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Atlas - cuirassé Cosmoguarde- :
Il s’agit d’un cuirassé de classe Ipor, les plus répandus dans les Cosmoforce. Ces puissants navires sont aujourd’hui en train d’être remplacés par les nouveaux modèles, les cuirassés de la classe Plétor. L’Atlas est le navire-amiral de la Cosmoforce 17 commandée par le Grand Amiral Ligurt De Choivill, long d’une dizaine de kilomètres cet engin abrite plus de 10 000 personnes, embarque plus de mille chasseurs TKS de tous types ainsi que d’importantes troupes d’assaut. Ce vaisseau possède également un grand nombre d’armes lourdes à énergie, des tourelles rapides, un puissant champ de stase et de vastes soutes nucléaires. Ces vaisseaux sont les plus puissants engins de guerre qu’ait créé l’humanité, à part les récents Plétor et bien sûr l'unique supercuirassé « le Doigt de Dieu ». L’Atlas ne se déplace jamais seul, il est en permanence accompagné par une importante escorte : 6 ou 7 croiseurs, une dizaine de destroyers et une cinquantaine d’engins de taille plus modeste. L’Atlas a participé à un grand nombre de batailles sans subir d’avarie majeure. Pour obtenir les données stratégiques sur la Cosmoforce 17 veuillez entrez votre mot de passe.
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Requête RegStar,
Base de registre de l'Union - 9381 GS
De Choivill était en communication holographique avec son subalterne le capitaine Gortion commandant de l’aviso Vengeur rattaché à la Cosmoforce 17 et actuellement en mission sur une planète périphérique. De Choivill écoutait son interlocuteur d’un air contrarié. Celui-ci lui annonçait des nouvelles catastrophiques :
_ Amiral, nous sommes victimes d’une nouvelle force de l’Union. Je ne sais absolument pas ce qui s’est passé au sol. Tout ce que je peux dire c’est que mes hommes ont été entièrement décimés... Hommes, matériel et engins, rien ne répond plus. Comme je vous le disais nous avions lancé une attaque contre la forteresse ennemie il y a quatre jours... Une tempête d’une violence incroyable a coupé tous contacts avec nos forces pendant la bataille et, depuis, le silence est total. Les seuls survivants que nous ayons retrouvés sont à bord d’un dévastateur. Nous l’avons admis à la cale depuis quelques heures mais je ne sais encore dans quel état sont ces hommes. Il semble que les communications internes de mon appareil soient brouillées mais j’ignore de quelle manière... Il faudra que j’aille en personne à l’infirmerie pour me tenir informé.
De Choivill méditait ces nouvelles et se préparait à répondre mais l’image fut secouée sans ménagement. Quand la netteté revint un homme noir tenait le capitaine Gortion au bout d’un poignard. Le champ holographique laissait apercevoir d’autres hommes mais d’une manière trop diffuse pour qu’ils puissent être identifiés. Le soldat noir ne portait pas un uniforme de l’Union mais il ne faisait aucun doute sur son allégeance, il avait l’attitude typique des commandos ZVEA. Il regarda De Choivill d’un regard sévère puis il prit la parole :
_ Je vous reconnais, vous êtes le Grand Amiral Ligurt De Choivill, dit-il en insistant ironiquement sur le titre, une belle pourriture. Comme vous pouvez le constater, cette manche est perdue. Et pour votre information, au cas où vous ne seriez malheureusement pas au courant, vos hommes ont tous été tués et en ce moment même nous sommes en train de prendre le contrôle de cet aviso...
Il entailla du bout de son couteau la gorge du capitaine Gortion et le jeta à terre, à la limite du champ holographique :
_ Un jour la Cosmoguarde finira comme lui, dit-il en montrant Gortion de son arme. Elle croira n’avoir qu’une égratignure mais s’apercevra trop tard qu’elle est condamnée...
Gortion porta la main à sa gorge en prenant conscience du sens des paroles mais il était trop tard pour contrer le poison. Il mourut dans un spasme douloureux, les yeux vitreux. Son assassin se positionna bien au centre du projecteur. De Choivill put le voir plus en détail, il portait un bandage au bras et son flanc était ensanglanté. Était-ce une blessure ou le résultat d’un carnage de plus ? Qu’avait donc pu découvrir l’Union pour rendre ses soldats aussi performants ? Elle n’était peut-être pas dans cet état de déchéance totale que lui accordait le Conseil. Encore une fois ces vieux imbéciles s’étaient trompés. L’autre reprit la parole :
_ Tu te poses des questions, hein, vieux débris ? Je ne t’apporterais aucune réponse mais sache juste que quoi qu’il advienne ici, nous n’aurons de cesse de traquer tous les patrolers et de les décimer un par un pour vous punir de toutes les saloperies que vous avez infligées à la galaxie... On vous pistera pour vous éliminer de toutes les planètes que vous avez salies, et ce jusqu’à pouvoir crier que de l’univers, on vous efface !
Il grimaça et s’écroula après sa brillante tirade en se tenant le côté, ainsi c’était bien une blessure. Comme quoi l’Union n’avait pas inventé l’invulnérabilité finalement.
_ Massad !
Un cri lui parvint déformé par le champ qui avait une portée limitée. Une femme apparut et s’agrippa au soldat noir, à ce Massad. La femme était curieusement vêtue, une sorte de panoplie deux pièces en plasticuir et métal ? Elle ne portait pas de ceinture-bouclier mais un revolver de patroler était glissé dans sa ceinture à sa taille. C’était d’un pathétique, cet homme si arrogant l’instant d’avant en train de mourir devant lui et cette femme qui l’agrippait en lui parlant dans une langue inconnue mais dont les paroles avait un sens universellement compréhensible :
_ Reste en vie, je t’en supplie, je t’aime... etc.
De Choivill souriait intérieurement de la scène mais d’un autre côté, il ne savait qu’en penser. Un homme dissimulé dans un masque et une armure de métal apporta un diagnoskit, ainsi donc ils parviendraient à le sauver. Dommage. De Choivill aurait donné cher pour savoir ce qui se tramait à l’état-major de l’Union. Ils avaient manifestement complètement bouleversé l’organisation et les techniques de leurs troupes... Et poussé le vice même jusqu’à utiliser un dialecte différent de l’humain standard ! Incroyable et fascinant... Il songea un instant qu’il n’était peut-être pas dans le bon camp finalement. Mais l’holocom était toujours allumé alors qu'ils avaient emporté le blessé et plus personne ne se trouvait dans le champ... Curieuse manière d’agir, en principe la première chose à faire est de brouiller les perceptions de son adversaire. Mais peut-être était-ce là une ingénieuse mise en scène ? Est-ce que tout ce qu'il venait de voir n'était qu'un ridicule cinéma ? Soudain un guerrier masqué apparut et avant que l’holocom ne termine sa mise au point, une déflagration coupa le contact. Quelle brutalité pour le matériel !
De Choivill se retourna vers ses officiers de pont qui n’avaient pas perdu une miette de la conversation. L’un d’eux s’approcha pour lui dire :
_ Nous prévenons le Conseil immédiatement Amiral.
De Choivill l’arrêta par l’épaule :
_ Surtout pas ! Ne vous inquiétiez pas de cela lieutenant, je vais m’en charger personnellement.
Il se dirigea ensuite vers la grande verrière de la passerelle de l’Atlas et laissa courir ses yeux sur les étoiles en rassemblant ses pensées.
Il ne subsistait plus aucun doute désormais. La planète connue sous le nom de “ F342-2 ” abritait le nouveau Q.G. des rebelles. Cette occasion était inespérée, enfin le moment était venu de régler ses comptes... Avec ces prétentieux soldats de l’Union mais aussi avec ce stupide Conseil de névrosés. Le temps était venu de remettre au goût du jour la bonne vieille méthode de prendre un ennemi pour taper sur l’autre. Et De Choivill souriait cette fois-ci en regardant les étoiles, d’un petit sourire méchant et prédateur.
Il retourna sur le poste holocom et demanda à son officier de liaison d’enregistrer un message. Il se tenait droit, les mains dans le dos, impassible :
_ Ici le Grand Amiral De Choivill, pour le Conseil. J’ai reçu le rapport de perte de mon aviso Vengeur, envoyé en mission à la poursuite des terroristes de l’Union. Le bâtiment a été perdu corps et biens mais sa perte n’a pas été vaine, nous sommes dorénavant sûrs de la position du nouveau Q.G. des rebelles. Je préconise une action de grande envergure. Ils s’attendront à notre attaque, c’est pourquoi nous devons utiliser nos moyens les plus perfectionnés. Ce sera l’occasion de démontrer la toute puissance de notre armada. Je suggère même que cette bataille mette en œuvre nos potentialités... Divines. Ne serait-ce pas le moment de faire gronder le tonnerre de notre supercuirassé, opportunément nommé “ Le doigt de Dieu ” ? Messieurs, nous n’attendons plus qu’un ordre de votre part pour annihiler toute trace de notre adversaire. Terminé.
Il s’adressa aux techniciens de la passerelle :
_ Vous m’expédiez ça au Conseil, en crypté ultra-prioritaire.
Il se retourna ensuite pour regarder ses officiers. Ils semblaient dans l’attente de quelque chose. C’est ce qui caractérisait les officiers secondaires de la Cosmoguarde, l’attente. Ces hommes n’étaient pas capables d’agir par eux-mêmes et c’est pour ça qu’on les choisissait, pour leur obéissance et leur absence d'initiatives malheureuses.
_ Nous sommes à la veille d’un grand jour, leur dit-il, préparez le mouvement de la flotte vers ce petit système périphérique. Je vais dans ma cabine, prévenez-moi quand vous recevrez la réponse du Conseil.
Il partit à grand pas vers ses appartements, la tête pleine d’une intense satisfaction.
La réponse ne se fit pas attendre et elle était à la hauteur des espérances de l’Amiral :
_ De Choivill, votre rapport a été analysé par l’état major du C.I.E. Votre plan d’action a été jugé pertinent et audacieux. Le doigt de Dieu est en route avec une escorte de dix cuirassés de classe Plétor. Le Conseil vous délègue l’utilisation à bon escient de cette flotte. Allez là-bas et réglez le problème. La Cosmoforce 6 viendra vous relever de votre poste dans la banlieue de Yavino. Vous recevrez l’appui des Cosmoforces 7 et 18 pour vos opérations. Nous espérons que vous saurez faire preuve cette fois encore des qualités qui vous ont hissé à votre poste. Les coordonnées de jonction des flottes seront transmises à la suite de cet ordre de mission. Votre groupe de combat sera identifié pendant toute cette opération sous le nom provisoire de Task Force Eidolon sous votre commandant. Terminé.
Il régla les derniers détails puis se retira de nouveau dans sa cabine. Là il activa son comlink personnel. La voix de son correspondant avait les consonances métalliques des voix artificiellement maquillées :
_ Oui, maître ?
_ Le grand jour est arrivé. Je veux qu’une aurore nouvelle se lève.
_ Bien maître.
_ Allez, et libérez mes chiens.
_ Maître, rien ne nous arrêtera.
_ C’est bien.
Il coupa le contact. Oui, une aurore nouvelle allait se lever sur Sufri, le Conseil ne s’était aperçu de rien pendant toutes ces années... Enfin la qualité de son travail serait connue au grand jour, et personne ne le menacerait plus jamais, lui, le Grand Amiral Ligurt De Choivill qui pourrait enfin donner au superbe supercuirassé le rôle qui lui revenait de droit.
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