Un long couloir blanc, voilà ce qu'il arpentait depuis une éternité, du blanc, encore du blanc. N'existait-il pas d'autre couleur dans ce monde ? Le pire, c'est qu'il ne ressentait aucun besoin, arpenter ce couloir, voila ce qu'il pouvait faire à part rester planté là. Ou peut-être que.... Il ferma les yeux, puis les rouvrit : le couloir était pourpre, ruisselant de sang, des cris résonnaient dans ses oreilles. C'était insupportable, il ferma vite les yeux et les ouvrit de nouveau, pour retrouver son couloir blanc. Sans raison il se mit à courir, courir, courir, puis il trébucha et tout devint noir.
Elle ouvrit doucement les yeux. Elle se trouvait dans une pièce, blanche, pourvue de 8 portes – 2 sur chaque côté de la salle -, aucune personne à l'horizon. Elle regarda une porte, un long couloir blanc, une autre, un autre couloir blanc, pareil pour les autres portes. Où suis-je tombée ? Elle s'assit au milieu de la pièce, ferma les yeux, et attendit. Elle se rappela. Jade, c'est son nom, voilà... Jade...
Blanc, c'était tout ce qu'elle voyait, bien qu'elle était dans son élément, elle n'aimait pas ça. Une pièce, une porte, et derrière cette porte : un couloir, blanc lui aussi. Elle avança, le long du couloir, elle avança. Blanc. Elle se mit à courir. Blanc, blanc, blanc, blanc, blanc, toujours du blanc. Puis elle pris conscience d'elle-même, elle était nue, sans rien, juste elle. Elle ferma les yeux, les ouvrit : elle était maintenant vêtue d'une parure de voyageuse. Ah mieux quand même. Elle avait soif, non, elle n'avait pas soif, elle avait l'impression d'avoir soif. Elle voulu parler, crier, mais rien ne sortit de sa bouche. Il ne lui restait plus que le choix d'avancer, ce qu'elle fit. Elle courrut de toutes ses forces, non plus, pas de toute ses forces, elle le sentait. Elle courrut, de plus en plus vite, toujours plus vite. Puis les murs commencèrent à se zébrer de pourpre à l'horizontal. Elle ralentit pour les observer, mais au fur-et-à-mesure qu'elle ralentissait, les zébrures disparaissaient. Elle recommença donc à courir, toujours plus vite. Les murs étaient complètement pourpres désormais. Des créatures, semblables aux Erlaux, mais en plus grand apparaissaient sur les murs. Ne te préoccupe pas d'eux, cours, ne fait que ça, ne pense à rien d'autre.
Il se réveilla, à son plus grand malheur, encore dans le couloir blanc. Une créature apparut devant lui, et par réflexe, il voulut prendre son arc, mais il n'était pas là. La créature lui avait l'air familier, mais il ne savait pas pourquoi. Il s'approcha d'elle. Il ne pouvait rien voir d'elle, sous son grand manteau lui couvrant tout son corps. Il souleva le capuchon, et découvrit avec stupeur son propre visage, mais déformé par les maléfices de l'Obscurité, un visage laid, horrible, n'inspirant que crainte et terreur. Il recula, fermant les yeux, puis les rouvrit pour voir que son double maléfique avait disparu. Qu'est-ce que cet endroit ?
Pourquoi... voilà la question qui flottait dans la tête de Jade, pourquoi est-elle là ? Et ses armes, elles avaient toutes disparues. Tous son équipement en fait. Si on voulait l'agacer, c'était raté, par contre, pour lui faire mal aux yeux, c'était réussi. Si seulement elle pouvait trouver la bonne porte pour sortir. Elle ouvrit les yeux, pour découvrir qu'il ne restait plus qu'une porte. Elle l'ouvrit, encore du blanc, mais un couloir cette fois. Tant qu'à faire...
Le couloir s'arrêta, pour laisser place à un trou béant noir. Au loin on pouvait distinguer une surface plate. Loin, trop loin. Mais si elle avait put courir aussi vite, elle pouvait sûrement sauter aussi loin. Si elle ratait, elle pouvait sûrement dire adieux à la vie, quoique... Elle se rappela le démon de Volfenbourg, le coup de bras, le vol, le choc, le sort de dédoublement, puis le noir complet. Elle sauta.
Il frappait les murs, afin de les briser, mais en vain. Il s'affala à terre, et cria, un cri de désespoir.
Courir, on ne pouvait rien faire d'autre dans cet endroit. Courir. Faire de plus grandes enjambées, plus grandes, plus grandes, grandes... Le couloir pourpre, les créatures, jamais s'arrêter. Puis le trou noir. Au loin la surface blanche, avec une personne dessus. Elle savait qui c'était. Siya... Elle était là-bas au loin, trop loin.
Elle atterrit sur la plate-forme, et se dirigea vers le centre. Un cercle bleu, tracé à même le sol, un bête cercle. Elle se place au centre. Au bout de quelques instants, elle aperçut une ouverture blanche, avec... Jade, dedans. Elle tendit la main vers elle et se sentit aspirée puis le noir complet.
Jade sauta, puis se sentie traverser l'espace à une vitesse phénoménale, pour arriver sur la surface. Puis le centre, le cercle, le noir complet.
Siya ouvrit les yeux, pour voir avec joie un plafond de pierre. Des gens bougeaient autour d'elle. Elle était dans un lit. Elle leva la tête, et à sa vue, un infirmier poussa un cri, quelque chose du genre : "Elle est réveillée", mais en tout cas, il parlait d'elle. Un autre cri quelques instants plus tard, mais désigné pour son voisin de droite. Elle tourna la tête, et vit Jade, se relevant doucement, des bandages un peu partout, puis elle regarda à gauche, et aperçu Klelan, mais il avait toujours les yeux fermés. Une voix enrouée parvint de son côté droit, Jade.
- " Ca va ? Pas trop mal ?
- Ca pourrait aller mieux ", lui répondit-elle, un petit sourire aux lèvres.
- Et Klelan ?
- Il n'est pas réveillé.
- Ah bon. "
Après ses quelques mots, Jade s'endormit. Siya, elle ne voulait pas dormir. Elle resta là, sur son lit, à attendre elle ne savait quoi. Puis elle sombra dans les profondeurs du sommeil.
Une respiration, une autre, le gaz lui brûlait les narines. Comment était-il arrivé là ? Il fallait absolument qu'il sorte.
Le lendemain, quand Siya se réveilla, Jade était debout, en train de se préparer tout en la regardant.
- " Tu vas où ? Demanda Siya
- Quelque part, dort, tu en as besoin. "
Après le gaz, le feu, qui le brûle de toutes parts. Il faut faire le plus de distance en le moins grand nombre de pas.
Siya se réveilla encore une fois, mais cette fois-ci, c'était l'odeur du repas qui l'avait réveillée. Un plateau repas, avec toute sorte de choses, et elle avait faim, très faim.
" Mange à ta guise, et ne t'inquiète pas pour moi, j'y suis habitué ! " Dit Jade avec une petite lueur d'amusement.
Siya se jeta sur son repas. Elle aurait dit qu'elle n'avait pas mangé depuis une éternité.
De l'eau maintenant ! Respirer, plonger, nager, respirer, plonger, nager, ne pas avaler d'eau. Où était donc la sortie de ce labyrinthe !
Elles se promenaient dans le jardin du château, tranquillement. Après le festin de Siya, Jade lui avait tout raconté. L'épouse du "seigneur" demandant de les emmener avec elle. L'arrivée au château de Civ. Il paraît même qu'elles soient restées à dormir pendant trois jours. L'épouse étant repartie pour Caleh, ils avaient maintenant tout le temps qu'ils voulaient.
Coure, coure, ne t'arrête pas !
Voilà trois jours qu'ils étaient réveillés, Siya et Jade. Mais Klelan, lui, ne l'était pas, et cela rendait Siya assez nerveuse. Puis, un jour, elle s'enferma dans la chambre de Klelan. Verouillé de l'intérieur.
Coure ! Coure ! Elle te rattrape ! Ah ! Elle m'a eu ! Non, lâche moi sale bestiole ! Ah !
Il était par terre, deux gros chiens le tiraient par les pieds, lorsqu'une fille apparut. Elle était en costume de chasseresse, un arc à la main. Elle sortit une flèche de son carquois, visa et tira sur un chien qui disparut. L'autre, s'enfuit. La chasseresse s'approche, puis lui met la main sur la tête et lui susurre à l'oreille : "réveille-toi !".
Réveille-toi ! Réveille-toi ! Réveille-toi ! Sa voix était comme un écho dans sa tête sauf que celui-ci ne se taisait jamais, mais malgré cela, elle était quand même rassurante. Réveille-toi ! Une porte apparaît, il se tourne vers la chasseresse pour la remercier mais elle n'est déjà plus là. Réveille-toi ! Il franchit la porte et atterrit dans une pièce ronde. Il se sent tomber, sa vue devient trouble, il cligne des paupières pour essayer de mieux voir, et s'aperçoit qu'il est autre part. Un cercle devant lui, il l'inspecte, mais il n'y a rien de spécial. Réveille-toi ! Il n'ose pas aller dans le cercle, de peur d'un piège. Le Cercle Klelan, le Cercle ! La voix de la chasseresse, mais quand il se retourne, elle n'est pas là. Klelan, oui, c'est son nom. Il se rappelle. La Chasseresse, Siya. Il avance dans le cercle, tout devient noir autour de lui. Il ferme les yeux, les ouvre et trouve une jolie demoiselle en train de sourire.
" Tu es revenu " dit-elle avec un sourire.
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