Remember Me

Après A la poursuite de demain, il semble que je continue dans les expériences en demi-teinte. Cette fois il s’agit pas un film mais d’un jeu vidéo. Ce n’est pas non plus une nouveauté puisque Remember Me (c’est le nom du jeu) est sorti en 2013. Eh oui, comme de plus en plus d’entre nous, je préfère attendre les soldes pour m’offrir ma petite expérience vidéoludique.


Cette fois, j’ai craqué pour un jeu triclassé aventure / beat’em all / plateforme dans un univers dystopique s’inspirant du courant cyberpunk. Le jeu avait reçu un accueil critique plutôt mitigé et n’avait pas décollé au niveau des ventes. Au point d’avoir mis dans le rouge les finances de son développeur français, Dontnod, pourtant soutenu par Capcom.

Le flacon sans l’ivresse

Une situation qui peut être étonnante quand on voit les images tirées du jeu. La direction artistique est certainement ce qu’il y a de plus réussit dans le jeu. Il faut bien le dire, l’univers a de la gueule. Néo-Paris est beau, stylé et très différent d’un quartier à l’autre. Il ne lui manque que la parole. Et un peu de vie. Et puis d’âme aussi.

Remember Me c’est un peu comme ce mec au bar qui lance des regards mystérieux à tout le monde. Il veut se donner un air mais, si on creuse un peu on se rend vite compte d’un vrai manque de personnalité. Même si un effort à vraiment été tenté dans ce sens, on n’entend parler que d’une corpo (fief des méchants), d’une boisson, une chaîne de télé, un jouet... De plus, les rues sont vides et seul les robots de maintenance et les méchants s’animent... Et malheureusement, il n’y a pas que l’univers qui manque de profondeur.

C’est l’histoire d’une nana qui... j’me souviens plus.

L’histoire souffre du même défaut. Elle tourne autour d’une technologie qui permet d’agir sur sa mémoire. S’offrir des souvenirs heureux et supprimer ces instants pénibles. Ajoutez à cela, la possibilité de “hack mémoriel” (l’héroïne est une voleuse/remixeuse de souvenir) cela fait une idée foisonnante de possibilités. Des possibilités qui seront peu exploitées dans le jeu. La morale de l’histoire, non au bonheur artificiel et oui à la souffrance tant qu’on ne se complaît pas dedans paraît un peu légère. On est loin des questions soulevées par Deus Ex Human Revolution qui à défaut d’être originales avaient une vraie tonalité adulte dans leurs traitements.

Bref, l’histoire manque de fond. Défaut qui ne sera pas sauvé ni par la narration, ni par les personnages. Première erreur, les monologues introspectifs au début de chaque chapitre. Cela passerait peut-être dans un livre mais le jeu vidéo est un média particulier qui demande une narration particulière. Tout ça pour dire que cela ne marche pas ici. Les dialogues sont verbeux et manquent de vie. Les motivations des personnages ne sont pas claires, leurs interactions sont réduites au strict minimum. A croire que tout est fait pour qu’on ne s’attache pas à eux. Conséquence, la tentative de fin tire-larmes a bien de la peine à activer nos glandes lacrymales.

Un gameplay oubliable

Finalement, ce n’est peut-être pas si grave si l’expérience ludique est plaisante ? Malheureusement, comme vous l’avez tous deviné au titre, c’est pas trop ça.

D’abord, les niveaux sont, comme l’histoire, très linéaires. Rien n’est tenté pour nous donner même l’illusion de la liberté. C’est dommage, quelques quêtes secondaires aurait donné plus d’épaisseur à l’univers que les quelques textes rébarbatifs glanés ici et là. Une chose m’a particulièrement agacé, c’est le côté très découpé des niveaux. Si on sort d’une zone, impossible de revenir en arrière (même par la sauvegarde qui marche par checkpoint). Lorsqu’on passe dans la zone suivante par erreur en cherchant les objets cachés, il y a de quoi rager. Cela donne un ressenti très old school. Surtout depuis que des jeux comme Deus Ex ou Dishonored sont passé par là.

Ensuite, le combat. Les ennemis sont suffisamment variés compte tenu de la durée du jeu (je l’ai fini en 15 heures en difficulté normale et sans me presser). Le système de combat est original. Il propose de personnaliser ses coups spéciaux en attribuant des effets à chaque touche d’une combinaison (gain de puissance, de santé ou d’énergie). Malheureusement, même pour moi qui ne suit pas un grand technicien dans l’âme, j’ai trouvé que le concept n’allait pas très loin. Seulement quatre malheureux effets différents et qui ne nécessite pas des tonnes de manipulations. Au milieu de la partie, j’avais déjà acquis les combinaisons qui m’ont permis de finir le jeu sans aucun mal.

Malgré la présence d’Alain Damasio (l’auteur de la Horde du Contrevent), l’histoire et les dialogues de Remember Me m’ont fait pousser des soupirs. Le gameplay lui m’a permis de passer un bon moment sans plus. Vite joué, vite désinstallé. Remember Me n’a pas marqué les esprits à sa sortie. Le miracle n’a pas opéré pour moi non plus.

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1 Commentaire

  • Ma femme l'avait acheté avec de grands espoirs qui ne se sont malheureusement pas réalisés. Je crois que c'est la difficulté des combats, même en Facile, qui l'a rebutée. Je l'ai bien aidée à passer certains combats pour le coup difficiles, mais l'accumulation a fini par achever son manque de curiosité vis-à-vis du scénario et de l'univers.

    Même si je n'ai pas beaucoup joué, je partage la majeure partie de tes critiques, mis à part pour la fin que je n'ai donc pas vue. Les séquences qui m'ont le plus plu sont les remix de souvenirs car les combats sont effectivement très répétitifs, la combo la plus simple à effectuer est apprise rapidement et les suivantes sont trop compliquées à sortir pour être vraiment utiles.

    Consolation tout de même : voir Paris dans un contexte futuriste avec le maintien de la vieille pierre comme on aime.

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