Chapitre 1 quater : parce que trouver un pseudo sur un forum, zut alors.
- Bon, dit le nouvel arrivant après une nuit blanche, on est bien d'accord pour dire que Aka Guymelef n'a pas encore été pris?
- Non, mon ordinateur ne me... Ah! Mon mégaphone m'a chuchoté à l'oreille que si, bougre d'âne, Aka Guymelef est déjà pris et que c'est mon patron direct dans la hiérarchie, et mon salaire vient de baisser de 15%
- Vous êtes vraiment payé?
- Non.
- Alors qu'est-ce que ça change?
- ... Bon, on le trouve ce pseudo? J'ai pas tout mon temps moi, jeta un Csaül agaçé.
- Ca fait déjà une nuit qu'on parle ensemble?
- Justement, je ne travaille que de nuit.
- Bon, voyons alors... Armélior?
- C'est notre dragon bibliophile.
- Amaranth?
- Vous voulez d'un nom aussi facile à tourner en dérision? D'ailleurs il était déjà pris.
- J'ai vraiment plus d'idée vous savez...
- Que diriez-vous de Sacha?
- Si c'est encore une blague pokémon, je vous castre.
Durant les cinq minutes suivantes, les deux personnages se jetèrent dans une partie de mots à barrer effrénée dont le nouveau venu sortit vainqueur. Une fois tous les mots rayés, il ne restait que quelques lettres, qui formaient un pseudo parfait une fois mises dans le bon ordre. Le nouveau proposa alors, empli d'espoir:
- Et si je m'appelais... Mister.X?
- Déjà pris.
- ARRRRRG!
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Cinq minutes plus tard, Csaül sortit de la salle, laissant la relève au Bashar, qui pour la première fois en cinq ans s'occupait des nouveaux venus. Afin de ne pas effrayer les arrivants, il avait troqué son gong Armaggedon contre un triangle de l'apocalypse, moins imposant mais tout aussi dangereux.
- Alors, apparemment, il faut te trouver un pseudonyme, c'est cela?
- Euh, ben, oui, c'est bien résumer le problème.
- Vois-tu, je pense que la question du pseudonyme ne devrait pas se poser. Il faudrait en finir avec ces artifices qui ne tendent qu'à déshumaniser les membres et à les couper d'eux-mêmes en les limitant à des noms et à des images. Les noms propres, d'ailleurs, n'ont vu le jour que pour ficher la population au quinzième siècle en France, ce qu'on appelait alors des patronymes, certes ils peuvent avoir une utilité, mais...
"Effectivement, j'aurais dû me méfier des tas de sable" se dit le nouveau, et il jura de défoncer d'un coup de pied la prochaine enclume qui croiserait son chemin.
- ... et c'est pour ça que les canards perdent leurs ailes en hiver. Tu vois, tu n'as pas besoin de pseudonyme.
- Je crois que je vais m'appeler Nonyme.
- Ah? Un calembour stupide?" Le clain d'oeil du tas de sable fit frissoner Nonyme, qui dût avouer que oui, c'était un calembour stupide.
- Bon, voyons voir alors, le jet de dés... minute, papillon! Il semblerait que le sac à puce a oublié une formalité!
- Laquelle?
- Fille ou garçon? Attention, ici on ne blague pas avec ces choses-là! Y'a déjà eu des morts pour moins que ça.
- Fille.
- Tu es admise d'office. Bon courage!"
Il lui donna une petite tape amicale sur l'épaule. Derrière le bureau, une porte apparut, où les lettres NONYME étaient inscrites. Cependant, tandis qu'elle avançait vers la porte, les lettres changeaient de place, et une fois qu'elle l'eût traversée, elle se nomma définitivement NNOYME, qui, prononcé à la grecque, donne Noumè.
De l'autre côté de la porte, tous les membres du refuge attendaient, sauf un, qui était de l'autre côté de la porte, et un autre, qui venait à peine d'arriver. Et pas mal d'autres, aussi, qui étaient au JA, et encore d'autres, engloutis sous des pavés... à vrai dire, derrière la porte, il n'y avait qu'un membre, et il portait des lunettes de soleil.
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