Une si petite chose

J'ai écrit ce texte une semaine après que ma fille soit née durant l'été 2014. Elle était un peu prématurée, du coup elle est restée un mois à la maternité avant de pouvoir venir habiter avec nous. Un soir où nous revenions de la maternité, l'inspiration m'a pris.


Franchement je ne savais pas à quoi m'attendre en ayant un enfant. Est-ce que je serais capable de l'aimer ? Est-ce que je serais capable d'assumer ma part de la responsabilité parentale d'un nouveau-né ? Est-ce que je serais un bon père ?

Ces questions me font sourire tandis que je suis assis devant la couveuse de Joséphine dans laquelle elle dort paisiblement. Sa respiration est parfois irrégulière, parfois elle fronce les sourcils sans aucune raison apparente et agite ses petits membres. Mais d'une manière générale, elle dort, et je me demande si elle rêve.

Bien sûr que je serai un bon père, bien sûr que je m'occuperai d'elle alors que je m'éveille en sursaut rien qu'à l'idée qu'elle n'arrive pas bien à respirer, quand je suis plus à ma place à la maternité auprès d'elle qu'à la maison, même si je n'ai pas de contact direct avec elle.

Une si petite chose, et pourtant je sais déjà que je suis accro à vie.

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9 Commentaires

  • Trop mignon. Quand est-ce qu'elle va seconder papa pour gérer la maintenance du refuge? pouce

  • Est-ce que je serais capable de l'aimer ?

    Il serait grand temps de te défaire de cette inquiétude selon laquelle tu ne serais pas autant humain que les autres parce ce que ton métier t'amène à beaucoup interagir avec des machines.
    Après tout c'est la fille de la femme que tu aimes. Ça me paraît suffisant pour balayer les soupçons que tu nourris contre toi.

  • SpiceGuid, ce n'est pas parce que je travaille avec des machines que je nourris des doutes sur mon humanité, mais plutôt l'inverse. J'ai été attiré par le domaine des machines justement parce que je nourrissais des doutes sur mon humanité et que le monde des machines me paraissait du coup plus accessible, moins complexe et dangereux.

    Il m'a fallu du temps pour me rendre compte que j'aimais ma femme, du coup je me suis naturellement posé des questions quand elle était enceinte au sujet de notre futur enfant (dont nous avons appris le sexe à sa naissance).

  • Cela me semble surtout être une question assez universelle, sans être systématique. Les mamans aussi se la posent. L'amour, ça ne se commande pas, ne se contrôle pas, donc être confronté à la perspective d'une sorte d'obligation d'aimer, ça peut faire peur. Il y a aussi les gens "longs à la détente", qui mettent du temps à réaliser qu'ils aiment.
    Ce qui compte, c'est de réussir à embrasser l'amour lorsqu'on finit par le ressentir. Toi, on sent que tu ne risque pas de le laisser partir.

  • ça me rappelle des souvenirs et des questions aussi. c'est le début logique du chemin. Maintenant c' est du passé, et à dire vrai, la plupart du temps j'ai surtout envie de la boxer - ma fille razz . Un vrai petit monstre.

  • Ha ha, la nôtre est tellement facile à vivre que je redoute quand elle va commencer à faire des caprices et à savoir dire non ! ouf

  • j'en connais chez qui le non est plutôt cool ; si tous les enfants se ressemblaient ce serait triste.

  • Si tous les enfants me ressemblaient ce serait plus simple !

  • ha c'est bon ça.

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