Valkyria Chronicles 2

La guerre la plus colorée revient sur la Petite Soeur des Pauvres de Sony.


Le premier Valkyria Chronicles était un jeu de tactique japonais représentant la brutalité et l'horreur de la 2nd guerre mondiale sous la forme d'un dessin animé au ton léger et aux images riche en couleurs. J'ai presque envie de dire qu'une telle approche du plus violent conflit du dernier siècle est inapproprié et de mauvais goût, mais d'un autre côté quand on s'est tapé 3 millions de clône de Call of duty qui utilisent tous le même filtre boueux, on est prêt à bouffer n'importe quel titre montrant une once d'originalité.

Bref, Valkyria Chronicles était un jeu original, et bien entendu, comme tout ce qui est original et qui a un minimum de succès dans ce putain de monde, une suite est créée histoire d'imprimer facilement un peu plus d'argent.

Valkyria Chronicles 2 continue donc la grande histoire de la version manga de la belgique.

Longs cheveux + Grosse poitrine = Promotion

Alors que la guerre avec le vilain méchant empire vient de se terminer, un groupe d'aristocrates-extrémistes-nazis-pléonasme décide de se rebeller contre le gouvernement et d'exterminer tous les juifs du pays parce que tout le monde sait que les juifs sont la source de tous les malheurs humains sur Terre. Vous incarnez Avan, un jeu homme qui décide de s'engager à l'académie "militaire". Je met ce mot entre guillemets parce que je ne me rappelle pas avoir vu autant de mini-jupes lors de ma journée d'appel à la défense. En réalité, c'est le même stéréotype d'école japonaise qu'on voit dans tous les mangas peu inspirés, sauf qu'ici tous les étudiants portent des vêtements militaires de chez celio et ont un programme de sport peu orthodoxe. Je n'ai d'ailleurs absolument aucune idée de ce qu'ils étudient. De nombreuses scènes les montrent en classes en train de froncer les sourcils ou de roupiller et certains dialogues mentionnent des tests et des devoirs mais pour ce que j'en sais ce sont sans doute des leçons de littérature kurde contemporaine.

Les personnages sont tous des clichés sur pattes qui semblent être sortis d'un épisode de Bleach. Avan est le gamin aux cheveux invraisemblables qui dors en cours et foire tous ses examens, mais est quand même nommé délégué de classe, heu pardon, sergent parce qu'il porte un T-shirt "Je suis le héros". Il est suivit de près par Cosette, une orpheline élevée par un couple d'aubergistes moches et sadiques qui l'a traitent comme une merde en la battant, en l'habillant en guenille et en lui donnant à peine de quoi manger, ah non merde je confonds avec un bouquin légèrement moins chiant. C'est la blonde maladroite qui colle sans cesse au héros dans l'espoir qu'il se rende compte un jour qu'elle veut astiquer son fusil. S'ajoute à l'équipe Zéri, le mec toujours sérieux, toujours agacé par la stupidité du personnage principal mais qui ne fait jamais vraiment rien d'utile pour aider. Enfin on a Juliana, la "Cordelia Chase" du jeu qui démarre l'histoire en snobant la classe de nos héros (parce que j'ai beau être victorieux à chaque bataille sans perdre un seul soldat, je reste un louzeur) mais qui finit par se lier d'amitié avec eux après qu'on lui ai balancé cinq obus de char dans la gueule lors d'un tournoi entre les classes de l'école.

Oui, un tournoi, cet élément de scénario sans intérêt qu'on peut apparemment insérer dans n'importe quel manga pour en augmenter la longévité sans faire beaucoup d'efforts. Un tournoi dans lequel les classes de soldats se balancent mutuellement des obus de char à la gueule pour savoir qui est la plus forte. Et pendant ce temps, personne ne garde le laboratoire où est entreposée l'arme secrête qui va inévitablement être dérobée par l'ennemi le jour où ils se décident d'attaquer. Si je commence à mentionner tous les détails débiles du scénario on va rater l'apocalypse maya.

Bref, scénario à la poubelle.

Le nouveau système de classe est intéressant, mais vous allez vous arracher les cheveux pour obtenir la classe que vous souhaitez.

Lorsqu'on démarre le jeu, on nous demande de sélectionner les personnages qu'on veut avoir dans notre escouade. Il y a plus d'une quarantaine de personnages à choisir, mais en comptant le tank on ne peut déployer que six unités en même temps pendant une mission. Il n'y a que cinq classes différentes de soldats et comme les seules différences entre deux soldats d'une même classe sont leur portrait, leur nom et leur marque de café préférée, il n'y pas vraiment de choix tactique important dans la sélection des troupes. Autant dire que beaucoup de soldats vont rester sur le banc à manger du popcorn pendant cette guerre. J'ai donc constitué mon groupe exclusivement de fillettes de 14 ans qui discutent entre elles de fleurs, de danse et de garçons et je les ai envoyées dans la neige, le sable et les tranchées boueuses.

Chaque soldat peut monter en grade afin acquérir de nouvelles compétences mais le système pour faire ceci est d'une absurdité insensée. Pour monter en grade, un soldat a besoin de certaine sortes de "crédits". Chaque mission donne des sortes de crédits différents aux soldats qui y ont participé. L'ennui, c'est que la distribution des crédits est complètement arbitraire. Vous pouvez passer plusieurs heures à faire la même mission pour tenter de récupérer pour un soldat LE crédit qui lui manque et ne jamais l'obtenir. Par contre, son camarade que vous avez utilisé une seule fois pendant l'escarmouche et qui n'a pas besoin du crédit en question en aura reçu deux ! Il m'est  difficile de penser que le jeu n'est pas en train de se foutre de ma gueule...

Tout comme dans le premier jeu, il y a un atelier dans lequel vous pouvez améliorer les armes de vos troupes. Vous avez toujours le choix entre améliorer le model standard qui coute des clopinettes, ou bien acheter des fusils aux caractéristiques souvent moins puissantes qui coutent très chers et requiert des matériaux qui, comme les crédits, sont donnés de manière complètement aléatoire au joueur. Ca c'est un dilèmne digne des plus grand stratégistes !

La seule unité réellement customisable est le tank auquel on peut attacher différentes extensions. Mais même ici, la dimension stratégique ne vole pas bien haut puisque la plupart de ces extensions sont directement liées à une carte précise. Chaque carte a un effet environnemental néfaste sur vos troupes qui peut être annulé par une extension de votre tank. Pour une mission dans le désert vous allez utiliser l'arrosoir, pour une mission dans la montagne enneigée vous allez utiliser le radiateur, et pour une mission dans Paris vous allez utiliser le couscous marocain. Ça n'ajoute aucun aspect stratégique au jeu, ça nous force juste à parcourir les mêmes putain de menus entre chaque mission.

Le système de jeu de Valkyria Chronicles est un peu spécial. C'est un de ces jeux qui tentent de combiner tour par tour et temps réel, une idée que j'ai toujours trouvée absurde etant donné que les deux concepts sont aussi compatibles entre eux que le sarkozisme et la compassion.

Dans un RPG tactique ordinaire, à chaque tour on déplace un à un ses personnages. Dans Valkyria Chronicles, à chaque tour on reçoit plusieurs points d'action qu'on peut librement utiliser plusieurs fois sur le même soldat. Lorsqu'on sélectionne un personnage, on en prend le contrôle style shooteur à la troisième personne et on le déplace jusqu'à ce que sa barre de mouvement soit vide. Lorsqu'on arrive devant un ennemi, on se met en mode visée, on aligne son fusil vers la tête du soldat ennemi, ce qui prend une bonne minute parce que le stick de la PSP est aussi précis qu'un stormtrooper sur un monocycle, on tire, le soldat ennemi tombe. Simple.

Non, même avec le contexte, cette image n'a aucun sens.

L'ennui quand on adapte un jeu PS3 sur la PSP c'est que la petite soeur des pauvres a beaucoup moins de capacité que sa grande soeur kubriquienne et donc certains aspect du jeu sont destinés à souffrir pendant la conversion. Alors que dans Valkyria Chronicles les champs de batailles étaient vastes et offraient divers manières d'aborder l'ennemi, dans Valkyria Chronicles 2 les niveaux sont divisés en plusieurs petites zones de combats indépendantes ou les obstacles sont tellements serrés qu'on en devient presque claustrophobe.

Il n'y a qu'une dizaine de cartes en tout, et pour compenser ce nombre misérable, entre chaque mission liée au scénario le jeu nous force à faire plusieurs escarmouches sur les mêmes cartes et le nombre d'escarmouches à effectuer augmente à chaque chapitre. Les objectifs varient légèrement d'une escarmouche à l'autre mais le design des cartes est tellement peu inspiré que cela revient toujours à dégommer tous les adversaires présents, ce qui est parfois très frustrant lorsque le jeu refuse de nous accorder la victoire parce qu'il reste un pauvre sniper camouflé quelque part qui n'ose pas bouger.

La courbe de difficulté est tellement pointue qu'elle pourrait servir de barbelé. Les escarmouches entre chaque chapitre sont d'une facilité ennuyeuse tandis que les missions liées au scénario rajoutent des unités boss qui trichent purement et simplement. Les boss incarnés en unité d'infanterie sont particulièrement rageant. Ils peuvent se téléporter n'importe où, peuvent éliminer n'importe quelle unité en un coup (même le tank) et s'arrangent souvent pour disparaître juste avant de nous laisser jouer. Mais le pire, c'est qu'il est quasiment impossible de les toucher. Ils esquivent les 9/10èmes des attaques qu'on leur balance à la gueule. Ils peuvent esquiver les obus de mortier. Vous savez, ces grosses bombes qui explosent sur un large rayon au moment de l'impact avec le sol. Lorsqu'on parvient enfin à les toucher, ils ne perdent qu'une petite fraction de leur barre de vie. Et pour corser le tout, ils se régénèrent entre chaque tour de jeu. Ironiquement, les boss incarnés en gros tanks sont incroyablement faciles parce qu'ils sont immobiles, n'esquivent rien et ont une grosse pancarte brillante indiquant "ceci est mon point faible" dans leur dos.

Hélas, toute once de difficulté et de stratégie est réduite en miette à partir du moment où l'on gagne accès au petit tank qui ne consomme qu'un seul point d'action pour être utilisé (contrairement aux autres qui en prennent deux), qui est aussi précis qu'un sniper et qui peut même attaquer deux fois de suite dans le même tour quand ça lui chante. Certes, lorsqu'on utilise plusieurs points d'action sur la même unité lors d'un même tour elle se déplace de moins en moins loin, mais les zones de combat sont tellement petites qu'il me suffisait généralement de conduire le tank en plein milieu et de faire pleuvoir les obus pour tout nettoyer. Paf ! Jeu terminé.

En conclusion, si Valkyria Chronicles était une recette originale, certes loin d'être parfaite mais tout de même intéressante à essayer, Valkyria Chronicles 2 est un vieux reste qui traine dans le frigo depuis plusieurs mois et qui a depuis bien longtemps perdu toute sa saveur. Je n'ose même pas imaginer quel gout aura Valkyria Chronicles 3 parce que ma métaphore culinaire risque de devenir franchement dégueulasse.

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2 Commentaires

  • Considérant ce qui a été dit j'ai l'impression que cette suite a juste été fait pour profiter du succès de l'opus précédent. Mais dans ce test Ragnarok tu donne l'impression de ne pas être un énorme fan de la version ps3. Pourquoi? Moi personnellement, j'ai vraiment adoré ce jeu surtout pour son gameplay bien foutu et son univers qui est moins cliché que la version psp. En général je ne suis pas un gros fan de RPG Japonais, mais celui si a vraiment réussit à me charmer.

  • Je me disais bien que j'avais déjà vu ce jeu quelque part razz

    Merci de poster ton test ici razz

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