce que Spiceguid a une manière très personnelle de les rédiger. Trop complexe à lire pour moi, il me perd en quelques phrases. Toute la comparaison à l'histoire de Dieu, là, blarf.
Bref, j'ai vu ce film il y a un moment, et ça me rappelle qu'une série en 3D avec un style visuel assez abstrait avait été tenté en follow-up du film, si je ne me trompe pas. Paf, ci-dessous, je vous case un lien vers les épisodes de la série :
Tron : Uprising
La série a été annulée après 19 épisodes, ce qui me semble assez triste, parce qu'elle avait réussi à m'intéresser plus que d'autres séries qui sont toujours en cours avec beaucoup plus d'épisodes.
On y découvre un programme civil du nom de Beck, coincé dans la ville d'Argon qui est sous le joug d'un dictateur. Beck décide de partir sur les traces du héros Tron, qui a été tué par le méchant des films, CLU. Notre nouveau héros adopte ainsi l'identité de Tron le sauveur pour libérer sa ville virtuelle du contrôle du Général Tesler. C'est vers la fin de cette première saison que Tesler se retrouve remplacé par son supérieur, CLU. Quand ce dernier apparait, on a une sensation que "shit just got real".
Personnellement, j'aime beaucoup le design des personnages comme CLU. Le méchant classieux, toujours souriant, qui se fait passer pour un dirigeant bienveillant mais qui est en vérité définitivement maléfique.
Bref, si le film Tron Legacy vous a laissé un bon souvenir, je vous conseille de jeter un œil à cette série, je l'ai trouvé sympathique, comparé à toutes les merdes qu'on voit de nos jours. Beaucoup de gens sur le net trouvent son annulation dommage.
CLU
n'est pas vraiment un méchant.Il ne fait que construire un enfer pavé de bonnes intentions.
Un peu comme un
C
ontrat deL
icence d'U
tilisationBlizzard peut mettre WoW hors service en toute légalité, en respectant la clause "Interruption de service" du
C
ontrat deL
icence d'U
tilisation.Je ne dis pas que ça serait meilleur pour le business, je dis juste que ça serait légal
Tu avais déjà rapidement commenté :
TSG a écrit :
D'avoir pris le temps de rédiger ce développement sur la série animée Tron : Uprising.
Pour le côté simpliste-artistiquement-intéressant j'imagine que tu évoque le style "Shockwave flash" déjà utilisé dans la série Clone Wars de Genndy Tartakovsky (et à laquelle Le Bashar a déjà fait référence dans ce sujet).
Spiceguid a écrit :
Damn it.
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Pour le style artistique, je pensais plus au jeu d'ombres, le coté un peu BD. On note que les ombres et les lumières sont très nettes, et chaque personnage a un design unique (un peu "punk" au niveau du visage.
Disney vient de lever le mystère sur la suite TRON 3, cette suite est tout simplement annulée comme on pouvait un peu s'y attendre après l'arrêt de TRON uprising et le flop du jeu TRON Évolution.