Hitman : des hits et des men

Je n’ai jamais aimé la série des jeux Hitman. Le joueur qui commence un Hitman après avoir quitté un Splinter Cell, un Metal Gear Solid ou un quelconque FPS se demande très vite ce qu’il fout dans la peau du tueur à gages 47. Parachuté dans un endroit bien gardé où il doit tuer une cible précise souvent sous haute surveillance, le joueur, tel le lion gorgé de ruse dans la savane, tente de se fondre dans les ombres, de s’accrocher à des canalisations et d’utiliser son arsenal de gadgets pour parvenir à ses fins. Sauf que là, il n’y a ni ombres, ni canalisations, ni gadgets. Les Hitman se cherchent toujours un peu. En gros, c’est un FPS (ou TPS, c’est selon) qui vous permet de changer de vêtements pour perdre l’aggro des ennemis. Ce concept est tellement simple, et semble tellement similaire à tout ce que l’on connait déjà (on dirait une recette bien connue à laquelle on a juste rajouté une épice) que l’on ne peut que se demander où est le “truc”, ce qui fait l’originalité du titre. Mais il n’y en a pas. Dans Hitman, vous êtes un tueur surarmé qui peut se déguiser, et c’est tout.


C’est ce qui m’avait frappé lors de mes premières parties. Seulement, après, j’ai acheté Hitman: Blood Money à vil prix et je me suis dit que ce concept était excellent. Hitman: Blood Money, c’est le troisième volet, le dernier sorti, genre en 2006, mais je dis ça au pif. Le prochain s’appelle Hitman Absolution, on nous promet monts et merveilles, et il sort bientôt mais on s’en fout parce que moi je veux parler de Blood Money (Entre parenthèses : je n’ai que de très vagues souvenirs de Hitman 1 et 2, donc si ça se trouve ce que je dis du 3 s’applique au 1 et au 2. Ou pas. On s’en fout parce qu’ils sont moches).

Pour un jeu sorti en 2006, déjà, il est beau. Je sais que c’est un lieu commun de dire d’un jeu qu’il est beau de nos jours, mais l’ambiance est tellement importante dans les Hitman que je ne peux tout simplement pas passer dessus. Les paysages sont vraiment jolis, immersifs, et le jeu à travers sa douzaine de missions nous fera voir tout le talent des designers : au clair de lune sur le Mississippi, ou dans la neige des montagnes rocheuses, ou encore dans une hacienda ensoleillée du Mexique, on s’y croirait vraiment. Et je dis pas ça parce qu’on m’a mis un pistolet sur la tempe pour que je le dise. C’est juste beau et agréable, et, je le redis, immersif. On se croirait dans la peau du tueur, abattu par la chaleur sous son lourd costume noir ou louvoyant dans les ombres mouvantes de la nuit de Louisiane.

En fait, cette ambiance est la principale raison qui fait que j’aime rejouer à Hitman: Blood Money. J’y rejoue pour me replonger dans des ambiances différentes selon les missions. Vous rajoutez la soundtrack de The Dark Knight, et vous obtenez tout simplement le jeu le plus immersif du monde. Vraiment.

Bon après, sur le but du jeu en lui même et le gameplay, franchement ça casse pas trois pattes à un canard. Les ennemis sont stupides. Vraiment. Ou alors ils vous grillent et vous savez pas pourquoi. C’est l’un des problèmes du jeu. Mais sinon, soyons honnêtes : c’est marrant. De sortir son arme et coller une balle dans la tête d’un mec que l’on vient de croiser dans un couloir et de ranger son arme, le tout en deux secondes, et s’éloigner d’un pas vif en faisant mine de rien, c’est inoubliable. Après, il y a deux façons de jouer : la méthode dite du bœuf (que vous connaissez bien car vous avez lu mon brillant article sur Commandos), c’est à dire tirer dans le tas en avançant, ou la méthode de l’infiltration. Croyez le ou non, j’ai utilisé les deux méthodes et lorsque j’y rejoue je continue d’utiliser les deux. C’est ultime de demeurer silencieux, insoupçonné, déguisé, et de tuer sa cible avec une corde à piano. Mais c’est aussi ultime de prendre ses pistolets et d’arriver jusqu’à sa cible en ayant massacré tout le monde auparavant. Les combats sont bien faits, il y a plein d’armes, et en même temps l’infiltration est aussi possible et demeure parfois la méthode la plus facile. Donc on nous laisse le choix, et ça c’est sympa.

J’ai beaucoup aimé le système d’upgrades. Avec le fric que vous rapportent vos missions, vous pouvez acheter des silencieux pour vos armes, des lunettes de visée, des lasers, et ça c’est cool. Autre chose, les modes de difficultés. Chose rare, il y a un intérêt à finir le jeu dans des modes de difficultés différents. Pourquoi ? En mode facile, outre que vous avez beaucoup de vie et que les ennemis sont moins puissants, vous pouvez sauvegarder. En mode pro, vous ne pouvez pas sauvegarder. Et là je vous vois venir ! Bouuh, c’est nul de pas pouvoir sauvegarder ! C’est mal ! Non. D’abord, j’ai fini le jeu en facile, pour voir un peu les niveaux et les ficelles des missions. Ensuite, je l’ai fini en mode difficile. Et là, il y a du challenge (pas en mode facile, pas du tout). Mais attention, je suis un malade des sauvegardes. J’ai fait des milliers de sauvegardes sur des jeux qui n’en nécessitaient que quelques centaines. Eh bien avec Hitman: Blood Money, j’ai découvert un plaisir nouveau, celui de ne pas sauvegarder, d’être prudent, de payer cher ses erreurs. En même temps aucun niveau, quand on est bon et qu’on le connait, ne met plus de dix-quinze minutes à se finir (quand on le connait hein, sinon c’est une heure ou plus). Je ne vous parle pas plus du gameplay, on est pas là pour ça.

Donc ouais, une douzaine de missions, environ 10 heures de jeu, mais par contre une rejouabilité énorme : j’en suis à 30 heures de jeu et je l’ai fini (en facile et difficile) en 15 heures au total, je pense. Sauf que parfois, j’ai envie de me connecter et de faire un massacre, ou d’aller m’infiltrer,  ou encore d’aller faire un cluedo.

Un cluedo ? Ben oui ! C’est simple, vous devez tuer le plus de personnes possible dans le niveau sans vous faire repérer par les gardes. Donc bien souvent, on tue quelqu’un, on attend l’attroupement autour, on chope une cible un peu à part, on fait un détour, on revient, on tente une attaque mais oups y a un garde qui passe, et ainsi de suite. Très marrant. (Je vous conseille Flatline ou la mission sur le Mississippi pour ce type de mode fait maison.)

Un must-have, un jeu multi-fonctions, très rejouable, très complet. Une réussite.

Originellement posté sur http://izualeyes.tumblr.com/

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6 Commentaires

  • Je suis d'un avis exactement semblable: ce jeu est énorme. Je ne l'ai pas encore fini par contre, parce que je prend mon temps et fait toutes les parties en difficile (avec 3 sauvegardes, quand  même). Pour l'instant, toutes les missions sauf une en infiltration (la seule que je n'ai pas faite en infiltration, c'est la troisième des vraies... dans le paysage des banlieues riches américaines parce QU'ON ME DONNE DEUX SILVERBALLER ALORS ZUT).

    Bien envie de le finir de nouveau maintenant.

  • J'ai pas trop insisté dessus dans l'article mais passe la soundtrack de The Dark Knight derrière (composée par Hans Zimmer), ça augmente l'immersion à 300% smile Content que ça t'ait plu !

  • Il y a pas mal d'années de cela, lorsque mon zombinôme de l'IUT m'avait montré le jeu (le 1 je pense) il est vrai que ça donnait l'impression que tu pouvais faire les missions avec des "trucs" d'infiltration mais lui préférais la jouer généralement gros bœuf et mitrailler tout ce qui bouge (sûrement une déformation suite à une pratique de Half-Life en réseau trop intensive). Bref peut-être que c'est là tout l'attrait de la série, où tu te la fait discretos ou tu zigouilles tout le monde.

  • En passant...

    Hitman 1 : Codename 47
    Hitman 2 : Silent Assassin
    Hitman 3 : Contracts
    Hitman 4 : Blood Money

    wink

    Tu remarqueras aussi que les musiques sont de Jesper Kyd, et ce mec a du talent. Pour info c'est aussi l'auteur des musiques de Assassin's Creed. Comme quoi, les musiques de meurtrier, c'est son crédo, à lui.DoubleAccentCirconflexe

  • J'ai toujours eu un avis mitigé sur la série des Hitman. Je l'ai découverte tôt (peut-être trop ?) et je trouvais que c'était drôlement chouette comme idée. Seulement voilà, je n'ai jamais réussi à passer la première mission d'Hitman 2 sans finir avec le rang "Tueur psychopathe". J'ai pourtant essayé plusieurs approches, déguisé en fleuriste, en livreur, en essayant d'être discret, rien n'y a fait. J'ai ainsi fait quelques missions supplémentaires mais m'est toujours resté un goût d'inachevé, comme si je passais à côté de la moitié du jeu.

    Je n'ai toujours pas retenté d'y jouer, mais je considère toujours la série comme ayant un concept cool.

  • Bah la première mission du 2, de mémoire, les déguisements de livreur, c'était pour passer les premières sécurités, en cachant tes armes dans le cageot du livreur. Après tu devais aller à l'intérieur, et effectivement, c'était très dur d'atteindre le mec à tuer sans faire un massacre. Surtout quand tu dois aller à la cave directement après, puis récupérer un moyen de te casser (genre la voiture de course)...

    J'avais dû réussir presque toutes les missions du 2 en "assassin silencieux" à l'époque, mais en fait, ce rang requiert à chaque fois de savoir aussi bien qu'un développeur du jeu comment fonctionne l'IA et les patrouilles de gardes, sans oublier de savoir quels sont les trucs cools que tu peux faire. Malheureusement, souvent, ces trucs te niquent ta discrétion et t'empêchent d'avoir le rang "assassin silencieux". Par exemple, l'échappée en voiture de course, tu oublie, pas assez discret.DoubleAccentCirconflexe

    Cette série m'a pas mal influencé dans la modélisation 3D. Rien que la première mission de Blood Money, tu vois 47 qui marche sur un ponton, gros plan sur ses pas discrets, t'as une planche qui remue... C'était tout bien modélisé, vachement détaillé (et parfaitement inutile et donc indispensable), et ça, typiquement, ça m'avait trop donné envie de me lancer là-dedans.

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