Thomas n’avait pas à se plaindre.
- Je suis malheureux.
- Malheureux ? Pourquoi ? De quoi ? J’aimerai bien savoir ce qui peut légitimer pareille affliction. As-t-on jamais brisé ton cœur ? As-tu jamais subi la moindre brimade ? Quelqu’un a-t-il jamais abusé de toi, d’une façon qui mérite que l’on s’en souvienne ? As-tu jamais connu la misère, la maladie, la perte de tes êtres chers, s’est on jamais montré cruel envers toi ? As-tu jamais eu à sacrifier une part vivante de ta petite personne ?
- Non.
- Alors tu n’es pas malheureux. Tu peux t’estimer heureux ; heureux de ne pas connaître le fait de ne pas l’être.
- Si, je suis malheureux.
- Mais de quoi, alors ?
- Je suis malheureux de ne pas avoir de raison de l’être.
- Je te demande pardon ?
- Je suis malheureux de ne pas avoir de raison de l’être.
- Ne répète plus jamais ça.
- D’accord.
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