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Bouclier ou Champ de stase :
Les premiers boucliers ont été inventés en même temps que les premiers déplacements à longue distance à travers l’espace. Il est en effet nécessaire de protéger les occupants vivants des rayonnements cosmiques qui bombardent en permanence tout ce qui se trouve dans l’espace. Le champ de stase bloque la propagation de l’énergie quand elle atteint un certain seuil. Il existe plusieurs types de Boucliers : les boucliers ou les champs. Un bouclier bloque l’énergie sur une faible épaisseur, alors qu'un champ enveloppe la cible complètement. La plupart du temps on utilise des boucliers car ils sont beaucoup moins contraignants, les champs réduisent énormément l’intensité de la lumière et ne servent pratiquement qu’au confinement des radiations dans des réacteurs. Le bouclier ne sert pas qu’à se protéger des rayonnements cosmiques, il est aussi utilisé pour les travailleurs soumis à des rayonnements ionisants et bien sûr pour usage militaire. Les boucliers ou les champs de stases fonctionnent mieux dans le vide spatial et ont des dimensions et des puissances variables.
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Requête RegStar,
Base de registre de l’Union - 9381 GS
“ Toi qui lis ce message, tu ne le sais pas encore mais ton destin ne t’appartient pas. Tu es celui dont j’ai annoncé la venue, celui qui révélera le peuple feydar à la galaxie. La mission qui t’est confiée dépasse tout ce que tu es capable d'imaginer. Mais il te faudra découvrir toi-même l’ampleur de la tâche que tu dois accomplir. La première chose que tu devras faire est pour les Feydars : leur existence est menacée. Tu devras les libérer de l’emprise de Feyd. Je leur ai révélé le Qeidal, j’ai offert ma vie pour la tienne et je t’offre maintenant la présence de ma fille, elle est l’incarnation de tout ce dont tu auras besoin. Mais ne te méprends pas, elle est seule maîtresse de la direction de ses pas. Va, Kérian, Atashir de tous les Feydars, mène ton peuple à son Feydahd. ”
Tel était le message qui était inscrit en rune feydare sur la tombe de Salat, en haut de la tour. Kérian avait retenu par cœur les symboles qui étaient censés signifier son nom : il n’était pas certain que la traduction de Waade soit objective et exacte à cent pour cent. Il les avait tracés dans la poussière et l’avait montré à une femme qui le soignait, celle-ci lui avait répondu :
_ Ces lettres runiques signifient “ étincelle ”
L’échotraduct n’avait pas masqué la voix de la soigneuse, elle avait très clairement prononcé “ Kérian ”, ou tout du moins un terme semblable phonétiquement. Ainsi son nom avait une signification dans la langue feydare... Et ce Salat avait inscrit la rune homophone de son prénom sur sa stèle mortuaire plusieurs millénaires avant qu’il ne naisse. Kérian n'était pas superstitieux, mais trop de phénomènes ici ne pouvaient être expliqués. Et il ne croyait pas non plus aux pures coïncidences.
Waade et lui étaient revenus de la tour à pied, dans les volutes de poussière soulevés par les tornades omniprésentes. Malgré les éléments déchaînés et des manifestations climatiques très impressionnantes, ils étaient parvenus à la cité sans être pris dans la tourmente. On les avait conduits aux bains publics où ils pourraient se détendre de leurs efforts. Les Feydars qu’ils avaient croisés vaquaient normalement à leurs occupations, bien que peu d’entre eux étaient dans la rue pendant la période des tempêtes.
Arrivés aux bains, ils avaient été séparés et il fut pris en charge par quelques soigneuses et soigneurs habiles. Il se laissa complètement aller à leurs bons soins. Il était maintenant allongé dans une sorte de hamac, un baume très odorant était enduit sur sa blessure à la cuisse et la recouvrait complètement, l’air était chaud et un peu humide. Il se sentait bien. Bientôt ses questions sans réponses s’évaporèrent comme la vapeur d’eau et il s’endormit.
Il se réveilla au milieu d’un rêve très confus dont le souvenir s’effaça aussitôt qu’il eut ouvert les yeux. Sa cuisse était maintenant bandée, il n’était plus dans le hamac mais sur une sorte de chaise longue. Il faisait très chaud et l’endroit était relativement petit, un sauna. Il se trouvait dans une petite salle annexe des grands thermes centraux d’Horak Tunefel, près des fours qui chauffaient l’eau. La porte du sauna était fermée mais il l’imaginait d’après ses souvenirs vagues donnant sur une vaste salle carrée avec une piscine au milieu. Un immense toit en dôme soutenu par des grands piliers sculptés laissait passer la lumière extérieure, canalisée par un des étranges prismes végétaux qui poussaient sur les grands arbres, les “ sofis ”. Combien y avait-il de niveaux souterrains pour héberger la machinerie nécessaire au traitement de l’eau ? Certainement de grandes salles souterraines, avec des mécanismes compliqués et bruyants comme ceux qui se trouvaient dans le labo de La Brulite. Un énorme foyer rougeoyant, élevant ses flammes sur les conduits remplis d’eau, sa fumée tournoyant… Comme une tornade qui s’échapperait de cette bouche gigantesque...
L’imaginaire de Kérian ne s’arrêta pas en si bon chemin. Bercé par la chaleur du sauna, il s’était de nouveau endormi.
Dans l’espace non loin de Feyd les constellations d’étoiles parurent se tordre curieusement mais avant que l’on puisse s’interroger sur le phénomène elle reprirent leur position normale, en partie cachées par la silhouette racée d’une frégate de l’Union qui venait d'apparaître. Les moteurs subluminiques de celle-ci s’allumèrent violemment, et l’imposante nef prit de la vitesse, fonçant comme un oiseau de proie sur la petite tache noire de l’aviso en panne autour de la planète.
A bord le personnel navigant scrutait les données qui s’affichaient en permanence sur les consoles. Tout allait bien. Le seul engin que leurs scanners avaient localisé était un aviso de la Cosmoguarde. On les avait prévenus de sa présence, il ne donnait pas signe de vie. Quoi qu’il en soit, s’il n’était pas tombé aux mains des Feydars, il ne pourrait pas faire grand chose contre eux : les frégates de l’Union étaient spécialement conçues pour combattre les navires de ligne et son tonnage était près de trois fois supérieur au petit bâtiment. Le fuselage de la frégate était acéré comme le sont tous les blindages des nefs militaires, pour tromper les radars. Une planète bleue entourée de lauriers et encadrée par des ailes stylisées était peinte sur son étrave. Plusieurs chasseurs Couroks s’échappèrent de la soute, en direction de la petite perle bleutée visible au loin, comme des abeilles fonçant sur un nouveau parterre de fleur.
Kérian fut tiré de sa torpeur. Il se demandait ce qui l’avait réveillé et combien de temps il avait dormi l’esprit embrumé, puis frissonna : il n’était plus dans le sauna. Un Feydar s’approcha et lui lança :
_ Allez, debout ! Tu as assez dormi pour les trois jours précédents.
Il se redressa sur son coude en demandant :
_ J’ai dormi longtemps ?
_ Assez, oui… répondit-il évasivement.
Kérian se mit debout et lui dit ironiquement :
_ Le Qeidal ne peut pas me maintenir éveillé ?
L’autre lui jeta un regard bizarre, comme celui que les parents jettent à leurs enfants quand ils sortent des inepties. Puis il fit mine de ne pas relever la remarque et changea de sujet :
_ Tes affaires étaient déchirées et nous n’avons pas pu les réparer. Tu en as de nouvelles, si elle ne te plaisent pas parles-en aux tailleurs.
Le Qeidal n’est pas un sujet à prendre à la légère, Kérian en prit bonne note mentalement. Ses vêtements ? oui, ils ne devaient pas être en bon état après une semaine pareille. Il demanda à l’autre qui commençait à nettoyer les planches de massage :
_ Tiens, au fait, où se trouve Massad ?
L’homme ne parvint pas à lui cacher son embarras.
Il s’attendait au pire. Massad avait la fâcheuse tendance à sortir plus mal en point que lui des batailles et à en juger par son état présent... Mais quel combat avait-il pu mener pendant la tempête, après leur victoire sur les gorgues ?
_ Dis-moi !
_ Très bien. Il est parti devant le Sahr avec quelques braves dans l’engin de fer récupéré pour prendre d’assaut les bateaux des étoiles ennemis.
Kérian ouvrait de grands yeux. Il était stupéfait mais le Feydar continua avant qu’il n’ait pu intervenir :
_ Massad a utilisé Daryl pour décompter les patrolers vaincus : il est arrivé à la conclusion qu’un seul navire de ligne de type “ aviso ” était au dessus dans le ciel. Ils sont maîtres du bâtiment, Kérian, dit-il en lui agrippant l’épaule, mais Massad a été grièvement blessé, il est sous les soins d’un... Il hésita sur le mot, diagnoskit, ils disent qu'il s’en tirera.
_ Il est toujours là-haut ?
_ Oui... De toute façon il est le seul à pouvoir conduire l’engin capturé.
Kérian regarda par terre en réfléchissant à voix haute :
_ C’est le seul vaisseau capable de sortir de l’atmosphère que nous ayons, ils sont coincés là-haut et encore une fois je suis bloqué au sol !
_ Attends, ce n’est pas tout, Massad a utilisé Daryl pour envoyer un message à votre Atashir. Tu devrais lui demander ce qu’il disait.
_ À mon Atashir...?
Le visage de Kérian était perplexe, son Atashir ce devait être un des généraux de l’Union, peut-être même le Commandor Zatombe lui-même. Il n’avait pas pensé sur le coup à utiliser la radio du dévastateur. Mais c’était risqué, les signaux pouvaient être détectés facilement. Il décida de se hâter pour en discuter avec Daryl. Il attrapa ses nouveaux vêtements, d’un style commun parmi les hommes de la cité, les enfila rapidement et se dirigea vers la sortie.
Après être sorti des thermes, Kérian rejoignit le pied du donjon et la grande salle basse qui était au niveau de la rue. C’est là qu’avaient été entreposés les engins capturés. Il entra dans un char et s’installa dans le poste de pilotage. Il utilisa la radio pour contacter Daryl et écouta attentivement la transmission du message que Massad avait envoyé avant de partir à l’assaut de l’aviso. A la fin Daryl lui annonça calmement :
_ Le Q.G. de l’Union a reçu le message sans problème mais ils n’ont bien évidement pas envoyé de réponse, elle serait captée par la Cosmoguarde. C’est à toi de voir si tu es d’accord avec le point de vue de Massad. La Cosmoguarde cherchera-t-elle à nous écraser coûte que coûte en utilisant des armes dont la puissance nous obligerait à évacuer la planète ? Je pense personnellement qu’il est improbable qu’une telle chose arrive, les humains sont quelquefois suffisamment idiots pour se détruire entre eux mais ils ne le sont pas au point de détruire les trop rares planètes qui peuvent les accueillir.
Kérian tourna la tête vers l’extérieur du poste de pilotage étroit. Son visage exprimait la profonde tristesse qu’il ressentait en répondant à l’administocervo du Bûne-Kher :
_ Détrompe-toi Daryl... Les humains qui t’ont conçu devaient être bien sages ou terriblement naïfs pour te faire penser ça. Je n’ai pas étudié la chose avec précision mais je sais que par l’inconscience des humains certaines planètes qui étaient vivables ne le sont plus désormais. Il n’a pas toujours été question de guerre, heureusement, mais le résultat est là. Il est tellement facile de détruire la vie et tellement impossible de la recréer...
Il était plongé dans ses pensées, sombres, pourquoi tous ces conflits ? Et lui pourquoi se battait-il ? Il n’avait encore jamais rencontré un seul représentant de la race qui avait annihilé sa planète natale. Il ne valait pas mieux que la Cosmoguarde, sous couvert de se battre pour la justice ou la liberté... Une guerre est une guerre, et quelles que soient les raisons qui la fondent, les soldats qui en meurent ne le méritent pas. Il repensa au jeune homme qu’il avait tué dans le Bûne-Kher, O’Keffe s’appelait-il, que lui avait-on donné, à lui, comme raison pour qu’il risque sa vie ? Peut-être même n’avait-il pas eu le choix. Daryl le secoua oralement :
_ Mais... Évacuer la planète ?
_ Peut-être… Peut-être… S’ils le veulent ils utiliseront des bombes atomiques.
_ Je suis désolé mais mes connaissances martiales sont extrêmement limitées… Pourrais-tu m’en dire un peu plus ?
_ Tu n’as pas à en être désolé, au contraire. C’est une arme, la plus destructrice qu’ai jamais créé l’humanité. Une bombe de la taille de ce char provoque en explosant une boule de feu de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre. Rien n’y résiste. Comme si ça ne suffisait pas, des radiations mortelles sont émises en même temps. Elles sont invisibles, silencieuses et inodores... Mais elles tuent aussi sûrement que n’importe quel poison et leurs effets sont éternels à l’échelle temporelle humaine. Il faut plusieurs siècles pour que la radioactivité baisse. Les boucliers comme celui que je porte à le ceinture bloquent ces radiations, c’est pourquoi les armes atomiques sont couramment utilisées dans l’espace parce que la radioactivité s’y dissipe parmi le rayonnement cosmique et tous les engins spatiaux sont munis de boucliers. Mais les atomiques ne sont presque jamais utilisé au sol, car personne n’a intérêt à compromettre la vie sur une planète. Personne sauf la Cosmoguarde qui ne recherche que le profit. Peu lui importe d’empoisonner des planètes si celles-ci lui payent ses taxes ! Il y a environ deux mois, mon armée a été attaquée par surprise par la Cosmoguarde. Ils ont utilisé sans état d’âme des armes atomiques contre une planète très peuplée : des millions de civils en sont morts. Massad pense que les représailles de la Cosmoguarde atteindront ici une ampleur jusqu’alors jamais atteinte, et je suis d’accord avec lui. Ils viendront avec la ferme intention de tout détruire car ils ont été humiliés. En plus, ils doivent penser que Feyd est une base importante de l'Union. Je ne sais pas ce qu’il restera de Feyd après leur passage mais une chose est sûre, nous mourrons si nous restons ici.
Il y eut un petit instant de silence après ces derniers mots avant que Daryl ne reprenne :
_ Depuis le temps que j’observe les humains j’ai pu découvrir bien des choses curieuses et je me suis posé beaucoup de questions… Finalement je crois que mes concepteurs ont bien fait de me concevoir pour que je ne puisse interférer directement avec vous. En toute logique, la seule solution pour protéger définitivement l'humanité, c’est de l'éradiquer.
D’un côté la cabine et les systèmes de commande, de l’autre le canon et les contre-mesures, au milieu le moteur et le tout relié par une aile : tel était le Courok. Dérivé d’un engin de plaisance pour les riches habitants des mondes indépendants, Courok Industrie l’avait profondément remanié pour en faire un chasseur de combat petit et performant, qui avait remporté un grand succès et se trouvait maintenant d'usage très répandu dans la plupart des armées possédant des forces spatiales. L’escadrille aux couleurs de l’Union avait survolé plusieurs fois à bonne distance l’aviso en panne. Il n’y avait eu aucune réaction. Deux chasseurs se séparèrent alors du groupe et fondirent droit sur le poste de commande, les supports de leur canon se mirent en rotation et ils tirèrent chacun une salve droit sur la baie vitrée. L’énergie de leurs tirs fut stoppée net par le champ de stase de l’engin, des petits éclairs électrostatiques se dissipèrent rapidement. Un message radio partit du chasseur de tête :
_ Ailier droit à leader, la salve a été tirée, toujours aucune réaction.
_ OK ailier droit, reprends ta position d'attente. Leader à escadrille, formation électron maille serrée autour de l’objectif. Attention ZVEA, c’est à vous, bonne chance les gars !
Les chasseurs se mirent en formation, par binômes, tout autour de l’aviso, en rotation rapide. Plusieurs petits objets se séparèrent d’eux et entamèrent une progression lente vers la soute principale. Ils traversèrent le champ à la vitesse limite et se réunirent bientôt devant le grand sas avant. Les formes humaines se débarrassèrent des propulseurs spatiaux et entreprirent de forcer les parois de l’astronef. Un flash lumineux vaporisa une partie de la porte et le commando ZVEA s’introduisit rapidement dans la brèche, sans avoir été inquiété par des tentatives pour les contrer.
Une fois tous à l’intérieur, ils refermèrent le trou avec une mousse composite à durcissement ultrarapide et forcèrent de la même manière la deuxième paroi du sas. Le petit groupe d’hommes rétablit la pression de l’air et s’engagea dans une exploration prudente. Dans le hangar principal, des chasseurs TKS étaient garés à leurs emplacement, certains box étaient vides, seul un dévastateur semblait faire tâche, il était mal positionné dans son garage et portait des impacts récents sur sa coque. Ils le contournèrent et tombèrent sur deux cadavres de patrolers. Ils partirent ensuite vers la porte qui donnait accès aux coursives du navire.
Laissant derrière eux un nombre toujours plus grand de patrolers gisant au sol, ils atteignirent enfin la passerelle de commandement. Elle semblait déserte comme le reste du vaisseau mais avant de pouvoir réagir, les soldats de l’Union se trouvèrent entourés par une vingtaine de guerriers dissimulés dans des capes. L’un d’eux s’approcha, son visage était couvert par un casque sculpté qui lui donnait un air imposant et agressif :
_ Qui êtes-vous ? leur demanda-t-il dans un dialecte inconnu.
Le chef de la petite escouade brancha son échotraduct et lui répondit :
_ Nous sommes des soldats de l’Union, si vous êtes des Feydars, on est là pour vous aider mon vieux !
Le guerrier releva la tête :
_ Venez par ici.
Ils les emmenèrent dans l’infirmerie du vaisseau, trois personnes étaient étendues dans les alcôves de soins des gros diagnoskits, une femme et deux hommes. L’un d’eux correspondait au signalement d’un de leurs camarades disparus. Le guerrier les montra du doigt en leur disant :
_ J’espère que nous avons fait ce qu’il fallait... Nous ne comprenons pas les paroles des machines qui soignent.
Kérian était en grande discussion avec Farad pendant le repas de midi sous les halles dont les arcades étaient fermées pour protéger du vent :
_ Mais qu’est-ce que tu es en train de me raconter ? Waade est partie dans la jungle pour “ retrouver ses repères ” ? Mais c’est pas le moment d’aller faire une ballade dans la forêt, pendant le Sahr, avec la menace d’un bombardement imminent, et avec toutes les saloperies sauvages qui se boulottent des chasseurs à chaque expédition !
_ Écoute Kérian, je suis désolé que ça te dérange à ce point mais la fille de Salat sait ce qu’elle fait… C’est la première femme feydare qui fut Maîtresse du Qeidal. Crois-moi, elle ne risque rien.
_ Ça ne me rassure pas beaucoup, j’ai vu ce dont étaient capables les Feydars en combat mais je vois aussi tout ceux qui reviennent estropiés ou qui ne reviennent pas du tout d’une bête excursion de chasse dans votre chère jungle. J’ai besoin, il insista sur le mot, que Waade revienne en un seul morceau !
Farad méditait son emportement et allait répondre quand ils furent interrompus par un appel de Daryl sur son comlink :
_ Kérian, une frégate de l’Union est arrivée dans notre banlieue planétaire. Ils ont établi le contact avec les Feydars de l’aviso. Un certain général des ZVEA voudrait te parler.
_ Aykin ? Passe-le moi.
Une voix volontaire résonna dans son haut-parleur :
_ Aykin, j’écoute.
_ Je suis bien content de vous entendre, mon général. Mais je ne m’attendais pas à ce que les généraux de l’Union se déplacent en personne, lui dit-il sans trop d’entrain.
_ Justement, la surprise et l’inattendu c’est la première leçon des ZVEA. Bon, alors vous n’êtes plus prisonnier d’une “ légende locale ” ? Le lieutenant Karp n’est pas en état de parler même si son attaque a eu l’air particulièrement efficace. Mon commando et moi-même sommes impressionnés.
_ Il va s’en sortir ?
_ Karp ? oui, pas de problème, les Feydars ont tout de suite mis leurs trois blessés dans les diagnoskits fixes de l’infirmerie. Ils sont censés fonctionner en mode autonome, ça tombe bien. Un instant.
L’écouteur de Kérian lui rendit quelques sons presque inaudibles et puis le général reprit la conversation :
_ J’aimerais avoir des détails plus précis sur se qui ce passe sur ce cailloux, capitaine, et au cas où ça vous intéresserait le cerveau de l’état-major a abouti à la conclusion que la Cosmoguarde viendra vaporiser la planète d’ici une à deux semaines. J’aimerais que nous discutions en personne, donnez-moi les coordonnées d’où vous vous trouvez. J’amène avec moi quelques ZVEA et des médecins.
_ Daryl vous fournira les coordonnées, mais faites attention ici c’est la saison des tempêtes, si vous venez avec un transport standard vous pourrez vous poser sur une des places de la ville mais le pilote va avoir quelques sueurs froides pour se poser en pleine cyclone.
_ C'est pas un problème. Je vous recontacte en courte finale. Terminé.
Kérian releva la tête vers Farad :
_ Des soldats de l’Union vont venir à Horak Tunefel.
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