Un voyage au Burkina Faso 2012

Adorant voyager, et avide d'aventure, c'est en 2012 que je décidai de partir en voyage pendant 5 semaines au Burkina Faso avec mon professeur de biologie et géologie de terminale, un des pays les plus pauvres du monde pour faire de l'humanitaire, mais surtout pour mon expérience personnelle. 

Je vais donc vous parler ici de l'intensité de cette entreprise, de mes ressentis personnels, et du projet auquel j'ai participé en général.

Here we go.

Sup bro ?!


Première étape : arrivée à Ougadougou.

Installation dans la capitale

Ça y est. Nous sommes enfin arrivés après plusieurs longues heures d'avions, nous avons enfin atteint la capitale. Ma première impression est très simple... Il fait CHAUUUUUD !

Bref, nous arrivons à la douane afin de présenter nos passeports. La rigueur des normes pour rentrer dans le pays m'arracha un petit rictus, quelqu'un avec réussi à entrer dans le pays devant mes yeux sans passeport et carnet de vaccination sous prétexte qu'il avait ''oublié'' le sien, epic win.

Pour l'instant rien de bien extraordinaire à part la chaleur, les innombrables affiches publicitaires pour les opérateurs téléphoniques locaux, ou le trafic routier comparable à celui de Strasbourg le jour de l'an, l'odeur du ''super'' (oui, les burkinabés utilisent du ''super'' pour leurs véhicules) était d'ailleurs très désagréable. Mais les premiers chocs émotionnels et chocs en général ne vont pas tarder à se faire ressentir au sein du groupe.

Arrivés à nos appartement, tous pensions que nous allons nous éclater ici, les gens sont souriants, nous avons été confrontés à pas mal de situations cocasses. Nous avons eu raison, parce que ce voyage était en effet magnifique, un peu long à mon goût mais une expérience incontournable malgré tout.

Première mission, s'acclimater 

Si la chaleur avait été la seule difficulté du voyage, je n'y serai pas allé par risque de m'ennuyer. Heureusement (et malheureusement), plusieurs pathologies et moustiques étaient au rendez-vous pour nous accompagner ainsi qu'un bon nombre d'autres choses que je décrirai dans le reste de l'article, notamment en ce qui concerne les coutumes locales.

Par conséquent, nous passèrent nous premiers jours au Burkina Faso à faire du tourisme dans la capitale pour s'habituer au pays. Nous visitâmes plusieurs endroits intéressants.

Le marché:

Au Burkina Faso, les personnes les plus aisées vivent du commerce, et profitent de la naïveté des touristes pour leur grappiller de l'argent, mais peut on vraiment leur en vouloir ? C'est de notre faute si on est bête, de plus ils font ça pour nourrir leur horde d'enfants. Tout ce que vous achetez se négocie, se discute. C'est même très mal vu de ne pas négocier un prix là-bas ! Tous les coups sont permis, culpabiliser l'adversaire, baisser la qualité de sa marchandise etc... On y prend vite goût et c'est très marrant ! Là-bas, j'ai acheté un magnifique sabre touareg fait main avec lame en acier (de récupération sans doute, il est très difficile de faire des alliages précis de fer et de carbone à la main) et manche en cuir de chameau, mais pas sans imperfections à environ 20 000 CFA (monnaie locale) ce qui représente un peu plus que 30€ alors qu'au début le marchant me l'avait proposé à 45 000 CFA !

Le marché à Ouagadougou fait plusieurs kilomètres carrés, il est absolument immense, des marchants d'épices, des charlatants aux vendeurs de produits de toilette, nous n'avons échappé à rien (même pas le rayon viande avariée qui retournait l'estomac des plus fragiles des membres du groupe).

L'ambassade

Le 14 Juillet nous étions allés à l'ambassade pour faire la fête (youpi j'adore danser), à ce moment j'ai remarqué plusieurs choses: Les noirs adorent faire la fête et s'éclater, encore plus que nous, ils dansent aussi merveilleusement bien, et les bières locales sont absolument excellentes. 

Ce voyage s'annonce vraiment très bien.

Wééé, on fait la fête ! (Désolé pour la qualité pourrie de la photo)

2ème étape : arrivée au petit village D'Imasgo

Nos premiers jours à Imasgo :

Nous voila acclimatés et fin prêt à affronter le gros du voyage, l'objectif de ce voyage; apporter des fournitures scolaires aux écoles, donner des cours, et aider de jeunes filles mariées de force. Après plusieurs heures de bus non pas sans péripéties amusantes, (un petit désembourbage etc...) nous atteignîmes enfin l'objet de notre quête, le village d'Imasgo ! A ma grande surprise, tout le village était réuni à ses portes et nous attendait déjà avec impatience.

Heu... Salut Tout de suite, ils se mirent à danser, à faire la fête, de nombreux spectacles et un sketche comique (qu'ils interprétèrent dans leur dialecte, le ''moré'' donc au final on a rien compris, par contre les autres avaient l'air de bien s'amuser). Bref ils étaient extrêmement heureux de notre arrivée, ce fut une scène impressionnante à voir, mais surtout à vivre. Ces gens vivaient au sens propre d'amour et d'eau fraîche. Ils nous avaient fait comprendre que malgré le fait qu'ils n'avaient rien mangé de la journée, notre simple présence les avait rassasié. Incroyable !

D'habitude j'aime pas les gosses, mais ceux-là, ils sont cools. (Je suis le mec entre les deux meufs). Nous intégrâmes ensuite nos appartements...

Nos logions dans deux maisons (une pour les filles, une autre pour les garçon sous ordre de mon professeur de bio-géo) que nous avait légué les deux familles les plus aisées du village. A ce moment, l'appartement à Ougadougou qui nous semblait être limite d'un point de vue confort, était maintenant à nos yeux du grand luxe comparé à ce qui nous attendait dans cette maison. Pas de lumière, pas d'électricité, rarement de l'eau (non potable) et des essaims de moustiques et de parasites en tout genre pas possible, de plus les matelas sur lesquels nous dormions étaient peu confortables, mais la fatigue du voyage ne nous empêcha pas de s'endormir. Cependant le cuisinier du village qui s'occupa de notre alimentation était à mon goût vraiment très doué !

Le lendemain, les cours commençaient déjà, nous voila en train de donner des cours pour préparer des burkinabés à anticiper leur année scolaire pendant deux semaines ! Nous étions amenés près des salles de classe en pick-up (les voyages en pick-up étaient d'ailleurs très fun, j'ai toujours rêvé de ces passages dans les jeux-vidéos où il nous fallait éviter un bon nombre d'obstacles sur le toit d'un train ou d'une voiture), par conséquent, j'était souvent le seul con debout sur le toit de la pick-up à tenter des trucs dangereux (quel inconscient je suis).

Arrivés près des salles de cours, nous nous présentâmes pour ensuite leur donner une première leçon (je m'occupais d'enseigner les mathématiques dans une classe de secondes). Les élèves étaient souvent plus âgés que moi-même mais étaient très calmes, attentifs, intéressés, mais extrêmement timides, peu d'entre eux osaient aller au tableau pour résoudre les exercices, ce fut une étape difficile que de leur inspirer confiance à tous, c'était également difficile de s'adapter à leur niveau parce que certains étaient très doués alors que d'autres ne comprenaient rien. Il semblait que leurs anciens professeurs étaient violents avec eux et les frappait...

Pendant les récrés nous organisions des évènements sportifs (foot, ballon prisonnier, sprint, relais), entre les élèves et les professeurs, les élèves couraient pieds-nus sur des cailloux pointus et étaient désavantagés, mais n'étaient pas pour autant sans ressource, je réussi néanmoins à arriver premier dans un challenge de sprint organisé entre les élèves de seconde, première et terminale. En ce qui concerne les matchs de foot, d'habitude j'aime pas le foot mais il faut dire que là, c'est pourquoi plus... Spartiate, contrairement à la télé où le joueur pleure s'il a trébuché sur le ballon, ici les burkinabés ont beau mordre la poussière suite à une chute digne des plus grand cascadeurs d'Hollywood, ils se relèveront le sourire aux lèvres sans broncher, c'est une qualité que j'admire particulièrement chez ces gens, par contre je suis nul en foot.

Certaines fois l'après-midi, les filles s'occupaient des femmes mariées de force. C'est aussi à ce moment-là que les premières maladies plus ou moins graves infectèrent certains membres de notre groupe. Deux personnes souffraient d'une grosse insolation couplée avec une tourista, tandis que 70% du reste du groupe souffrait de diarrhées, de vertiges etc... Moi même à partir de la seconde semaine j'ai attrapé une otite externe (alors que je tombe pratiquement jamais malade), absolument insupportable, je pouvais essayer de toutes mes forces de lutter contre cette douleur abominable, de me calmer, rien à faire la vie me mettait au tapis, c'était juste horrible, comme si vous ne pouviez plus utiliser votre tête, votre intelligence, comme si votre machoire et votre gorge étaient prises de crampes et que quelqu'un s'amusait à vous percer l'oreille d'une épingle à tricoter toutes les 5 secondes. Mon professeur fit de son mieux pour me soigner mais rien n'y fait, il m'emmena donc à l'hôpital de Koudougou, l'hôpital le plus proche pour voir un spécialiste.

Visite chez le spécialiste :

Arrivé à l'hôpital, la présence de toutes ces personnes titubantes et défigurées ne passaient pas devant mes yeux sans heurter ma sensibilité, quant l'heure de ma consultation fut arrivée, un médecin très grand et musclé se trouva devant moi et me serra la main avec le sourire (ce sourire que l'on retrouve tout le temps chez tous ces burkinabés me manque beaucoup décidément...), il me posa quelques questions classiques sur ce que je faisait au Burkina et sur mon oreille, me demanda où et comment j'avais mal puis soudain... Il déposa son doigt sur mon oreille, et je reculai de trois mètres ! Le simple fait qu'il ait déposé son doigt sur mon oreille m'était insupportable. Puis pour mon bien, il me choppa un bout d'oreille avec une main, puis le bout diamétralement opposé avec l'autre et tira comme une brute pour observer le fond de mon oreille. Pensant être un pro du self-contrôle, j'ai rapidement réalisé que ce talent était très limité car je dus me concentrer de toutes mes forces pour ne  pas crier. Finalement il me prescrit quelques antibiotiques et anti-inflammatoires, j'était abattu. 

Pris nous reprîmes nos activités respectives jusqu'à la fin du premier séjour à Imasgo que nous avions fêté dans un bar, où nous avions dansé et bu de la bière.

3ème étape : Séjour à Nazinga

Après l'humanitaire, le tourisme ! Hélas tous ne purent en profiter parce que, le sous-directeur de mon ancien lycée qui nous avait accompagné attrapé une grosse gastro entérite, tandis que l'un de mes camarades attrapa le paludisme ! Ce même camarade que j'admirais pour ses qualités sportives, pour sa détermination et son courage était là complètement détruit par ses 40° de fièvre, les crampes qu'il avait dans tout son corps, et ses vomissements. Je ne l'avais jamais vu comme ça même dans les pires moments, c'était assez choquant, il titubait, délirait, et tirait une tête de mort-vivant, j'évitais même de le regarder car j'avais l'impression de faire du voyeurisme. Heureusement pour lui nous étions allé voir un médecin qui lui prescrit un traitement adéquat avec lequel il fut remis sur pied en 2-3 jours.

La 3ème étape de notre voyage était le parc naturel de Nazinga, un parc tellement immense que nous ne pouvions pas en voir les limites même sur le sommet d'une colline. Avant tout, nos guides et nos professeurs nous parlèrent du comportement à avoir en fonction des différentes situations pour la sécurité du groupe, hélas, c'est à ce moment que moi et mes potes commirent les pires boulettes.

Il faut savoir que nous logions dans des huttes à côté de mares, et qu'il y avait des serpents, des scorpions, énormément de moustiques (enculés de moustiques !), des éléphants, des hyènes, des babouins, et toutes sorte d'animaux dangereux. Je fis (non-intentionnellement) toutes les conneries à ne pas faire.

Le soir du premier jour au parc, moi et mes deux potos avec qui je partageais ma hutte sommes allés boire une bière dans le resto du parc, quand nous sommes revenus bourrés, nous avions croisés mon professeur de bio-géo, je lui ai souhaité bonne, il me répliqua avec le sourire ''Bonne nuit mais ça ne va pas être marrant pour vous !'', ça m'a pris 3 bonnes secondes pour comprendre le sens de cette phrase jusqu'au moment où je vis notre hutte la porte grande ouverte et la lumière allumée ! (C'était d'ailleurs la seule lueur visible à 500 mètres à la ronde ce soir-là). Je n'ai pas besoin de vous dire que les moustiques étaient très contents ce jour-là.

Le deuxième jour, lorsque nous parcourions ce dangereux parc sur le toit d'une 4x4 avides de photos, (d'ailleurs on a croisé un burkinabé qui se promenait tranquillement à vélo dans le parc... wtf ?!) j'ai repéré de drôles de fruits qui ressemblaient fort à des kiwis dans les arbres, tout heureux et niais je décidai d'en chopper un et compris, mais trop tard qu'il s'agissait de fourmilières, mais des GROOOOSSES FOURMIS, encore une fois le voyage s'avéra être douloureux parce que les paisibles voyageurs qui se trouvaient derrière moi hurlaient même s'il n'avait qu'une seule de ces fourmis qui leur pinçait le bras, tandis que moi j'en avais une vingtaine sous ma chemise. Heureusement que le guide était là pour mettre fin à mes souffrances, en choppant chacune de ces fourmis à mains nues une par une pour les balancer du 4x4. Bref, on a bien rigolé.

Heu... Sinon... Vous connaissez Mortal Kombat ?

4ème étape : Encore un peu de tourisme

Après avoir vu des éléphants et pique-niqué à côté d'une charogne, nous partîmes à la conquête des sites touristiques alentours, en allant à Bobo aux différents villages animistes etc... Mais mon endroit préféré était incontestablement Banfora !

Les fleuves de Bobos absolument pas pollués. (Mais alors vraiment pas) Banfora était le seul lieu touristique là-bas où il y avait du relief, mais mes professeurs m'interdisaient encore une fois de faire des trucs trop dangereux, adorant escalader, j'étais un peu frustré, mais notre sécurité était plus importante que tout.

Je peux l'emmener en France ?

Etape 5 : Retour à Imasgo

Sans doute l'étape la plus pénible, après 4 semaines nous commencions à avoir le mal du pays, mais nous passâmes la dernière semaine à animer des centres-aérés pour de jeunes africains. Malgré leurs visages angéliques, ce sont de véritables sales gosses ! Ils volent, violentent leurs camarades, rigolent quand quelqu'un se casse la gueule, mais c'est aussi pour ça qu'ils sont si adorables <3

Encore une fois, deux des membres de notre groupe attrapèrent le paludisme et un de mes confrère qui s'était blessé avait failli attraper une septicémie !

Nous sommes également allé dans un village à proximité pour déposer la première brique de l'école que nous avons financé grâce à l'argent des gens qui ont bien voulu cotiser pour ce projet. En remerciement, ils nous ont donné un bouc que nous avons mangé, et des œufs (ce fut à peu près le même présent que nous offrirent tous les villages dans lesquels nous avions apporté des fournitures scolaires), cadeau un peu difficile à accepter dans la mesure où tous les habitants de ces villages souffrent de la famine, mais les cadeaux là-bas ne se refusent pas !

Hmmmmm ! <3

Etape 6 : Coming back home

C'est après les pleurs, et les adieux déchirants qui nous séparèrent de ces Hommes si accueillants et généreux qui nous avaient accompagné pendant cinq semaines et deux jours. Mais personnellement j'étais assez content de rentrer car je commençais à m'ennuyer, j'avais obtenu ce que je voulais, une des plus belles expériences que puisse faire l'Homme moderne dans un pays développé.

Quand nous rentrâmes à Paris, la différence de mentalité se fit tout de suite sentir. Les gens sont déprimés, pressés, impolis, et bousculent tout le monde, quel triste spectacle. Heureusement que mes parents m'attendaient avec impatience à l'aéroport de Strasbourg où je pus enfin rentrer chez moi pour leur raconter mon périple. (Et reprendre mes mauvaises habitudes).

15 Aout, jour des adieux. Il y a tellement de choses à raconter que j'ai probablement survolé certains passages importants, je n'ai pas parlé des orpailleurs que nous avons rencontré et de leurs conditions de travail épouvantables, de Ouaga 2000 qui contient tous les bâtiments présidentiels du pays, et de plein d'autres choses. Je compléterai donc cet article en fonction de vos suggestions.

Réponses à vos questions:

C'est ici que je répondrai à vos question si vous en avez, allez y !

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11 Commentaires

  • Très bel article sur une très belle expérience DoubleAccentCirconflexe ça a l'air tout à fait impressionnant comme voyage! 

    (Par contre en tant que correcteur orthographique, je me dois de te dire que le passé simple des verbes du premier groupe à la quatrième personne se finit en -âmes, pas en -èrent.

    Par conséquent, "nous passâmes" et non "nous passèrent", "nous visitâmes" et non "nous visitèrent", etc...)

  • Fait et merci smile (Tu aurais pu m'avertir par MP quand même).

  • Il est rigolo de constater que l'on a fait tout les deux des voyages au bout du monde mais avec pas du tout les mêmes raisons.

    Concernant les épisodes maladifs, est-ce que c'était limité qu'à vous les étrangers aux défenses immunitaires affaiblies ou bien est-ce que cela arrivait aussi au reste de la population locale (surtout considérant les eaux très très pures des fleuves de Bobo par exemple) ?

  • Aka Guymelef a écrit :

    Concernant les épisodes maladifs, est-ce que c'était limité qu'à vous les étrangers aux défenses immunitaires affaiblies ou bien est-ce que cela arrivait aussi au reste de la population locale (surtout considérant les eaux très très pures des fleuves de Bobo par exemple) ?

    Eh bien... Nous les étrangers étions évidemment plus sensibles aux pathologies locales. Mais nous étions sous malarone (antibiotique anti-paludisme que l'on devait prendre tous les matins à 9h00 mais pas 100% fiable et avec beaucoup d'effets secondaires) et notre prof avait amené sa propre trousse de soins. 

    Cependant le reste de la population locale était également très exposée aux maladies, voir plus que nous à cause du manque d'hygiène. Le paludisme est d'ailleurs la première cause de décès chez au Burkina Faso. Mais ça concerne surtout les enfants. Les adultes qui ont réussi à survivre  à leur plus jeune âge à ces maladies sont généralement beaucoup moins malades.

  • Quand je vois ce genre de voyages, je me dis : "Mais c'est fantastique, merveilleux, c'est une chose exceptionnelle !"

    Je passe par une phase de rêve sur le voyage, puis j'ai envie d'en faire un moi aussi, puis je me rends compte que j'en ai rien à foutre, et là je me sens profondément misérable.

    T'as eu une grande chance, Pololessuper, j'espère que tu en garderas un souvenir immortel ! sourire

  • Tu es allé là où la misère n'est pas moins pénible au soleil.

    Si tu avais pu choisir ta destination, n'aurais-tu pas préféré l'Asie ? Un dojo. Ou un temple shaolin. Un entraînement aux arts martiaux.

  • SpiceGuid a écrit :

    Si tu avais pu choisir ta destination, n'aurais-tu pas préféré l'Asie ? Un dojo. Ou un temple shaolin. Un entraînement aux arts martiaux.

    Oui ça aurait été cool, mais je n'aurai pas choisi une telle destination pour les mêmes objectifs que j'avais en allant au Burkina Faso.

  • Et bien, quelle aventure, heureusement que vous étiez bien encadrés ! Est-ce que ça a changé ta vision du monde ? Personnellement je n'ai pas du tout envie d'aller en voyage dans de tels pays en voie de développement, parce que je sais que je supporterais très mal la différence de niveau de vie entre les autochtones et moi. Je culpabiserai à fond, du coup je ne profiterai pas du tout du voyage.

    C'est pour ça que je ne suis parti en voyage que dans des pays développés. Je connais déjà les inagalités mondiales, je n'ai pas besoin de les prendre en pleine face.

  • Ertaï a écrit :

    Est-ce que ça a changé ta vision du monde ?

    Eh bien... Pas vraiment, cependant lorsque je suis revenu chez moi j'ai quand même plus ou moins pris conscience de la chance que j'avais, je veux dire... On sait tous qu'on a de la chance par rapport à eux, mais on ne le ''ressent'' pas vraiment. Par conséquent je suis devenu plus généreux avec ma mère qui, tout le temps agit de manière à faire ce qu'elle pense qu'il y a de mieux à faire pour mon bien.

  • Très bel article, merci de nous faire partager tout ça wink

    Si je voulais te faire peur, je dirais que les symptômes du paludisme (malaria) peuvent apparaître même des mois ou des années après l'infection. Enfin, il m'a semblé comprendre que lorsque l'on est infecté du palu, c'est pour la vie quoi sourire

  • Très belle article. Par contre, j'ai moi aussi fait un voyage au Burkina, et je n'en ai vraiment pas ressorti les mêmes impressions.

    Cela tiens peut-être au fait que je suis majoritairement resté dans les villes (Bobo-Dioulasso principalement), mais je n'ai vraiment pas eu cette impression de "quelle chance nous avons vis-à-vis d'eux".

    J'ai l'impression que se dire ça, c'est tombé dans le piège d'un matérialisme qui définirait qui nous sommes. Vous allez me dire que le matérialisme c'est pas top, mais qu'il y a quand même des choses dont tout humain a besoin. Et bien c'est vrai, mais je n'ai jamais eu l'impression qu'ils manquaient vraiment de l'indispensable. De tout les gens que j'ai rencontré, aucun n'avait l'air de mourir de faim ou de soif, ni ne vivait dans la rue. Alors c'est clair, il mangeait peut-être moins que nous qui finissons tous avec de l'embonpoint, et ne disposaient pas de maisons de la taille des nôtres... et encore... quand on voit la taille de certains appartement ici, je suis pas sûr que tout le monde soit si mieux loti. 

    Pour moi, ce qui rend relativement plus dure la vie là bas qu'ici, c'est d'une part le manque de travail, qui, dés lors qu'il existe un vrai manque de liquidité, va induire qu'il n'y aura aucune épargne. Ce n'est pas dans la mentalité que de garder des sous pour plus tard. Ca va surtout se restreindre à chercher un petit travail pour la journée, se payer à manger à soi et à sa famille/ses amis qui n'ont rien ce jour là, et dépenser le reste dans un brol pas nécessairement indispensable comme du crédit téléphonique, réel gouffre financier ajd pour nombre d'africain. A ce sujet, il m'a été étonnant de voir que les seules grandes publicités routières que l'on voit vente le téléphone, l'internet, et les cubes Maggi... 

    Enfin, l'autre point difficile, et pour moi le seul qui soit véritablement problématique, c'est le coût exorbitant, au regard de leurs revenus, des soins de santé. Une simple grippe (bon c'est autre chose là bas évidemment, mais c'est pour donner l'idée) va gréver le budget d'une famille pour un mois alors que ce ne devrait être qu'une formalité. Je vous laisse imaginer lorsque le malade demande des soins plus importants... Ce qui fait qu'il se retrouve à acheter les cachets à la pièce, sortis de leur boîte, voir de leur plaquette. Du coup, impossible d'être sûr de ce que l'on achète, et mieux vaut s'en remettre à la médecine traditionnelle, moins cher, mais aussi moins efficace pour des maladies plus grave (mais qui adoucis par contre très bien, de ce que j'en ai vu, les crises de palu par exemple).

    Néanmoins, dans l'ensemble, ce voyage m'a grandement fait relativiser la situation là bas. Les gens ne manquent pas "de tout", et ne m'ont pas donné l'image de petits malheureux qu'il faut à tout prix aider sous couvert d'être responsable de leur mort. Les gens sont souriant et honnête. Bien sûr je parle de l'Afrique de l'Ouest (Burkina et Mali pour moi), et il est certains que la situation n'est pas la même partout sur le continent. Je tiens aussi à souligner que ni moi, ni mon père avec qui j'étais parti ne somme tombé malade. Une petite chiasse de temps en temps lorsqu'on avait bien bu, rien d'anormal en somme. Pourtant, alors qu'on faisait super attention les premiers jours, on a finis par ignorer tout les conseils occidentaux (que de l'eau en bouteille, que des aliments cuits, pas de fruits déjà épluchés,...) pour manger et boire normalement pendant les 3 autres semaines. 

    Ca me rappelle d'ailleurs le trajet en car de Ouagadougou à Bobo-Dioulasso. Le trajet se fait en car et dur 3-4h. A la moitié du trajet, la pause se fait sur un petit marché/aire routière où se bouscule nombre de petites échoppes qui vendent de la viande grillée, du pain, des fruits, etc... A l'aller, encore empreint de tout les conseils d'hygiène nous n'avions acheté, avec grande crainte, que des biscuits au sésame et au miel, mais qui se sont avéré délicieux. Quand on se rappelle du retour, à ce même endroit, nous avons acheté chèvre grillée/piment/oignon, pain, café, fruit,... en somme, tout ce qui nous faisaient envie, sans plus être regardant sur rien. Nous avions compris qu'il ne servait à rien d'être craintif et que nous pouvions manger à notre faim...

    Et pour la petite histoire vu que tu n'en as pas parlé, Burkina Faso veut dire: "Le pays des Hommes intègres". C'est Thomas Sankara qui aura donné ce nom au pays avant de se faire assassiner par les Etats-Unis au cours du grand jeu de la Guerre Froide. Il est en quelque sorte le mythe fondateur de l'indépendance du pays, et les gens sont fier du noms de leur pays et ne voudraient pas lui manquer de respect. C'est pourquoi le vol est très très mal considéré au Burkina. Un voleur perdra généralement toute estime de son entourage si il est pris. On ne parle évidemment pas ici de la négociation marchande dont tu parles et où il me semble que comme moi, tu t'es bien fait avoir. Une division du prix par deux nous parait tout de suite incroyable, mais on m'a dis par la suite qu'en tant que blanc, il vaut mieux directement tabler sur une division par 10 smile.

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