Feyd est détruite. Les Feydars ont fui sur Asyl où l'Union espère bien tirer profit de leurs talents. La Cosmoguarde est au main de Ligurt De Choivill qui a prit le pouvoir grâce à un coup d'état. Les Cetfans continuent leur avance inexorable... Kérian et Waade sont en route vers la Fondation Terrienne, espérant y trouver quelques réponses sur les objectifs de Salat.
...
Il s'agit d'un problème de physique pure. La réalité existe-t-elle ou pas ? Nous avons deux solutions qui s'opposent :
Version un > Tout a une existence unique dans l'absolu, mais aucun moyen n'existera jamais de percevoir ce tout.
Mais comment alors être sûr que ce tout existe vraiment ?
Version deux > Rien n'existe en dehors de nous-même, puisque c'est la seule chose que nous puissions percevoir de manière certaine.
Mais comment alors expliquer que l'illusion de réalité puisse être partagée ?
Il faut simplement dépasser la notion de dualité inhérente à la question initiale. Pourquoi la réalité ne pourrait-elle pas être dans un double état d'être et de non-être en même temps ? Qu'est-ce qui s'oppose à cette vision du problème, si ce n'est un système culturel trop restreint ?
...
Le Feydar et l'Etoile
Marea tranquillitatis, Luna - 9381 GS
Les pas assourdis résonnants dans la coursive venaient de s'arrêter. Après un bruit feutré de conversation, la porte s'ouvrit et la sentinelle annonça :
- L'amiral Jurgen Ar Matorn, Sir.
Puis elle s'effaça pour livrer passage au nouvel arrivant et referma la porte derrière lui. Ar Matorn resta debout à l'entrée de la pièce, à quelques pas de distance des deux fauteuils posés devant un vaste bureau. Derrière ce bureau se trouvait un des hommes les plus puissants de cette galaxie : Ligurt De Choivill, le Grand Amiral de la cosmoguarde, assurant le commandement intérimaire de tout le Consortium. Cela faisait de lui à la fois le maître de la plus importante force armée humaine, mais également le seul maître du monopole de distribution de la Sufrile. Un tel pouvoir était probablement un peu trop élévé pour appartenir à un seul homme, se prit à penser Ar Matorn. Mais aussitôt il réprima le vagabondage de son esprit : une telle pensée présentait un danger mortel, et tout particulièrement à ce moment et en cet endroit précis. Le Grand Amiral parla enfin sans lever la tête de sa console :
- Prenez un siège, Amiral.
Ar Matorn abandonna sa position d'attente et s'installa sur le plus proche des deux confortables sièges. De Choivill laissa passer encore quelques instant puis escamota sa console et releva finalement la tête.
- Avez-vous une idée sur la raison de votre présence ici ?
Jurgen Ar Matorn s'attendait à une entrée en matière ambiguë de ce genre, et faisant fi des menaces potentiellement cachées dans la question, il décida d'appliquer sa stratégie habituelle : franchise et concision.
- Non, Sir.
De Choivill se pencha sur son vaste bureau en y posant ses coudes pour joindre ses deux mains :
- Avant toute chose, j'aimerai clarifier votre situation afin de dissiper toute ambiguité : en modifiant l'organisation des Cosmoforces et en vous retirant celui de la 9ème réserve pour vous réaffecter à la première flotte d'exploration, je n'ai pas cherché à vous rétrograder, bien au contraire. Votre nouvelle flotte contient bien moins de forces au total, mais je vous ai assigné des vaisseaux et des équipages de qualité.
Ar Matorn ne pouvait le nier, mais il était toujours dans l'expectative. Il laissa le Grand Amiral continuer sans l'interrompre :
- Vous jouirez au sein de ce corps de la même autorité qu'un Grand Amiral. Personne ne sait encore quelles sont les raisons qui m'ont motivées à réorganiser ainsi les systèmes que la Cosmoguarde a toujours maintenu. Je vous considère comme un des mes meilleurs Amiraux, Ar Matorn, et c'est pourquoi vous allez être mis dans un certain nombre de confidences.
L'Amiral ne laissa pas transparaître de signe extérieur particulier, mais l'excitation mit tous ses sens en alerte.
- Cela fait maintenant plus d'une semaine que nous avons effectué le raid sur « Feyd ». Alors que nous avons clamé partout cette opération comme une formidable victoire, et usé de la destruction de ce monde comme propagande pour renforcer l'image de notre puissance, il m'apparaît de plus en plus évidemment que nous avons fait une erreur.
Ar Matorn était cette fois-ci réellement surpris :
- Une erreur, Sir ?
- Oui. Mais cette erreur est plus ancienne que la décision d'attaquer l'Union à cet endroit. En vérité, je pense que l'erreur a été d'attaquer l'Union. Le Conseil défunt du CIE n'aurait jamais du attendre que l'Union soit opérationnelle pour tenter de s'en débarrasser. Ils ont voulu renforcer leur image en écrasant l'Union de front, et c'est probablement ce qu'ils ont réussi à faire, mais cette image de nous sert à rien dans les conditions actuelles puisque personne ne songerait à nous contester notre suprématie dans cette galaxie. Êtes-vous d'accord avec cela ?
L'Amiral senti qu'il y avait une autre question cachée dans cette formulation. Un test. S'il trouvait la bonne réponse, il achèverait de se retrouver dans les bonnes grâces du Grand Amiral. Tout cela devait avoir un rapport direct avec la réorganisation des flotes. La sienne avait été renommée « 1ère flotte d'exploration ». Exploration ? Il continua à réfléchir encore quelques instants puis prit sa décision :
- Sir, la galaxie est vaste, et nous ne sommes en contact avec personne qui puisse se mettre en travers de notre chemin. Mais... nous ne sommes peut-être pas en contact avec tout le monde.
Le sourire de De Choivill lui indiqua aussitôt qu'il avait vu juste.
- En effet. Et pendant que le CIE perdait son temps à guerroyer contre l'Union, il m'est apparu qu'il serait judicieux de lancer quelques investigation contre le puissant ennemi qui légitimait la création de l'Union : Les Cetfans. Saviez-vous que le Conseil était réellement persuadé dans sa majorité que les cetfans ne sont qu'une menace virtuelle, une pure invention, un prétexte sans fondement pour les mondes indépendants qui leur permettaient de mettre en place leur propre armée ?
- Je l'ignorais, Sir. Est-ce le cas ?
- C'est la question à laquelle vous allez devoir répondre.
De Choivill laissa une petite pause pour laisser à son subalterne le temps de bien intégrer ses paroles, puis continua :
- Pour vous faciliter la tâche, je vais commencer par vous livrer tous les indices que j'ai réuni. La rumeur prétend ainsi que nul n'est jamais revenu d'une expédition en vue de rassembler des données sur les cetfans : c'est vrai. La rumeur prétend qu'une fois parvenue dans le territoire cetfan, aucun contact ne peut plus être établi : c'est vrai. La rumeur prétend enfin qu'aucune sonde ni engin n'est jamais ressorti du territoire cetfan : c'est vrai.
De Choivill se rabattit dans le fond de son fauteuil et continua :
- La rumeur ne parle pas en revanche des éléments suivants. Le « territoire » cetfan représente une sphère parfaite dont le point de naissance est le système solaire cartographié sous le nom « cetfa ». Cette sphère parfaite ne peut être modélisée sur une vue en relief de la galaxie qu'en prenant en compte les déformations de la trame même de l'espace temps. Autrement dit, Aucune observation réelle ne pourrait la voir telle quelle. Cette sphère parfaite est une sorte de vue de l'esprit, résultat d'une analyse mathématique. Cependant il serait tout à fait étonnant qu'elle soit le fruit d'un pur hasard. Depuis que nous avons découvert ce phénomène, nous avons lancé quelques sondes pour vérifier sa prédictibilité et sa vitesse d'extension. Nous avons aujourd'hui deux résultats qui seront votre point de départ : D'abord la croissance de cette zone répond parfaitement au modèle sphérique, autrement dit, elle est parfaitement prédictible. Ensuite, elle s'étend à une vitesse constante. Avec ces deux informations nous sommes donc en mesure de bâtir un calendrier très précis des endroits où d'éventuels affrontements auront lieux, et de lister tous les mondes et colonies indépendantes qui seront atteintes, et à quelle date.
Le Grand Amiral fit une pause qu'Ar Matorn mit à profit pour formuler sa réaction :
- Dans ce cas, ma mission me semble grandement simplifiée. Mais je m'interroge sur ces révélations : nous ne sommes forcément pas les seuls à avoir fait ces constats ? L'Union, notamment, devrait avoir au moins le même niveau d'information, non ? Si c'est le cas pourquoi est-ce que cela n'a pas créé une vague de panique et un exode massifs des mondes les plus directement menacés ?
- C'est encore une question à laquelle vous devrez apporter une réponse, mais je pense que c'est lié au fait que personne n'est jamais revenu du territoire cetfan. Songez que nous sommes capables d'effectuer des déplacements instantanés, ainsi que des communications, à travers toute la galaxie. Les planètes menacées n'auraient en théorie besoin que de quelques jours pour effectuer une évacuation, et auraient forcément dues, au minimum, envoyer des messages d'appels à l'aide. Si cela n'a jamais été fait, c'est que quelque chose le rend impossible. Ceci pourrait accréditer l'hypothèse d'une disparité de l'espace-temps lui-même, une sorte de phénomène cosmique contre lequel nous ne pourrions rien. Tout est possible. Mais cependant la vitesse de la croissance de cette zone me semble contredire cette hypothèse.
- Les phénomènes cosmiques ne montrent jamais une expansion strictement linéaire.
- Exactement. Et cela m'amène au dernier constat, qui est le plus ennuyeux de tous.
- Sir ?
- Une vitesse croissante constante, implique, s'il s'agit bien d'une espèce vivante, que la croissance de sa population se fasse à une vitesse géométrique. Le volume englobé par cette sphère rencontre actuellement un nombre d'étoiles nouvelles considérablement plus important qu'au début de son extension. Ne pas ralentir leur progression nécessite une puissance militaire dont l'importance croît à une vitesse effrayante. La vitesse de cette progression suggère un taux de reproduction monstrueusement rapide, par rapport à nos propres normes. Je n'ai absolument aucune idée de la puissance de ces ennemis, mais il est certain que plus le temps passe, et plus ils se rapprochent d'un stade critique où ils seront devenus tellement puissants que nous ne pourrons plus les arrêter. Et c'est là que je pense que réside l'erreur du Conseil : le problème « Cetfan » est devenu bien plus préoccupant que le problème « Union ». Et a vrai dire, je pense qu'il l'a toujours été.
Un instant de silence régna dans la bureau à la suite de cette déclaration. Puis Ar Matorn le rompit en prenant l'initiative :
- Considérez-vous que nos efforts pour détruire l'Union aient été inutiles ? Allez-vous conclure un pacte avec l'Union ?
Le Grand Amiral releva un sourcil en signe de surprise. Sa première pensée était qu'Ar Matorn mettait dangereusement en doute son autorité et son allégeance. Puis il se ravisa en se rappelant pourquoi il avait choisi cet Amiral et pas un autre : Jurgen Ar Matorn était un excellent tacticien mais il était surtout un officier fondamentalement franc. Ce trait pouvait aussi bien être un défaut qu'une qualité, mais présentement, De Choivill y voyait une nécessité.
- Tout pacte avec l'Union est désormais impossible et ne je vois pas à quoi il nous servirait. Mais il paraît évident que nous n'avons pas détruit leur base principale sur Feyd, et que détruire cette planète était tout autant une formidable victoire tactique qu'une terrible erreur stratégique. Mon objectif est de restaurer l'ordre et la paix dans la galaxie. Notre priorité sera donc de traiter sérieusement le problème cetfan que le conseil avait gravement sous-estimé. Aussi Amiral, je vous ai ré-assigné un des derniers cuirassés Plétor issus de nos chantiers, le « Cyris » que vous avez commandé autour de Feyd. J'espère que vous en ferez bon usage ainsi que du reste de votre flotte. Votre mission est de pénétrer le territoire cetfan, de recueillir toutes les informations possible sur leur nature, leurs forces et leurs motivations, et de revenir au plus vite en ramenant si possible des appareils ennemis pour que nous puissions les analyser. Si nécessaire, vous devrez faire usage de la force, mais par défaut je vous ordonne la plus extrême prudence. Il me semble inutile de vous préciser que la manière dont vous remplirez votre mission décidera de votre avenir au sein de la Cosmoguarde. Vous pouvez disposer.
Jurgen Ar Matorn se releva aussitôt et recula d'un pas, fit demi-tour sur ses talons et sortit du bureau sans un mot. Il referma la porte et dépassa la sentinelle en repartant dans la coursive. « la manière dont vous remplirez votre mission décidera de votre avenir au sein de la Cosmoguarde », vraiment ? Elle avait toute les chance de décider de son avenir tout court. Jamais on ne lui avait encore confié de mission aussi cruciale et aussi risquée. La présentation de la situation rendait la mission pratiquement suicidaire. S'il n'était pas convaincu de n'avoir rien à se reprocher dans ses états de services, Ar Matorn aurait même pu croire à une manière diplomatique de l'envoyer au diable. Ar Matorn ne se faisait pas d'illusion sur le Grand Amiral : De Choivill était un aristocrate frustré, ambitieux et cruel. Il avait prit le contrôle de la Cosmoguarde toute entière et du Consortium à la suite de ce qui avait tout l'air d'être un coup d'état inavoué. Les motivations du Grand Amiral semblaient pourtant s'éclairer d'un jour nouveau à la suite de cet entretien : se pouvait-il qu'il ne soit pas aussi simplement avide du pouvoir absolu qu'il l'avait cru ? A moins que cet intérêt soudain pour les autres représentants de son espèce ne soit qu'une conséquence d'un pur calcul formel : moins de planètes humaines colonisées = moins de pouvoir entre ses mains. Et pourtant Ar Matorn était reconnaissant à De Choivill d'avoir débarrassé la Cosmoguarde de la tutelle de l'ignoble bureaucratie corrompue du Consortium. Ar Matorn obéissait aux ordres sans discuter. C'était son rôle et sa place. Mais les tergiversations et intrigues incessantes du feu Conseil avaient toujours eu sur lui l'effet de provoquer des haut-le-coeur. Il ne jugeait pas le fond des ordres, mais leur forme. Peu lui importait qu'on lui dise un jour que untel était notre ennemi et qu'il fallait le détruire et qu'on lui dise le lendemain exactement l'inverse. Mais il ne supportait pas qu'on le lui dise avec circonlocutions, sous-entendus, et pièges rhétoriques.
Ligurt De Choivill écouta un instant les bruits de pas de l'Amiral s'éloigner, une ride de souci barrant son front. Ar Matorn avait-il une chance de remplir sa mission ? Dans la négative, qui le pourrait ?
Il ralluma sa console escamotable et soupira devant l'amoncellement de problèmes à résoudre. Aussi préoccupant pouvait-être le problème cetfan, il n'était pas le seul. Il y avait les montagnes de soucis administratifs traiter pour réorganiser le Consortium suite à la destruction des installations sur Sufri. Il fallait tenter de réorganiser quelque chose de meilleur, plus simple, plus efficace. Il fallait éviter de retomber dans les mêmes schémas corrompus.
Il y avait toutes les directives sub-militaires à lancer pour assurer la maintenance et les réparations des flottes, vaisseaux, bases et installations ayant été soit mises à contribution pour l'attaque de Feyd, soit endommagées par les distortions temporelles et leurs répliques. Il avait envisagé la possibilité que l'explosion de la station principale du CIE autour de Sufri provoque des problèmes de cet ordre, mais personne n'avait imaginé qu'elles prendraient un telle ampleur, provoquant des répliques successives se répandant dans toute la galaxie par vagues. Il serait à jamais impossible de faire le compte exact du prix total des dégâts résultants. Des milliards. Des milliards de milliards. Une somme complètement abstraite, inimaginable. Heureusement que personne ne pleurait suffisamment ce fichu Conseil pour remonter les fils du désastre jusqu'à lui. Si la preuve de sa culpabilité dans cette affaire faisait surface maintenant, sa légitimité serait anéantie.
Il n'avait pas parlé avec Ar Matorn de l'autre problème préoccupant qui l'avait poussé à modifier l'affectation des Cosmoforces : la désertion. Si la chute du Conseil avait eu un impact plutôt positif au sein des officiers de carrière haut-gradés, le cataclysme « naturel » causé par les réactions sauvages de sufrile avaient eu un effet désastreux sur le moral des conscrits. La propagande avait fait des merveilles en mettant sur le dos de l'Union l'attentat contre Sufri, et enjolivé autant que possible la victoire militaire sur Feyd. Mais la réalité au sein de la Cosmoguarde était que cette bataille s'était soldée par une pagaille sans précédents, des pertes très élevées, et une vague de désertion. La plupart des soldats déserteurs se contentaient de chercher à retourner chez eux, retrouver leurs familles et leurs amis, s'assurer qu'ils s'étaient sortis indemnes de tous ces évènements. Il n'était pas trop difficile de les récupérer. Mais toute chose avait ses limites. Il fallait absolument trouver un moyen de stopper l'hémorragie, ou la Cosmoguarde finirait par se trouver complètement paralysée par toutes les opérations de récupérations des conscrits dispersés. Ces opérations n'étaient pas bien vues par les civils, et demandaient de lourds effectifs pour ne pas déclencher d'émeutes incontrôlables. On ne pouvait quand même pas sérieusement affecter la moitié des troupes disponibles à la surveillance et à la récupération des déserteurs !
De Choivill repensa à cette époque, qui lui parut à ce moment si lointaine, où il avait décidé de préparer cette « reprise en main » du Consortium. Mettre fin une foi pour toutes à cette corruption et cette décadence infâme. Ce foyer de perversion abjecte qui finirait tôt ou tard par contaminer l'ensemble des mondes humains. Il ne se souvenait plus avec précision combien d'années avaient été nécessaires pour réussir ce fait. La préparation minutieuse, le double-jeu permanent. Cette image d'officier impitoyable mais intellectuellement un peu limité qu'il avait soigneusement élaborée années après années... Le danger, les soupçons. Les pots-de-vin.
Quelle exultation il avait éprouvé sur le moment ! Le Conseil, finalement détruit ! La Cosmoguarde tout entière à ses ordres !
Tous ces efforts pour finir dans cette situation absurde avec peut-être une épée de Damoclès imparable au-dessus de leurs têtes...
Il regarda ses mains. Craquées, usées et ridées. C'est ainsi qu'elles lui apparaissaient à ce moment. Il se sentait vieux. Las.
Le temps filait si vite.
Et voici la première "partie" du tome 2 (les 5 premiers chapitres)
Fin du Tome 1, chapitre 20 :
"_ Je crois que c’est un appareil Cetfans."
Le Tome 2 n'enchaîne pas directement.
Sans avoir lu les 5 premiers chapitres il semblerait qu'on y apprend pas davantage sur ces fameux Cetfans ou sur leurs intentions. Je pense qu'après avoir entretenu le mystère pendant un Tome il est temps qu'ils entrent dans le récit.
Par moments j'ai l'impression que ton personnage principal fait un peu du tourisme planétaire. À la lecture du Tome 1 on peut éventuellement faire le pari que les Cetfans ne feront qu'une bouchée de la Cosmoguarde et que Kérian sera le seul à même d'organiser une résistance. C'est avec ce twist que devait débuter le Tome 2. Il n'est pas bon que le lecteur ait autant d'avance sur les évènements, et ça plombait déjà pas mal l'intérêt des péripéties du Tome 1 dont à mon avis c'était le défaut le plus criant.
j'avoue m'être demandé si je devais laisser cette dernière phrase ou la virer, sachant que de toute évidence ce n'était pas un appareil cetfan, et que je ne compte même pas expliquer cette bête erreur d'interprétation dans le début de la suite. Ta remarque me laisse penser que je devrais la virer. Je pense que mon idée initiale était de rappeler que cette menace planait pendant que tout le monde s'occupait d'autre chose. Mais ce n'est peut-être pas nécessaire ?
les cetfans arriveront à environ la moitié du second recit, après encore un peu de tourisme.
J'aime bien ton article sur les nouvelles à chute et les nouvelles d'ambiance.
Plus c'est long moins on peut ne le lire que pour la chute, toute fiction suffisamment longue est une fiction d'ambiance. Le plus difficile c'est de maintenir l'attention du lecteur sur la durée. Dans le cas de Feydahd le mieux serait que le lecteur anticipe quelque chose mais sans savoir quoi. Le héro ne doit pas être moins soucieux que le lecteur, au contraire le héro doit être dans un état d'alerte qui maintienne le lecteur attentif.
Il doit constamment anticiper sur une menace future qui sera pire que la menace présente. Ton approche est trop intellectuelle, pour le lecteur seule une certaine conscience de l'urgence peut expliquer l'appétence pour les secrets du Qeidal.
Evidemment cette urgence doit rester abstraite, si on connait d'avance sa manifestation concrête alors ça n'est plus la vie et ça n'intéresse plus le lecteur. En dévoilant ton jeu tu met le lecteur dans la position de l'étudiant qui possède le sujet de l'examen, il est tenté de ne plus suivre les cours.
ok, je comprend mieux l'idée et quelque part je crois que c'est le risque que je sentais pour le second tome mais sans arriver à mettre le doigt dessus. As-tu lu les 5 chapitre du second tome ? si tu confirme ces craintes après, alors je réfléchirai sur la manière d'intercaler d'autres choses dedans pour remettre de la tension dans la corde.
Je n'ai pas lu les 5 premiers chapitres et je ne les lirai pas parce que le parcours de Kérian me paraît trop déconnecté d'enjeux annoncés depuis trop longtemps. Bien sûr je ne doute pas que chaque passage ait son intérêt propre et qu'au bout du compte tout converge comme il se doit.
C'est juste que ma motivation de lecteur s'effrite en route. En fait, depuis le tout 1ier chapitre je butte sur le style animé ou "cinématographique", trop dans le présent, pas assez dans l'anticipation, qui empêche de se demander "what's next" et au bout d'un moment je décroche. Déjà le dernier tiers du Tome 1 je l'avais lu en diagonale.
Je sais que tu assume ce style orienté action, à l'opposé des introspections nombrilistes, et il n'est pas question de revenir sur ce choix initial. Ce qu'il te faudrait c'est l'avis de quelqu'un pour qui ça marchait très bien au 1ier chapitre pour qu'il te dise comment ça fonctionne pour lui sur la longueur.
La qualité rédactionnelle est au rendez-vous, autant à petite échelle qu'à grande échelle, il y a de l'inventivité, la quantité prouve aussi ton attachement et ta motivation à poursuivre cette histoire. Le problème vient de moi, je n'arrive plus à respirer ton enthousiasme.
Une façon parmi d'autres d'améliorer le récit c'est de réintroduire les notes de tête de chapitre comme dans le Tome 1, elles contribuaient beaucoup à la construction d'un univers qui dépasse le cadre du récit en cours.
Dans la saga DUNE ces têtes de chapitre sont utilisées pour maximiser l'espace du récit dans sa largeur tandis que les introspections creusent les personnages en profondeur, la trame principale du récit reste toujours relativement simple puisqu'elle accompagne un personnage vers son ascension ou sa chute.
Alors, les intro de chapitre c'est prévu d'en mettre, mais je voulais ne plus rester sur des bêtes descriptions détaillées d'éléments du décor et aller vers plus de profondeur. je pensais les axer sur "l'enfance" de daryl, mais je n'arrive pas à les écrire ainsi. il semble que le sujet soit trop complexe pour être saucissonné et petits morceaux. mais de toute façon, j'en mettrais, c'est sûr.
Sur le style ciné en revanche, le tome 2 l'est beaucoup moins, c'est pourquoi j'aurai aimé un avis. Mais quelqu'un finira bien par m'en donner
Si tu retrouve un bout d'enthousiame, ne lit que le chapitre 5. le 3 est un bout de cinoche guerrier anecdotique, et tous les autres décrivent surtout la fondation terrienne. il y a quelques interrogations, mais rien de transcendant pour le moment. le 5 est représentatif (dans la seconde partie) des épisodes plus cérébraux qui émailleront ce tome.
tiens sinon ta remarque sur les cetfans m'avait fait penser au trone de fer, parce que dans ce roman on te lance au début en pature les "autres" et les bizarreries qui se trouvent derrière le rempart de glace, ça a l'air d'être le coeur du problème, et ensuite on t'en parle plus pendant tout le premier tome. ou comme dans l'assassin royal, ou même au 4ème tome on te parle toujours pratiquement pas du grand problème annoncé dès le premier. Moi ça m'a saoulé. C'est bien de ce genre d'effet néfaste dont tu parlais ?
Je me doutais que les notes d'introduction feraient leur retour en temps voulu.
J'ai probablement surréagi à la fin du Tome 1 que j'avais interprété comme un cliffhanger au lieu d'une fausse alerte. Je n'ai pas lu le trone de fer ni l'assassin royal mais il me semble en effet que le lecteur doit être informé de la progression de ce qu'on lui a présenté comme étant le coeur du problème. Dans ton cas cela peut se faire d'une façon économique et satisfaisante en disséminant ici et là 1 ou 2 indices qui montrent au lecteur que la menace pèse et qu'à un moment ou un autre elle va se concrétiser.
J'ai lu le chapitre 5 et c'est vrai qu'il renouvelle mon intérêt pour la suite même si j'ai un peu de mal à réinterpréter toute l'histoire (ma lecture du Tome 1 n'est pas récente) à la lumière des nouvelles possibilités du moteur à sufrile.
J'ai décidé de virer les cinq lignes du clifhanger de la fin du tome 1. de toute façon, j'ai jamais beaucoup aimé les clifhanger.
je vais peut-être modifier mon premier chapiter du tome2 pour insérer un autre que je comptais mettre plus tard mais qui montre des points de vues plus globaux : la suite du coup d'état de de choivill et ce que fait la cosmoguarde à la suite de la bataille de feyd, et où en est l'union et les feydars exilés. je pense que ça sera finalement un meilleur départ que d'embrayer directement sur les aventures de kérian et waade chez les terriens. ça leur donnera peut-être même un peu plus de tension sous-jacente, car on sentira mieux qu'ils perdent un peu leur temps.
J'ai écris le nouveau premier chapitre (en principe définitif) avec son intro. Je n'ai pas supprimé les autres chap que j'avais déjà mis, mais ils ne sont plus dans l'ordre. Ceux qui seraient intéressés par le lecture devraient donc pour le moment se cantonner à ce seul chapitre 1.
Je pense que je vais attendre que tu termines ce que tu comptes faire. Sinon ce sera toujours incomplet dans ma tête
J'ai rajouté un autre chapitre et remis l'ensemble dans l'ordre définitif, en rajoutant les entêtes de chapitre.
et hop, encore 3 nouveaux chapitres.
Le dernier chapitre de ce "cycle" et l'entête qui manquait pour le chap 10.