10 1 Bataille pour la Couronne

Chapitre 8 - Tour de force

Printemps 1277

Le capitaine Jorgen et ces arbalétriers ont peu de temps pour se préparer à l'affrontement. Tout dépend maintenant du Chevalier, va-t-il immédiatement lancer ces hommes au combat ou va-t-il attendre de regrouper les deux troupes ? Quelque soit sa décision nos plans de batailles sont maintenant au point.

Si l'assaut est lancé, les arbalétriers pourront tirer avantage de leur position défensive pour stopper la charge. Mais si les deux troupes se regroupent, ils pourront facilement déborder les fortifications. Il faudra donc provoquer nous même les hostilités avant qu'ils n'aient le temps de s'organiser, puis d'attirer le maximum de soldats ennemies dans les marrais. J'ai indiqué à Jorgen tous les passages sûr au travers des marrais, ils pourront donc facilement progresser tandis que leurs poursuivants seront embourbés.

Velvet de son coté à demandé audience pour présenter son rapport annuel. L'issue de la bataille étant incertaine, il a étudié un plan d'urgence. Ce sera le tout pour le tout, puisque cela revient a aligner chaque homme valide du comté sur le champ de bataille. Nous pourront ainsi obtenir la supériorité numérique, mais cela ruinera toute notre industrie. Sans compter que les serfs risque de ne pas apprécier ce retour aux bonnes vielles méthodes.

Il n'est maintenant plus temps de spéculer, les espions m'avertissent que la deuxième troupe constitué de plus de quatre cent hommes avancent en marche forcée. Ainsi Le Chevalier à choisi d'attaquer en masse avec pas moins de neuf cent hommes ...

Comme convenu Jorgen fait mouvement en direction des troupes du Chevalier. Il sait qu'il va devoir se battre à 1 contre 5 mais il semble prendre cela pour un défit. Pour ma part je dois être près à donner le signal pour regrouper tous les hommes du comté si jamais cela tourne mal pour Jorgen. J'espère qu'il s'en sortira, ce sont des hommes de cette trempe qui peuvent m'aider à former les futures troupes d'élites du Gloucestershire. En voyant s'éloigner Jorgen je suis soudainement d'un doute.

Au diable le plan de secours de Velvet ! Je triompherai ici même avec Jorgen ou je périrai. Je ne pourrai supporter combattre des tyrans en utilisant leurs méthodes expéditives. Après avoir donner rapidement des ordres à ma garde personnelle pour s'occuper de la position fortifié, j'entrepris de rattraper les arbalétriers.

Haletant, j'arrive finalement sur le lieu de la bataille. Les hommes du Chevalier sont visiblement surpris que nous attaquons les premiers et ont à peine le temps de se mettre en ordre de bataille. Comme je le pensais les troupes adversaires sont principalement composés de paysans. Par contre je constate que trois bataillons d'élites soit présent. Cela n'indique rien de bon pour le futur, si tenté que nous survivons ce jour.

La trompette de charge retentit enfin et dans une clameur assourdissante tous les hommes du Chevalier accourent dans notre direction. Tandis qu'un frisson me parcouru tout le corps, les mercenaires entrainés et disciplinés restent stoïques. Dès que Jorgen donna le signal, une pluie de carreaux s'envola en direction des troupes d'élites. Quelques hommes imprudent sont touchés mais la plupart continue à avancer protégé par les boucliers. Le moment était venu d’entrainer nos proies dans les marrais.

Les troupes d'élites du Chevalier lourdement équipés n'ont pas tardé à s'enfoncer dans la vase, alors que les paysans uniquement munis de fourches restent à l'arrière à l’abri des boucliers hérissées de carreaux. Avec une efficacité étonnante, Jorgen ordonne un nouveau déploiement et les arbalètes se mirent à cracher la mort dans une cadence infernale.

Cette fois c'est l'hécatombe. Incapable de se mouvoir convenablement, les troupes ennemies tentent désespérément de gagner notre position. Il ne reste bientôt plus que quelques soldats d'élites, mais dans un dernier élans ils purent faire tout de même progresser les nombreux payants restant. Un groupe d'une trentaine de paysans encadré par quelques soldat d'élite réussirent même à franchir le marrai et gagner notre position.

Jorgen pris dix de ces meilleurs hommes et s'élança au corps à corps. Bien que trois fois plus nombreux, la fatigue de leur traversé leur laisse peu de chance. Il était temps pour moi de m'illustrer sur le champ de bataille et entretenir la réputation que l'on m'a donné durant le soulèvement.

Les carreaux commençaient à manquer lorsque la panique gagne enfin les rangs ennemis. Il était temps, le marrai est devenu une immonde pataugeoire sanglante dans lequel se confond les blasons pourpre du Chevalier.

Quelques troupes restés en arrière hésitèrent à s'engager dans le marrai. Beaucoup trop de sang avait coulé aujourd'hui, quartier donc est offert à tous ceux qui acceptent de déposer leurs armes et se disperser.

De retour au Bourg, les villageois assistent incrédule à notre retour. Plus incroyable encore, le nombre ridiculement bas de nos pertes ! La rumeur se propagea et toute la population se rendit dans les rues pour acclamer en liesse le retour de leur seigneur accompagné des mercenaires héros.

De retour au domaine j'ordonne un banquet pour fêter cette victoire au coté de Jorgen et de Velvet, qui réussi enfin à se dérider pour l'occasion. J'espère que cette défaite résonnera longtemps comme une ultime humiliation pour Le Chevalier et donnera à réfléchir aux autres Seigneurs.

Mais cette bataille, ce coup de force, n'est qu'un prélude à ce qui nous attend. Le royaume divisé, le sang ne s'arrêtera pas de couler.