Court essai sur l'intuition

Pour ceux qui s'interrogent, oui c'est bien de la philo. Pour ceux que ça inquiète, non c'est pas compliqué.


 Nous avons tous fait l'expérience de notre propre intuition comme, lorsque dans une discussion nous nous opposons à la pensée de notre interlocuteur sans avoir d'arguments, sans même savoir pourquoi cette pensée nous semble fausse. Nous la vivons également au travers de toutes ces petites difficultés qui parsèment nos vies. Un choix à faire, un casse-tête... parfois l'instinct nous guide vers telle ou telle solution sans que nous en sachions vraiment la raison.

 L'intuition est universelle, immanente à notre humanité. Pourtant, elle est peu comprise (comme souvent). Les premiers à s'y être penchés sont les philosophes. L'intuition a fait couler beaucoup d'encre et les réflexions sur ce point sont loins d'être achevées. On peut douter qu'avec les progrès de la neurologie et de l'imagerie médicale notamment, elles ne restent pas en l'état encore longtemps.

 Si certains détails divergent, les philosophes de Platon à Bergson en passant par Descartes s'accordent à définir l'intuition comme un mode connaissance immédiat, une pensée préconsciente opposée à la pensée logique. C'est donc, pour ces penseurs classiques, une manière d'atteindre la vérité, d'avoir un contact avec la réalité objective. Descartes dira même dans ses règles pour la direction de l'esprit qu'il n’y a pas d’autres voies qui s’offrent aux hommes, pour arriver à une connaissance certaine de la vérité, que l’intuition évidente et la déduction nécessaire. Pour Sartre, ce serait même la seule, la déduction et le discours ne serait que des ''instruments qui mènent à l'intuition''.

  Certains semblent même lui prêter des pouvoirs quasi-divin. Ainsi Le Roy (dans la pensée intuitive) dira d'elle que « toute vraie intuition est une intuition vraie. Le seul problème consiste à discerner dans quels cas on se trouve bien en face d’une intuition authentique, non d’un simulacre ».

INTUITION ET VÉRITE

 Qui dit connaissance, dit moyen de toucher à la vérité. Il est vrai que nous prêtons souvent foi à nos intuitions, plus même qu'aux réflexions et aux théories extérieures même étaillées d'arguments pertinents ou de preuves scientifiques. Néanmoins, faire coïncider vérité et intuition serait une erreur. Si l'intuition est un mode de connaissance, tout comme l'est la logique ou l'expérimentation, elle peut être trompeuse. Si elle était vraiment un moyen infaillible de toucher à la vérité, elle ne serait plus humaine mais divine. Or l'homme n'est qu'homme et il est faillible.

  De plus, elle serait, dans son contenu, universelle et tomberait sous le sens. L'intuition d'un homme se confondrait avec celle des autres. Il ne pourrait exister d'intuition contradictoire ce qui pourtant est le cas. Enfin, si l'intuition était infaillible, nous n'en douterions pas. Nous ne réclamerions pas plus de preuves ou d'arguments à l'intuition d'un autre.

   A la différence de Sartre, je verrais plutôt l'intuition comme l'un des instruments de la connaissance humaine. Elle a sa place dans un processus scientifique ou philosophique inductif comme hypothèse de départ attendant d'être confrontée au réel. Une intuition n'est pas une conclusion mais le début d'une piste qui nécessite le soutien de preuves ou d'arguments pour être valable. Il est vrai que dans tous les domaines, l'intuition est souvent associée à l'innovation, à la découverte, aux bonds de géant dans l'explication du monde mais pour tant de coups de génie combien de fausses-routes scientiques et de culs-de-sac philosophiques sont tombés dans l'oubli après avoir pourtant été à l'origine une intuition. La théorie selon laquelle, il y aurait une vraie et une fausse intuition n'est qu'une pirouette dialectique. Tout comme le bon et le mauvais chasseur d'un sketch célèbre, lorsque rien ne nous permet de distinguer une chose d'une autre, c'est que, sans doute, il s'agit d'une seule et même chose.

L'ORIGINE DE L'INTUITION

 Dans l'antiquité déjà la question de son origine se posait. Les idéalistes situaient son origine dans l'âme indépendamment du corps tandis que les matérialistes affirmaient le contraire.

  Comme toute pensée, la pensée intuitive a pour point de départ la mécanique inconsciente. Ces archives d'innombrables représentations qui forment la personnalité d'un individu, sa manière d'appréhender et de comprendre le monde. Une pensée est comme un iceberg. Elle est en grande partie immergée, inconsciente. La différence entre une pensée intuitive et une pensée logique est sans doute l'importance de la partie situé hors de l'eau. Si la logique est un principe conscient, l'intuition est issue d'une pré-logique inconsciente influencée par la conception du monde de l'individu.

 Pour un auteur comme Bergson, l'intuition est une pensée pure, débarassée des idées préçues. Elle permettrait de se transporter à l'intérieur d'une chose pour coïncider avec ce qu'elle a d'unique et d'inexplicable. A mon sens, l'intuition est avant tout l'expression de la structure mentale de son géniteur. Comme le pensait Freud, l'intuition en dit plus sur celui qui l'exprime que sur la réalité mais après tout ce n'est qu'une intuition qui m'a mené à cette conclusion. Une idée brute que j'ai ensuite cherchée à affiner afin de la rendre moins sensible à la critique.

 Il est étonnant de voir que des philosophes, usant pourtant sans cesse de l'outil logique pour créer des concepts et interpréter le monde accordent autant d'importance à l'intuition. J'en conclus qu'il n'est jamais inutile d'exposer ses idées à un esprit vierge de toute réflexion sur le sujet afin de voir si des failles ou de nouvelles pistes peuvent apparaître d'une intuition.  

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10 Commentaires

  • Dur de parler de l'intuition. Essai intéressant wink

  • Article intéressant. smile

    Tu aurais également pu développer d'autres choses comme... Est ce que l'intuition découle obligatoirement de la mécanique inconsciente ? Mais peut être bien du subconscient, des expériences vécues dans un passé récent. Nous voulons croire telle chose parce que l'idée même de croire autre chose paraît très désagréable à notre esprit (présence d'une telle divinité plutôt qu'une autre, horreurs du monde), ce qui pourrait être une forme de lâcheté, refuser de voir la vérité en face, dans ce cas les informations que nous fournissent l'intuition sont erronées.

  • La distinction inconscient - subconscient ne me convainc pas, c'est pour ça que je ne l'ai pas mentionné. Pour moi, ce qui n'est pas conscient est inconscient, point final.

    Je ne suis pas d'accord avec toi, ce dont tu parles est très différent. L'intuition est une valeur positive ''je pense que c'est ça''. Ce que tu décris est plutôt proche du déni ''ça ne peut pas être ça''.

  • Ha ha smile , serait-ce le grand retour de la pensée aériecienne ?

    Je crois qu'à un certain moment tu parles de l'intuition comme d'une nécessité méta-logique.

    Exemple de nécessité méta-logique :

    • il existe un ensemble que l'on nomme l'ensemble des propositions

    • certaines de ces propositions sont prouvablement vraies, d'autres sont prouvablement fausses, et d'autres sont non-prouvables (indécidables)

    Je crois qu'à un certain autre moment tu parles de l'intuition comme d'une conviction, quelque chose qui court-circuite le raisonnement.

    Je crois qu'à un certain autre moment tu parles de l'intuition comme d'une illusion ou d'un aveuglement.

    Enfin je crois qu'à un certain autre moment tu parles d'innovation.

    Je te pardonne l'image psychologisante de l'iceberg.

    Je m'interroge seulement sur la pertinence, pour un essai, de faire une entrée de dictionnaire, aussi élaborée soit-elle. Ne devrait-on pas au contraire isoler le concept pour ne parler que de lui et de lui seul, extraire son essence propre en balayant toute confusion possible avec des concepts proches ou voisins ?

  • Cathaséris a écrit :

    Il est vrai que dans tous les domaines, l'intuition est souvent associée à l'innovation, à la découverte, aux bonds de géant dans l'explication du monde [...]

    Étonnement moi j'ai souvent des intuitions lorsque je dois faire des corrections ou des améliorations sur des choses existantes alors que lorsqu'il s'agit de création j'utilise plutôt ma pensée logique et mon imagination.

    Cathaséris a écrit :

    L'intuition est une valeur positive ''je pense que c'est ça''. Ce que tu décris est plutôt proche du déni ''ça ne peut pas être ça''.

    Cette fois c'est moi qui ne suit pas d'accord smile Pourquoi une intuition ne pourrait pas exprimer "ça ne peut pas être ça" ? Je ne pense pas non plus que l'intention soit quelque chose de qualifiable en positif ou négatif ou bien seulement si elle c'est avéré juste ou fausse mais donc après coup seulement. En plus j'ai l'impression que cela contredit ce que tu avais écrit précédemment :

    Cathaséris a écrit :

    La théorie selon laquelle, il y aurait une vraie et une fausse intuition n'est qu'une pirouette dialectique. Tout comme le bon et le mauvais chasseur d'un sketch célèbre, lorsque rien ne nous permet de distinguer une chose d'une autre, c'est que, sans doute, il s'agit d'une seule et même chose.

    Sinon en ce qui concerne ce qu'à dit SpiceGuid, je n'ai pas eu l'impression que l'essai de Cathaséris se soit éloigné tant que ça du sujet mais je peux me tromper (ou avoir mal compris).

  • Mon esprit de quasi-universitaire souffre atrocement.

    Dans un exercice tel que celui-ci, la méthode classique que tu emploies, et qui se rapproche plus de la dissertation que de l'essai demande une analyse et des distinctions claires. Au risque de tuer le projet de discussion, je ne crois pas que ce soit fait: en te lisant, je vois que tu confonds l'impression et l'intuition, deux notions différentes - pourtant je ne nierais pas que tu "sens" intuitivement la différence toi-même quand tu cherches à séparer intuition et déni. De même, tu sembles faire l'amalgame entre plusieurs auteurs qui sous le nom d' "intuition" peuvent désigner des termes différents: tu connais leur définitions, tu les cites, mais explique en quoi leurs arguments te convainquent ou non et pourquoi tu choisis d'imposer à la place ta définition. Au reste (mais je ne vais pas non plus m'attarder), cela te permettrais d'éviter des critiques qui se fonderaient sur les thèses soutenues par exemple par Bergson dans La Pensée et le Mouvant: le fait que l'intuition est une idée première si simple, si évidente qu'il n'existe pas de moyens de l'exprimer, que toute tentative de communication de cette évidence échoue si elle se fait par les moyens normaux du langage; que toute tentative d'explication logique ne peut la transmettre parce qu'elle est déjà trop complexe en comparaison avec la pureté et la simplicité de l'intuition, et que ce que tu proposes, d'étayer les intuitions par des arguments, ne serait qu'une tentative vaine d'arriver à ce résultat. Par contre, le fait que l'intuition est une prémisse, cela il serait d'accord; mais elle est indépassable, car contrairement à la pensée logique qui se forme par construction, celle-ci a saisi la vérité directement. Et justement, lui-même avoue que les véritables intuitions sont rares, et que les "impressions" sont souvent des illusions. En citant tout ceci et en disant ce qui ne t'y convenait pas, tu aurais pu éviter mon commentaire.

    Autre problème, concernant d'autres posteurs! *s'essuie le front*

    Aka Guymelef a écrit :

    Je ne pense pas non plus que l'intention soit quelque chose de qualifiable en positif ou négatif ou bien seulement si elle c'est avéré juste ou fausse mais donc après coup seulement.

    Je pense que Cathaséris veut dire que l'intuition (non pas l'intention) donne une connaissance immédiate de la vérité grâce à une définition positive, ce qui signifie "en la définissant directement". Une définition négative explique le concept par opposition à un autre qui lui est préexistant: "L'ombre est l'absence de lumière" serait une définition négative tandis que "La lumière est ce que nous percevons du monde extérieur" est une définition positive. C'est une distinction pratique commune en philosophie mais aussi en général dans les matières littéraires, et non pas une façon de classer les différentes intuitions par une volonté morale ou basée sur un code quelconque.

    Pololesuper a écrit :

    Article intéressant.

    Tu aurais également pu développer d'autres choses comme... Est ce que l'intuition découle obligatoirement de la mécanique inconsciente ? Mais peut être bien du subconscient, des expériences vécues dans un passé récent. Nous voulons croire telle chose parce que l'idée même de croire autre chose paraît très désagréable à notre esprit (présence d'une telle divinité plutôt qu'une autre, horreurs du monde), ce qui pourrait être une forme de lâcheté, refuser de voir la vérité en face, dans ce cas les informations que nous fournissent l'intuition sont erronées.

    (oui çui-là j'ai tout cité <3)

    Ce serait une approche psychanalytique du concept de l'intuition. De la même façon que je doute fort que les progrès en neurosciences nous dévoileront immédiatement son origine et ses capacités réelles, je doute que l'analyse Freudienne moi/ça/surmoi, conscient/inconscient, iceberg dont on ne voit qu'une infime partie ou même de la ville aux bâtiments ni vraiment changeants ni vraiment au même endroit soit pertinente au moment où on cherche à savoir si le concept d'intuition touche ou non à la vérité. C'était le premier point; le deuxième concerne l'éventualité dans laquelle on discute de l'origine de l'intuition: alors le problème vient du principe même de l'inconscient, qui est l'endroit où sont rejetées toutes les expériences désagréables (et ici, on peut dire "négatives" au sens où elles ont fait du "mal"wink: tu ne trouves pas d'expérience de joie intense dans ton inconscient, surtout des règles morales/sociales ou des expériences traumatisantes. Or l'intuition, en tant que moyen direct de saisie de la vérité, n'est pas un jugement de valeur sur une expérience, mais en est un qui s'exerce sur la vérité d'une idée. Si tu comprends l'intuition en tant que tromperie ou d'illusion qui peut ensuite se révéler vraie, donc plus au sens "d'impression", là par contre il est possible de justifier que son origine viendrait des expériences refoulées dans notre inconscient / surmoi / partie cachée de l'iceberg/ ville comparable à Rome où le colisée et un nouveau WTC cohabitent sur le même espace sans se toucher (il a des idées étranges, le type qui filait de la cocaïne à sa femme). Mais je me demanderais encore quelle est la pertinence, dans un sujet qui parle de l'intuition, de chercher l'origine de l'impression, à moins de justifier par là une différence entre les deux.

    J'avouerais que j'ai assimilé la pensée psychanalytique à celle de Freud, qui n'en est que le fondateur, avec les défauts que cela implique; si tu parlais par exemple de Jung ou d'un moderne, ce que je viens de dire n'aurait alors aucun sens. Simplement, la simple mention de conscient/inconscient m'a fait tilter, à ma manière deg

    Pour finir: ceci est un météore, une boule de neige sale qui s'abat sur la terre. Je n'aurais probablement plus le temps cette semaine d'écrire un post aussi long, donc non plus de répondre; si vraiment il y a des points que vous pensez discutables et que vous les trouvez suffisamment importants, envoyez-moi un message privé ou un E-mail DoubleAccentCirconflexe'

  • Aka, tu as raison je me suis contredis. En effet, une intuition peut être négative, elle peut avoir pour origine un déni. Contrairement à ce que pense Bergson elle n'est pas plus isolée des idées préconçues de son géniteur que la pensée logique.

    Luminox, tu as raison, ce texte n'a pas grand chose d'universitaire. J'ai suivis un plan à la hâte et fait ça en quelques heures. Par contre, je parle de la distinction entre une intuition vraie et fausse (une ''impression''). Comme je le dis, je trouve que ça ne tient pas. Intuition et impression serait des pensées pré-logiques, la seule différence serait que l'une est juste tandis que l'autre pas. Pourtant, il ne viendrait pas à l'esprit de nier l'aspect logique d'un processus déductif sous prétexte que sa conclusion est erronée. La distinction entre intuition et impression est pour moi totalement artificielle. 

    Je ne me suis visiblement pas suffisamment étendu sur le concept d'inconscient que j'emploie puisque tu me parles de la théorie psychanalytique. Je pars de l'idée d'inconscient cognitif, je l'exprime d'ailleurs lorsque je parle de représentations formant la personnalité. A aucun moment, je ne parle de refoulement car ce n'est pas de cette théorie que je m'inspire. A mon avis, tu as été trompé par la citation de Freud que je retirerais si je compte réutiliser ce petit travail mais surtout tu as lu mon texte en diagonale remplissant les trous avec tes propres connaissances. Je serais intéressé de voir comment tu la lis maintenant...

    Spiceguid a mon sens tu fais la même erreur que Luminox mais elle est due au manque de clarté et de précision de mon texte. En effet, une intuition n'est, à mon sens, pas nécessairement vraie, pas nécessairement fausse et parfois même non prouvable. En ce sens, je confonds la notion avec celle ''d'impression'' mais c'est une confusion que je fais sciemment. Par contre, a aucun moment il ne m'a semblé confondre avec une conviction. Une conviction peut être logique, peut être consciente et participe à la construction de l'identité. Si j'en parle, c'est que les convictions en tant que composante de la structure mentale de l'individu sont à l'origine d'une intuition ou, tout du moins l'influence. Et si à un moment je parle d'innovation c'est comme conséquence, parfois, de la pensée intuitive. Je ne confonds pas l'un et l'autre.

    Il serait sans doute intéressant que je fasse un tel travail (mais de manière plus méticuleuse) sur l'inconscient. Les réactions promettent d'être intéressantes.

  • Cathaséris a écrit :

    Je ne me suis visiblement pas suffisamment étendu sur le concept d'inconscient que j'emploie puisque tu me parles de la théorie psychanalytique. Je pars de l'idée d'inconscient cognitif, je l'exprime d'ailleurs lorsque je parle de représentations formant la personnalité. A aucun moment, je ne parle de refoulement car ce n'est pas de cette théorie que je m'inspire. A mon avis, tu as été trompé par la citation de Freud que je retirerais si je compte réutiliser ce petit travail mais surtout tu as lu mon texte en diagonale remplissant les trous avec tes propres connaissances. Je serais intéressé de voir comment tu la lis maintenant...

    Je parlais de ce que disait Pololesuper, non pas de ce que tu écrivais.

    EDIT: oui donc. Pololessuper si tu préfères deg

  • scary C'est quoi cette horrible écorchure de mon pseudo ?!

  • Cathaséris a écrit :

    l'intuition en dit plus sur celui qui l'exprime que sur la réalité

    Je suis assez d'accord avec cette idée.

    L'intuition nous est propre alors que la réalité nous est étrangère.

    Le moment de la créativité (disons Eurêka) n'est-il pas le moment où le conscient éclaire l'inconscient pour faire apparaître son génie à la lumière de la pensée consciente ?

    Au fond de moi j'ai toujours pensé qu'il n'y avait pas de mauvais élèves, les mauvais élèves sont de bons élèves qui n'en sont pas conscients.

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